Une victoire qui vaut plus que trois points
Impact mercredi, 5 juin 2019. 20:06 samedi, 14 déc. 2024. 13:51MONTRÉAL – Une récolte de trois points sur une possibilité de neuf dans les trois matchs locaux qui précédaient la longue pause dans laquelle est entré l’Impact mercredi soir aurait été catastrophique.
Après avoir amorcé cette séquence avec une victoire contre Salt Lake City, le Bleu-Blanc-Noir est passé à vingt minutes de tout gâcher mercredi. Fraîchement humiliés par Orlando, les Montréalais se sont ressaisis juste à temps pour se sauver avec un gain crucial contre les Sounders de Seattle.
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Cette victoire à un moment charnière du calendrier a beau détenir la même valeur mathématique que toutes celles qui suivront, elle laisse l’impression de receler un petit quelque chose d’incalculable. Plutôt que de garder en bouche l’amertume d’une opération ratée, l’Impact pourra véritablement amorcer la deuxième moitié de saison avec l’impression d’avoir soutiré tout ce qu’il pouvait de l’adversité printanière qu’il a rencontrée.
« Avant les trêves internationales, on préfère évidemment avoir ces sentiments et ces vibrations positifs qui vont nous accompagner, a déclaré l’entraîneur Rémi Garde. Il y a parfois des breaks qu’on aimerait repousser. Je pense que celui-ci est quand même bienvenu parce que les joueurs ont beaucoup donné sur cette première partie de saison. Dix-huit matchs, dont onze à l’extérieur... On n’a pas produit notre meilleur match ce soir, mais je pense qu’au niveau de l’état d’esprit, l’équipe a donné une réponse ce soir. »
« On avait besoin de ces trois points pour bien partir en vacances, entre guillemets, a insisté Saphir Taïder, l’auteur des deux buts des vainqueurs. On ne pouvait pas partir sans gagner, c’est ce que j’avais dit avant le match aux joueurs. Maintenant, on peut se reposer et vraiment partir l’esprit tranquille. »
« C’est très gros pour nous d’avoir été capable de décrocher cette victoire, lui faisait écho Micheal Azira. On en avait besoin. On voit le classement, on ne peut jamais en faire trop quand c’est aussi serré. Il nous manquait beaucoup de joueurs et on aura besoin qu’ils reviennent en force, mais ça montre la force de caractère de ceux qui sont encore ici. On s’est levés et on a fait le travail. »
« Ça n’a pas été un match, ou même une semaine facile, mais on a fait preuve de beaucoup de résilience, a bien résumé Evan Bush. Je regardais nos gars à la fin du match, ils étaient morts. On pouvait voir que Shamit avait joué malgré une blessure. Ken et Maxi étaient exténués après avoir tout donné pour protéger notre avance à la toute fin. Partir avec trois points avant la pause, c’est un baume soulageant après un mois qui n’a pas été de tout repos. On s’est battu, on s’est accroché et on part maintenant en bonne position. »
C’est la troisième fois de la saison que l’Impact signait une victoire après avoir concédé le premier but d’un match. Et malgré toutes les imperfections de son parcours, la formation montréalaise n’a jamais subi deux défaites consécutives après 18 parties.
« Ça dit qu’on a du caractère, assimile Rémi Garde. [...] C’est très important, ça a beaucoup de valeur. Je suis très exigeant avec mes joueurs là-dessus, sur l’état d’esprit. Mais à la sortie, ça paye. On a connu énormément de difficulté, beaucoup de pépins, des blessés, des suspensions, 11 déplacements sur 18, ce qui est beaucoup. Mais malgré tout, on est là. On a gagné pas mal de matchs, on a renversé des situations où on était très en difficulté, mais on ne s’est pas désunis. Il y a un esprit qui parfois est défaillant, et quand il l’est ce n’est pas possible de gagner, mais globalement on a été très solides. »
« Après, on en a un peu marre de réagir, a souligné Taïder. C’est vrai que ce soir, on a été capable de revenir au score, mais ça ne va pas toujours être possible. Il va falloir se reposer, comme j’ai dit, et repartir sur des bases un peu plus solides parce qu’on a des objectifs en commun, il faut aller les chercher. Il faut ajouter cette touche en plus qui nous permettra d’aller au bout de nos objectifs. »
Des éloges pour Shome, un bémol pour Browne
Peu enclin à mettre des individualités sur un piédestal, Garde avait pris l’habitude de se garder une petite gêne chaque fois qu’on tentait de le faire parler sur l’éclosion évidente de Shamit Shome au cours des dernières semaines.
Mercredi, l’entraîneur a profité d’une question au sujet du jeune Daniel Kinumbe, qui venait d’obtenir son premier départ en MLS, pour couvrir Shome d’éloges.
« Je veux parler de Shamit parce que je pense qu’il mérite beaucoup de reconnaissance. Je veux le féliciter. Il est jeune, mais on le met à gauche, il joue à gauche, on le met à droite, il joue à droite. On le met au milieu de terrain, il joue au milieu de terrain. On le met à l’aile gauche comme j’ai fait à Los Angeles, il est toujours heureux, il travaille toujours pour l’équipe. Sans ce genre de joueur, comme Ken [Krolicki] et Micheal [Azira] ce soir, qui se mettent complètement au service de l’équipe, le football n’est pas pareil. »
Garde a aussi appliqué les freins sur la locomotive qui transporte depuis quelques semaines le groupe de plus en plus imposant d’admirateurs d’Omar Browne, un joueur électrisant qui produit par séquences depuis son arrivée à Montréal.
« C’est un bon joueur. Quand il a le ballon, c’est un bon joueur. Mais je pense qu’Omar – et il le sait – doit améliorer sa compréhension du jeu. Pas seulement celui qui se joue à Montréal, mais le jeu en général. Le positionnement est très important. Vous ne pouvez pas seulement jouer quand vous recevez le ballon à vos pieds. Il est excellent dans cette situation, mais le soccer ne se résume pas à ça. Il nous a apporté beaucoup jusqu’à maintenant, mais il y a place à amélioration et je crois qu’il s’améliorera s’il écoute ce qu’on lui dit. »
Browne n’aura pas le temps de se reposer au cours des prochaines semaines. L’Impact a annoncé mercredi qu’il représentera finalement son pays à la Gold Cup.