Après s’être incliné à domicile face à un des pires clubs de la ligue, l’Impact est allé vaincre la meilleure équipe du circuit sur son propre terrain. Un 180 degrés en l’espace de quatre jours qui résume plutôt bien ce dont le XI montréalais est capable.

À grands coups de poings

C’est une équipe avec la volonté d’envoyer un message qui s’est présentée sur la pelouse du BMO Field mercredi. Quel message? Qu’elle n’est toujours pas morte et qu’elle a peut-être un miracle dans les bottines.

La douleur de la défaite face au Minnesota et un discours inspirant de Patrice Bernier avant la rencontre ont créé le cocktail parfait pour faire ressurgir le caractère du XI montréalais. Plusieurs diront que le passage de Nick De Santis dans le vestiaire de l’équipe dimanche dernier a aussi aidé. À court terme du moins. À moyen terme, je doute que la bonne vieille méthode des coups poings sur la table ne soit soutenable.

L’heureuse nouvelle est que les choses se feront dans l’urgence de toute façon d’ici la fin de saison. L’Impact a cinq petits matchs pour surprendre tout le monde et se tailler une place en séries. On pensera aux plans à moyen et long terme autour de la dinde du temps des Fêtes, un verre de grappa à la main.

Assurer les arrières

En milieu de semaine, les leaders offensifs ont assuré une avance suffisante pour empocher les trois points. Nacho Piatti était en mission, Blérim Dzemaïli semblait plus en jambes et Anthony Jackson-Hamel a continué de montrer qu’il peut être plus qu’un remplaçant de luxe.

À Atlanta ce dimanche, la brigade défensive devra atteindre le même niveau face à la deuxième meilleure attaque de l’Est. Dans une cause gagnante, les trois buts encaissés face à un TFC privé de Sebastian Giovinco, Jozy Altidore et Victor Vazquez servent de rappel. L’Impact est encore vulnérable derrière. Le bleu-blanc-noir a concédé 11 buts à ses cinq dernières rencontres.

S’il demeure dans le onze de départ, Deian Boldor devra être plus convainquant sur la gauche. Souvent obligé de défendre à un contre un, il semblait souvent en retard sur l’action au BMO Field. Le Roumain présente un bon potentiel, mais ses deux premiers départs ont été marqués d’une expulsion et d’un but contre son camp. Biello devrait-il en faire abstraction et lui donner sa troisième titularisation?

Pour sa part, Laurent Ciman devra prendre les commandes dans la surface. Lorsque le jeu est devant lui, le Belge est un des meilleurs de la MLS pour anticiper la trajectoire du ballon. Sur les centres, la situation est différente. Un positionnement imprécis laisse souvent le ballon lui passer quelques centimètres au dessus de la tête. Un léger ajustement à ce niveau pourrait faire un monde de différence lorsque Atlanta attaquera par les côtés.

Contrôle

Le Onze montréalais a vécu une semaine chargée d’émotions et la fatigue, tant physique que mentale, pourrait bien être un facteur important pour son troisième match en neuf jours. La maîtrise de soi et du ballon sera cruciale pour s’offrir toutes les chances d’enregistrer une deuxième victoire consécutive.

Au cours des dernières semaines, la frustration était palpable. Anthony Jackson-Hamel et Victor Cabrera ont tous les deux vécus des confrontations avec un adversaire après le coup de sifflet final. Face à Toronto, l’Impact a mieux géré ses émotions. S’il se concentre sur son propre jeu, oublie la foule imposante du Mercedez-Benz Stadium et ne prête pas trop d’attention aux officiels, le bleu-blanc-noir évitera de devenir son propre pire ennemi. Plus facile à dire qu’à faire. Je sais.

Pour son match face au Galaxy de Los Angeles mercredi, Atlanta United a joué devant plus de 40 000 partisans. C’est donc dans un environnement intimidant que l’Impact tentera d’accomplir un deuxième petit miracle en quatre jours.

En est-il capable?