Pour la première fois de son histoire en MLS, l’Impact de Montréal pourrait porter sa séquence de matchs invaincus à six. Un gain contre le D.C. United samedi porterait la fiche de l’équipe à quatre victoires et deux matchs nuls depuis le congédiement de Frank Klopas. Comment expliquer un revirement de situation aussi rapide? L’arrivée percutante de Didier Drogba explique en grande partie les récents succès de l’équipe, mais Mauro Biello a également su profiter de l’ombre de l’Éléphant pour amorcer un changement de fond qu’il souhaitera avoir l’opportunité de poursuivre la saison prochaine.

Régler le problème d'indiscipline

Vers la cohérence

L’ère Frank Klopas ne s’est pas avérée un modèle à suivre sur le plan des communications. Sous sa gouverne, le message du club était souvent difficile à suivre et pouvait changer de trajectoire à tout moment. Aidé du fait qu’il est la seule voix de l’équipe depuis sa nomination, Biello porte un message plus clair. Sans jouer carte sur table, il n’hésite pas, par exemple, à dévoiler quelques informations à l’approche d’un match. En plus de satisfaire la curiosité des médias et des supporters, ce genre de transparence démontre qu’il a un plan. Un constat rassurant pour tous.

Pour un entraîneur, les mots ne suffisent toutefois pas pour vendre son plan. Encore faut-il que les décisions prises et les gestes posés le reflètent. « Patrice Bernier est un joueur important pour l’équipe », disait-on en début de saison. Des paroles qui se sont envolées aussi rapidement que les minutes de jeu du Brossardois. La crédibilité de Klopas, ainsi que celle du club, s’en voyaient minées. Malgré son peu d’expérience, Biello a su injecter une dose importante de cohérence au projet de l’Impact dès sa première journée au travail.

Fierté

En s’adressant pour la première fois au médias, Mauro a dit vouloir transmettre à ses troupes la fierté de représenter le club et la ville. Quelques heures plus tard, il passait de la parole aux actes en s’entourant de Jason Di Tullio comme entraîneur adjoint (ex-joueur et champion avec l’Impact en 2004) . Ayant eu la chance de travailler avec Jason à l’Académie, je peux confirmer que sa passion pour le club dépasse largement les intérêts professionnels. Je me souviens encore du moment où il m’annonçait que ses photos de mariage seraient prises au Stade Saputo. En terme de fierté, difficile à battre!

Une petite mention spéciale revient à sa conjointe qui a accepté le projet.

Philosophie de jeu

Pendant ce même point de presse, Biello disait vouloir créer un environnement positif où les joueurs peuvent prendre des risques. Lors de son entrée en jeu mercredi soir, Patrice Bernier a servi une passe trop lourde en profondeur pour Dominic Oduro. « Ça va Patrice, c’est ce qu’on recherche », fut le commentaire lancé de la ligne de touche. Quelques instants plus tard, Bernier offrait sans hésitation une passe décisive à Andres Romero sur le but gagnant.

C’est dans ce genre de situation que se forgent les liens de confiance entre un entraîneur et ses troupes. Cette confiance mutuelle sera essentielle si l’Impact rêve à un long parcours en séries, puisque le temps est insuffisant pour apporter de grands changements tactiques d’ici la fin de la saison.

Match dangereux

D’ici là, c’est un D.C. United à la déroute qui se présente à Montréal ce samedi. Avec quatre défaites à ses cinq derniers matchs, l’équipe de Ben Olsen voudra à tout prix freiner sa glissade au classement dans l’Est.

Un match potentiellement dangereux pour le onze montréalais qui devra se débrouiller sans Nacho Piatti (rentré en Argentine pour des raisons familiales) et Laurent Ciman (suspendu). Drogba peut-il tenir le coup pour un troisième match en une semaine?