Dans les 48 heures qui ont suivi sa qualification pour le Championnat d’Association de l’Est, l’Impact a vendu 30 000 billets pour le match de mardi prochain. C’est finalement devant une salle comble d’environ 60 000 spectateurs que le onze Montréalais recevra le Toronto FC.

Au cours des deux dernières semaines, quiconque a vécu la finale de la Ligue des champions de la CONCACAF en 2015 aura eu quelques « flashbacks » de cette soirée mémorable.

Mémorable certes, mais a-t-on vraiment envie de revivre cette expérience?

Une référence, pas un exemple

Depuis son arrivée à Montréal, Didier Drogba a entendu parler du 29 avril 2015. Cette soirée où le club a disputé une rencontre historique, a accompli un exploit et vécu une ambiance hors du commun. Bref, il semble n’y avoir que du positif dans la mémoire collective de ce fameux match contre Club America.

La réponse de DD? « Mais vous l’avez perdu! »

Remis en contexte, l’épopée de l’Impact en Ligue des champions est exceptionnelle. Le point de vue de Drogba nous rappelle cependant que le contexte a peut-être fait perdre de vue la raison d’être d’un tel parcours. Soulever le trophée.

En ce sens, le match contre le club mexicain doit servir de référence et non d’exemple à suivre.

Du suicide

Après avoir pris les devants à la 8e minute contre à Club America, l’Impact n’avait pas changé sa façon de jouer. Une décision qui, avec le recul, a été qualifiée de « suicidaire » au cours des derniers jours. Les Montréalais avaient finalement manqué de carburant et encaissé quatre buts en seconde mi-temps pour s’incliner 4-2.

Une foule de 60 000 personnes a le potentiel de porter une équipe dans les moments difficiles, mais peut aussi, sous le coup de l’émotion, l’éloigner de son plan de match.

Le Championnat d’Association se joue sur deux rencontres et tout pourrait être à jouer lors du match retour. Ce qui sera divertissant pour les partisans ne cadrera pas nécessairement avec le plan établi par l’entraîneur. Peu importe la tournure des choses, les joueurs devront garder leur lucidité.

Heureusement, Mauro Biello compte maintenant sur un groupe plus expérimenté qui saura mieux canaliser l’énergie de la foule pour mener à terme sa mission.

Dernier tour de piste

Les partisans du Bleu blanc-noir auront la chance de voir Didier Drogba dans un maillot de l’Impact pour la dernière fois à Montréal ce mardi.

Il va sans dire que son passage dans la métropole aura été riche en rebondissements. Bien que l’euphorie de son accueil de rockstar à l’aéroport et ses prouesses sur la pelouse en 2015 aient laissé place à la saga de Chelsea et des différences d’opinions sur son utilisation, l’Ivoirien a toujours une valeur inestimable pour l’équipe.

« Je serais honoré de remercier les partisans »

Son ratio impressionnant d’un but toutes les 128,6 minutes de jeu et son ambition seront des atouts d’une importance capitale si l’Impact veut atteindre la finale de la Coupe MLS. « Je suis venu pour gagner des trophées », disait-il à son arrivée au club.

Seize mois et bien des revirements de situation plus tard, ces paroles sont à trois matchs de devenir prophétie.

Comme à New York, Drogba sera utilisé comme remplaçant. Il est cependant fort probable qu’il aura plus qu’une dizaine de minutes pour influencer la fin de rencontre.

Une belle occasion pour DD d’offrir un dernier coup d’éclat en sol montréalais?

Le résultat avant tout

Parmi tous les sujets de discussion, espérons qu’on se souviendra du 22 novembre 2016 en raison du résultat et non de l’événement.

Le onze Montréalais a donné dans l’« événement » au fil des ans. Au final, ceux-ci ont malheureusement été accompagnés d’échecs.

Espérons qu’on se souvienne d’un résultat qui aura permis à la troupe de Biello d’aller finir le travail dans la Ville Reine une semaine plus tard. Un résultat qui aura aidé l’Impact à devenir le premier club canadien à atteindre une finale de la Coupe MLS. Et ultimement la soulever.

Après tout, il ne faudrait pas perdre de vue que c’est un match de foot qui aura lieu au Stade olympique, pas un spectacle de Madonna. C’est une première de trois finales à venir pour le Bleu-blanc-noir.

Et comme dirait l’autre, une finale ça ne se joue pas... ça se gagne.