Avec ses hauts et ses bas, la dernière saison de l’Impact a été la plus excitante en 22 ans d’histoire. Le tourbillon de la Ligue des Champions a laissé place à un milieu de parcours plus difficile. La saga Patrice Bernier et le futur de Frank Klopas à la barre de l’équipe étaient alors les principaux sujets de conversation.

Arrivé à Montréal le 29 juillet (en provenance du champ gauche), Didier Drogba amenait avec lui une nouvelle vague d’espoir. Une vague que Klopas n’aura surfé qu’un très court moment avant d’être remplacé par Mauro Biello. Sous sa gouverne, le dernier tiers de la saison a offert un spectacle excitant et des résultats inespérés, à la maison comme sur la route.

Quelques jours après l’élimination face au Crew de Columbus, l’heure du bilan a sonné. Mauro Biello rencontrera les médias jeudi, alors que Joey Saputo, Adam Braz et les joueurs le feront vendredi. Un post-mortem sert à fermer les livres sur la présente saison, mais peut aussi mettre la table pour la prochaine. Voici quatre questions pour lancer la saison 2016 en avance.

Comment juger Biello?

Mauro BielloMauro sera-t-il entraîneur-chef l’an prochain? Il le sera. La direction a demandé des résultats et elle les a eus. Ces résultats seront évidemment au sommet des priorités pour 2016, mais seront-ils encore le seul élément de mesure? Si les choses devaient tourner moins rondement sous Biello l’an prochain, une telle approche pourrait peinturer le club dans un coin.

Le recrutement, le style de jeu adopté, l’intégration de nouveaux joueurs, la communication avec les médias et la proximité avec les supporters ne sont que quelques uns des aspects qui peuvent être évalués chez un entraîneur. Mis à part le redondant « faire les séries », quels devraient être les critères de l’Impact?

Restent-ils?

La nouvelle mission confiée à Biello dépendra, en large partie, du visage de son équipe au début de la prochaine campagne. Avec quelques ajouts bien ciblés, les Montréalais auraient ce qu’il faut pour aller encore plus loin en en séries. Encore faut-il savoir qui sera de retour. Les statuts de Laurent Ciman, Ambroise Oyongo et Nigel Reo-Coker sont particulièrement à surveiller.

Sur l’ensemble de la saison, Ciman a été solide derrière. Il a cependant montré des signes de frustration sur la pelouse et hors du terrain. A-t-il envie de poursuivre son aventure nord-américaine? Avec ses chevauchés dans le couloir et son sourire permanent, Oyongo a su rapidement faire oublier qu’il a boudé l’Impact en début d’année. Nourrit-il encore l’ambition de quitter pour l’Europe?

Dans le cas de Reo-Coker, la décision revient davantage au club. Sa présence et son leadership au milieu ont été cruciaux dans le dernier droit, mais l’Anglais de 31 ans est un individu à qui on doit donner de la place pour qu’il reste heureux. Si on désire intégrer d’autres joueurs dans l’axe, c’est un pensez-y bien. Patrice Bernier, lui, serait peut-être plus ouvert à jouer un rôle de second plan sous Biello qu’il ne l’était sous Klopas.

Sur une autre note, Justin Mapp devient joueur autonome à la fin de l’année. Mapp est doué, mais représente aussi un risque en raison de sa fragilité physique. Vaut-il la peine de lui offrir un nouveau contrat?

Où en sont les produits locaux?

Anthony Jackson-HamelDans le processus qui a mené à son embauche en décembre 2013, Nick De Santis a fait savoir à Frank Klopas que l’intégration des produits de locaux à l’équipe première était une priorité. Près de deux ans plus tard, aucun joueur de l’Académie n’a foulé le terrain lors des trois matchs de séries. Ils ont eu peine à être habillés. Ceci n’est en rien un reproche envers Biello à qui on a donné des objectifs à très court terme, mais quel constat Adam Braz et Nick De Santis en tirent-ils pour la suite?

En USSDA (championnat regroupant les meilleures académies du Canada et des Etats-Unis), les U18 de l’Impact ont été médaillés de bronze des séries en 2014 et ont terminé premiers du classement général cette année. Au total, neuf joueurs du FC Montréal (équipe réserve) et des U18 ont été appelés avec la sélection canadienne en 2015. Une croissance sur les années précédentes.

Le talent y est, mais encore faut-il planifier son intégration chez les pros et en faire une priorité. S’il est reconduit avec Biello, Jason Di Tullio pourrait accélérer ce processus puisqu’il a entraîné les jeunes qui cognent maintenant à la porte.

Autrement, Joey Saputo peinera à voir un retour sur son investissement.

Comment consolider?

Le Stade olympique avant la finale de la Ligue des championsAprès une saison 2014 difficile, l’Impact voulait reconnecter avec son marché. Le parcours en Ligue des Champions et la mise sous contrat de joueurs francophones a rapidement mis le club sur la bonne voie. On désirait également développer la culture soccer et les rituels entourant les matchs.

En ce sens, les chants, les foulards portés à bout de bras pendant l’hymne national et une cloche retentissante ont offert aux fans une expérience unique à Montréal. Les supporters de longue date ont été comblés et de nombreux curieux ont été charmés.

Que doit faire l’Impact pour consolider cette place dans le marché? Signer une autre super-vedette, accentuer son recrutement de joueurs francophones, faire des assemblées de cuisine, demander à PK de sonner la cloche…?

Joey Saputo nous éclairera certainement à ce sujet vendredi.