Pas de panique, pas de panique
Impact jeudi, 5 févr. 2015. 16:52 jeudi, 12 déc. 2024. 09:05Ce n’est pas parce qu’on sonne l’alarme qu’il faut paniquer... Cet entretien du président Saputo qui se transforme en cri du coeur au moment d’aborder la question des billets (non) vendus, ça m’a rappelé le besoin d’amour toujours aussi présent chez l’état-major du bleu-blanc-noir. Au cas où, voici le résumé de ce qui s’est dit ici. Et prière de rester calme. Après tout, si vous croyez entendre une sonnerie d’alarme, faite comme si ce n’était qu’un exercice!
C’est connu, toute relation a ses hauts et ses bas. Si la lune de miel entre le public et son club est terminée depuis longtemps (disons le milieu de l’été 2013), on se doutait bien que la vaisselle cassée ou les poubelles renversées feraient tôt ou tard partie du portrait. Jusque-là, rien d’anormal pour les initiés du mélodrame footballistique montréalais. Les différentes mises au point, le roulement de personnel et les bilans haut en couleur des dernières années servent à le prouver.
Pourtant, c’est un Saputo plus résigné qu’à l'habitude qui a déploré le peu d’engouement pour le match du 3 mars au Stade olympique. Mélange d’impatience et de frustration vu les changements importants apportés à l’effectif? Ou encore une manière inusitée d’attirer l’attention? Toujours est-il que la thérapie de couple entre le club et ses partisans est bel et bien entamée depuis que Joey s’est plaint de ne plus sentir de buzz...
Ne pas paniquer... J’y reviens. Avant cette envolée remarquée en table ronde, je m’étais dit que j’énumérerais en détails les raisons pour lesquelles je croyais que l’Impact de Montréal méritait qu’on s’y intéresse à nouveau en 2015. Elles m'apparaissent encore bonnes. Certes, cette équipe « meilleure sur papier » n’a pas encore eu l’occasion de prouver sa valeur sur le terrain. Mais on sent déjà une plus grande cohérence dans les acquisitions de l’entre-saison.
C’est au milieu de 2014 que le bleu-blanc-noir aura touché le fond du baril. Ça ne fait pas longtemps, mais il est permis de croire que c’est du passé car l'énergie ressentie aux séances d'entraînement n'est plus la même que l'an dernier. Bref, en attendant les premiers résultats, on fait mine de sortir la tête de l'eau et on montre des signes que le onze montréalais sera plus agréable à voir jouer. Avec un Nacho Piatti en forme et une défense endurcie par Ciman, il y a déjà de quoi lutter avec n’importe quelle formation de Ligue majeure, Gilardino ou pas!
En fait, avant hier, mon appréhension par rapport à 2015 se situait ailleurs. Les attentes étant naturellement très élevées dans la métropole, j'avais l'intention d'y aller d'une mise en garde pour l'amateur qui attend une fiche gagnante avant de manifester son engagement. Même si l'édition 2015 du bleu-blanc-noir ne cartonne pas dès le départ, il y a certainement matière à faire des ajustements avec cette formation jusqu’à ce qu’on trouve les bons réglages. On en a, de la profondeur.
Or, la sortie d’hier pourrait avoir l’effet de placer le groupe sous une pression énorme d’obtenir des résultats probants dès le départ. Patience, patience - j’ai parfois l’impression de répéter la base des principes défensifs à mon groupe U11 - car même si l’Impact jouait ses premiers matchs de l’année devant une petite foule, c’est par son rendement sur le terrain que passera son salut à long terme. Le fameux modèle du Real Salt Lake (un club bien rodé sans gros nom et sans ego démesuré) fonctionne avant tout parce que l’équipe est performante sur le terrain. Rappelons qu'hormis le capitaine Patrice Bernier, qui à 35 ans paraît toujours très affûté, tous les joueurs de l’effectif de l’Impact ont entre 20 et 31 ans. De quoi bâtir quelque chose d’intéressant, contrairement au noyau de l’an dernier.
