Un problème plus grand que Mauro Biello
Impact lundi, 23 oct. 2017. 19:45 mercredi, 11 déc. 2024. 16:44MONTRÉAL – Quelque chose, quelque part s’est déréglé et a fait dérailler la saison 2017 de l’Impact de Montréal. Si la direction du club a identifié l’entraîneur-chef comme le principal responsable de cette glissade, tout le monde n’était pas prêt à placer l’odieux de l’échec sur les épaules de Mauro Biello lors du traditionnel bilan de fin d’année de l’équipe.
Pour la deuxième fois en quelques semaines, le vétéran Hassoun Camara a profité de sa tribune pour insinuer que tous n’étaient pas sur la même longueur d’onde derrière les portes closes et que des conflits de personnalités auraient miné la chimie au sein du groupe.
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« Ça a été plus difficile dans le vestiaire cette saison en terme de cohésion, a dit Camara en se gardant bien de dévoiler la nature exacte du problème. Tout n’a pas été dans le bon sens et on n’a pas été à la hauteur côté leadership. Des choses se sont passées qui n’ont pas été top cette année. Ça sera une leçon pour ceux qui seront là l’année prochaine. »
Patrice Bernier affirme que le message de Biello passait toujours, mais est d’avis que les nombreuses spéculations entourant son avenir ont été un élément de distraction qui a gangrené les joueurs.
« Quand tu perds – ça n’a pas rapport avec Mauro – tu commences à rentrer dans ta bulle et à penser à ta propre peau, a tenté d’expliquer le capitaine sortant. Dans une saison négative, tu te doutes qu’il y aura des changements. Je crois que tout le monde a toujours aimé Mauro, mais quand tu ne gagnes pas, tu te poses des questions. Tous ces aspects s’accumulent et ça donne l’impression que l’équipe ne joue plus pour le coach. »
« Quelque chose n’était pas là, mais ce n’était pas nécessairement relié à Mauro », a conclu Bernier.
Camara et Bernier ont dit que les joueurs avaient été mis au courant du congédiement de leur entraîneur-chef et de ses adjoints lundi, alors qu’ils récupéraient leurs effets personnels au Centre Nutrilait. Mais comme les rumeurs allaient bon train depuis plus d’un mois, personne n’a recraché dans le buffet en apprenant la nouvelle.
« On s’y attendait, vu nos prestation, a admis Laurent Ciman. Mais comme l’a dit Hassoun, je pense qu’on a notre part de responsabilité là-dedans. Dans certains matchs clés, si on avait fait la différence, on n’en serait pas là aujourd’hui. On serait qualifiés pour les séries et le staff serait toujours en place. Malheureusement, on a failli à notre mission. »
Même Evan Bush, qui jure ne pas être un lecteur assidu des informations propagées sur les réseaux sociaux, concède que le sort de Biello était devenu un sujet de discussion trop fréquent pour être ignoré. Toutefois, le gardien assure que personne n’a profité de la vulnérabilité du coach pour le jeter aux requins.
« Si ces rumeurs ont eu un effet sur nous, c’est probablement qu’elles nous ont fait bûcher encore plus fort pour Mauro parce que c’est ce qu’il méritait. C’est un bon gars qui travaillait plus fort que n’importe qui ayant occupé ce poste avant lui. »
Le plaidoyer le plus sincère en faveur de Biello est probablement venu de la bouche de Marco Donadel, qui a insisté pour prendre la parole après que Bush eut terminé sa réponse.
« On reste avec l’impression que le règne de Mauro a été un désastre, mais ce n’est pas du tout comme ça que je le vois. C’était sa toute première expérience en tant qu’entraîneur-chef. Il est arrivé au milieu d’une saison, a récupéré l’équipe dans une situation difficile et l’a amenée jusqu’en prolongation de la demi-finale d’association. L’année suivante, on s’est rendus encore plus loin et on a encore été éliminés en prolongation. Cette année, c’était la première fois qu’il ne faisait pas bien, que nous ne faisions pas bien, mais je ne me souviens pas d’autres entraîneurs qui ont eu autant de succès que lui ici. Je crois qu’il a fait du bon travail et je trouvais que c’était important de le mentionner. »
« Une fois qu’il sera nommé, vous comprendrez qu’on s’en va dans un autre niveau complètement », a promis Saputo, ajoutant que le prochain entraîneur de l’Impact devra parler français ou au moins avoir la volonté d’apprendre la langue.
Saputo aimerait pouvoir présenter son prochain homme de confiance d’ici deux à trois semaines.
« On a des joueurs qui sont sous contrat jusqu’en décembre, donc j’aimerais qu’on ait un entraîneur bien avant ça. S’il voulait faire un petit camp d’entraînement, un camp d’essai, on pourrait le faire. Mais je veux aussi prendre le temps nécessaire. »