MONTRÉAL – La blessure subie par Ambroise Oyongo en fin de semaine avec l’équipe nationale du Cameroun lui a valu un passage sur la table d’opération et le confronte désormais à une période de convalescence qui l’empêchera de refouler les surfaces cette saison.

Mauro Biello a confirmé mardi les craintes alimentées quelques jours plus tôt par le diagnostic fourni par le sélectionneur des Lions indomptables. Oyongo a subi une rupture du tendon patellaire du genou droit qui le mettra hors d’état de nuire pour au moins les cinq prochains mois.

« Comme tout le monde, ça a été dur quand j’ai appris la nouvelle parce que c’est vraiment quelqu’un de très important pour nous, a raconté Hassoun Camara, qui a eu l’occasion de discuter avec son jeune frère. C’est vraiment une très bonne personne qui a une grande joie de vivre et qui se retrouve un peu freinée dans son élan, donc c’est difficile. Mais il garde le moral – il a vraiment le moral même! - c’est sa force de caractère. Il a le sourire et il reste comme il est, alors c’est bon signe. De toute façon il va lui falloir cette force-là pour revenir et je suis convaincu qu’il va revenir encore plus fort. »

À la demande de son entourage, Oyongo a été opéré à Barcelone, en Espagne. Biello n’a pas été en mesure d’affirmer que son latéral gauche reviendra effectuer sa remise en forme dans l’entourage de l’équipe.

Pourquoi Barcelone plutôt que Montréal? « C’est [la décision de] quelqu’un qu’il connaît et en qui il a confiance, a justifié Biello. À la fin, on ne voulait pas dire non. C’est quelqu’un qui a de l’expérience dans ce type de chirurgie. »

Daniel Lovitz est donc officiellement le nouveau latéral gauche de confiance de Biello, qui a toutefois assuré que le club évaluerait ses options afin de regarnir sa profondeur à la position.

« Ça vient tout juste d’arriver, mais on va avoir cette discussion. C’est sûr que c’est dans l’agenda de voir quelle approche on va prendre pour le remplacer. »

En plus d’affaiblir le quatuor défensif type sur le terrain, l’absence d’Oyongo risque de laisser un vide important dans l’entourage de l’équipe. Blagueur à ses heures, l’arrière de 25 ans égayait le vestiaire avec son tempérament festif.

« C’est difficile de remplacer Ambroise, autant pour sa personnalité que pour ce qu’il apporte sur le terrain, approuve Chris Duvall. On n’en trouvera pas un deuxième comme lui. Mais on a plusieurs joueurs qui sont prêts à prendre plus de place. Lovitz a été l’un de nos meilleurs joueurs lors du dernier match et dans chaque rencontre où il a été utilisé, il a amené de l’énergie et un peu de robustesse. Ses attributs sont vraiment bénéfiques pour notre équipe, surtout quand on s’engage dans une séquence de matchs à l’étranger comme celle qu’on traverse présentement. Il nous faut des durs de durs et lui, c’en est un. »

Duvall compatit avec Oyongo, son coéquipier des premières heures aux côtés de qui il a fait son entrée dans la MLS au sein des Red Bulls de New York en 2014. Il y a deux ans, Duvall s’est fracturé un tibia, une blessure qui l’a tenu à l’écart du jeu pendant sept mois. Il est familier avec le désarroi dont Oyongo risque d’être la proie au fil de son processus de guérison.

« Je crois sincèrement que c’est l’une des épreuves les plus difficiles que j’ai dû traverser. C’est impossible de garder sa bonne humeur dans ces circonstances. Pour s’en sortir, il faut puiser dans chaque petit geste de support fourni par notre entourage et garder son esprit occupé, le cœur à la bonne place. Parce qu’on peut bien s’imaginer qu’on va travailler plus fort que personne ne l’a jamais fait et qu’on va revenir plus vite que prévu, parfois le corps ne veut tout simplement pas collaborer. C’est déchirant, mais c’est pour ça que nos coéquipiers et tous les membres du personnel de l’équipe sont là. »

Pas d’appel pour le rouge 

Même en pleine forme, Oyongo n’aurait été d’aucune utilité à l’Impact samedi prochain à Orlando puisqu’il aurait poursuivi son séjour avec la sélection camerounaise en préparation pour la Coupe des Confédérations. On sait maintenant que Duvall ratera lui aussi le rendez-vous en Floride.

Mauro Biello a annoncé que l’Impact n’avait pas l’intention de porter en appel la décision de l’officiel Robert Sibiga, qui a décerné un carton rouge à Duvall à la fin du match de samedi dernier à Kansas City.

Échaudée par la décision du comité disciplinaire indépendant de la MLS de maintenir une pénalité similaire à l’endroit de Marco Donadel plus tôt cette saison, la direction de l’Impact a préféré de jouer de prudence plutôt que de risquer de perdre son deuxième et dernier droit de contestation de la saison.

« Avec Marco, on pensait qu’on avait raison à 100% et on a perdu. Dans les discussions qu’on a eues [concernant Duvall], on reconnaît qu’il y a un contact et que rien n’est garanti, qu’on risque de perdre cette décision. Avec encore 21 matchs à jouer, c’est un peu risqué », a expliqué Biello.

Estomaqué à la suite du jugement de l’arbitre, Duvall demeurait convaincu que son geste aux dépens de Roger Espinoza était bénin, mais il acceptait son sort avec plus de sérénité mardi. 

« Je ne crois pas que ça méritait un rouge, mais je comprends que c’est une décision difficile à prendre à vitesse réelle. C’est un duel en apparence musclé, mais je n’ai pas utilisé mon coude et je ne l’ai pas cramponné. C’était peut-être une faute, mais pas un rouge. »

« Je comprends que ça fait partie du jeu, a conclu Duvall. Tout le monde fait des erreurs et l’attribution des cartons est subjective. L’arbitre a jugé que je devais être expulsé, je dois faire avec. »

C’est Camara qui héritera du poste de Duvall à Orlando, où l’Impact tentera de récolter au moins un point dans un quatrième match de suite samedi. Pour le vétéran de longue date, il pourrait s’agir de l’occasion de regagner les responsabilités de titulaire qui lui ont échappé à la fin du camp d’entraînement.

« C’est mon histoire, résume Camara. On ne m’a jamais rien donné. J’ai toujours dû aller chercher les choses, depuis onze ans maintenant que je fais ce métier. Je suis habitué. Mais à la fin je connais mes qualités, j’adore relever les défis et je sais personnellement que je vais faire une grande deuxième partie de saison. Je sors d’une période difficile, notamment en raison des commotions, mais je vais revenir très fort, je le sais. »

« Je pense que c’est une bonne chose pour Hassoun, a ajouté Biello. Dans une année, il y a des suspensions, des blessures et des performances qui font que l’effectif tourne et maintenant, ça tourne pour lui. Ce n’est pas comme s’il n’avait jamais joué sur la droite. Pour lui, il s’agira de reprogrammer ses repères, de se préparer en conséquence et de bien jouer. »

Il s’agira d'un septième départ cette saison, et d’un deuxième de suite, pour Camara. Duvall, le meneur chez l’Impact avec 1139 minutes d’utilisation, ratera quant à lui un premier match en 2017.​