Enfin, malgré le cynisme manifesté par certains fans alors que Joey Saputo affirmait on ne peut plus clairement que le profil d’un joueur comme Arturo Di Natale (37 ans) ne correspondait pas à celui recherché par l’Impact pour remplacer Marco Di Vaio, je choisis d’y voir une lueur d’espoir que le plan de relance adopté par le secteur technique cette année ne sera pas compromis par une lubie de dernière minute. Les solutions de courte durée ne semblent dorénavant pas faire partie de la vision technique. Doit-on s’en plaindre?
Ressac dans le monde du soccer
Le constat d’hier par rapport à l’absence d'engouement en a saisi plusieurs tant il était sévère. Pourtant, il suit une tendance qui témoigne d’un certain essoufflement dans le milieu du soccer québécois. Toujours aussi populaire en terme de participation, le soccer possède un bassin de joueurs à en faire rêver plusieurs autres fédérations sportives. Mais si on s’est plaint des faibles foules lors du dernier championnat mondial junior de hockey, sachez qu’elles étaient encore bien plus maigres lors de la dernière Coupe du monde U20 féminine. Je le dis parce que les chances sont élevées que vous n'en ayez pas été témoin. Bref, les événements réunissant la communauté soccer, lorsqu’ils ne sont pas annulés faute de participation, connaissent tous les mêmes difficultés à l’heure actuelle.
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Après le succès sans précédent des U20 masculins en 2007, de la Ligue des Champions et de l’AC Milan en 2009, puis de l’arrivée en MLS en 2012, s’agit-il tout simplement d’un ressac inévitable? Ajoutons à cela le manque de stabilité auquel est associé le bleu-blanc-noir et le phénomène d'érosion du public menace d’entraîner tout un club et son président à la dérive.
Mais, encore une fois, pas de panique. Après le creux historique de 2014, le point tournant auquel je faisais référence plus haut s’effectue également dans la structure du club avec l’arrivée du FC Montréal et la construction d’un centre d’entraînement sur la rue Notre-Dame. Ainsi, la ville et son club auront dorénavant un organe producteur de jeunes footballeurs plus visible et digne d’intérêt. Et il est là pour rester. La fièvre du soccer si distincte que la ville ressent lors de la Coupe du monde ou de l'Euro doit trouver le moyen de se propager à notre club de Ligue majeure. Voilà donc un nouvelle porte d'entrée.
Si seulement on trouvait le moyen de canaliser le volume dont dispose la fédération de soccer (quelques 175 000 joueurs licenciés) pour revigorer l’équipe phare de la province. Vu la moyenne d'âge des membres composant la base de la pyramide du soccer québécois, les chantres du marketing n’hésiteraient pas à vous dire que chaque licencié représente probablement 3 clients pour l’Impact (un joueur et ses deux parents). Soit dit en passant, on espère que ce ne soient pas les mêmes qui parlaient d’une cible de 13 000 billets de saison avant l’entrée en MLS. Mais c’est tout de même un marché assez intéressant, non?
Il reste toutefois du travail à faire, car même la plupart de mes joueurs U11 ne connaissent pas plus de 3 noms de l’édition actuelle de l’Impact alors qu'ils connaissent tous Carey et P.K., même s'ils ne jouent pas au hockey. Si seulement ça pouvait changer, ne serait-ce un tout petit peu... Des idées? Subvention pour les clubs qui iraient en groupe à l'Impact? Taxe bleue-blanc-noir lors des inscriptions aux Timbits? Abonnement gratuit aux enfants de parents qui deviennent membres? Joey et Richard Legendre aux Dragons? J’y vais comme je le sens... C’est dans l’air du temps.
Ailleurs dans le monde du soccer
Consolez-vous, comme l’écrit Nick Hornby, « l’état naturel du fan de football en est un d’amère déception, peu importe le score. » Il faut connaître le contexte - on parle d’un fan d’Arsenal.
Or, à l’agenda en Premier League anglaise en fin de semaine, derby londonien opposant Tottenham à Arsenal : samedi matin 7 h 30 sur les ondes de RDS. Le match sera suivi d’un duel entre Manchester City et Hull à 10 h. Quant à dimanche, West Ham accueille Manchester United à 10 h 55 sur les ondes de RDS2.
Au plaisir d’échanger durant les matchs avec vous! @patleduc15