L'effet Beckham
$content.firstChildCategorie mercredi, 9 juil. 2014. 20:59 vendredi, 30 nov. 2012. 17:36Samedi prochain marque une date importante dans la MLS. Non seulement ce sera la présentation de la 17e finale de la ligue, une reprise attendue de celle de l‘an dernier avec Los Angeles et Houston, mais ce sera aussi le dernier tour de piste de David Beckham dans le circuit nord-américain. Beckham qui y jouera sa troisième finale en quatre ans et qui saluera une dernière fois un public qu‘il a bien servi.
Lorsqu‘il est arrivé dans la MLS il y a 6 ans, je me demandais sincèrement quelles étaient ses véritables motivations. L‘attrait de la Californie et de son glamour à paillettes qui avait tout pour séduire les goûts mondains de sa femme Victoria? La perspective d‘une carrière cinématographique pour l‘un des deux? L‘occasion de faire un coup d‘argent dans l‘une des équipes les plus célèbres de la ligue qui voyait avec l‘arrivée du joueur anglais une occasion de plus de briller au firmament des étoiles?
Sa première saison entamée au coeur de l‘été est marquée par une blessure récurrente à la cheville, mais dès la première seconde il redevient le grand leader qu‘il a toujours été. De nouveau, il brille avec le panache qu‘on lui a connu avec le Manchester United, le Real Madrid et l‘équipe d‘Angleterre. Mais son apport au soccer nord-américain ne s‘est pas arrêté là et s‘est mis à déborder des cadres déjà larges de son équipe. Si les amateurs de soccer confirmés connaissaient déjà la valeur de David Beckham, ceux qui découvraient ce sport « nouveau » en Amérique du Nord commençaient à l‘apprécier. À chacune de ses visites dans les autres villes du circuit, les foules étaient nombreuses à l‘accueillir et si parfois il était hué sur le terrain, c‘était bien plus par envie et par cette curieuse manie qu‘ont les amateurs de sport nord-américains de huer le talent quand il ne fait pas partie de leur équipe. Beckham, lui, se sera toujours comporté en gentleman avec le public. Généreux de ses apparitions, de ses autographes, des séances de photos spontanées avec les amateurs, il aura été le plus formidable ambassadeur que la ligue aurait pu souhaiter.
En outre, il n‘a pas été qu‘ambassadeur pour les amateurs, mais aussi pour les joueurs européens qui commençaient à regarder d‘un oeil intéressé ce qui se passait de ce côté-ci de l‘océan. On lui doit la règle du joueur désigné, celle qui permettait aux équipes de faire sauter le plafond salarial pour attirer dans leur giron des joueurs de réputation internationale. C‘est ainsi qu‘un Thierry Henry s‘est amené avec New York, qu‘un Rafael Marquez a suivi, un Robbie Keane, un Marco Di Vaio qui lui-même a attiré un Alessandro Nesta. Pendant ce temps, le circuit continue d‘obtenir ses lettres de noblesse, il ne devient plus qu‘une option dorée pour des stars en bout de carrière, mais une véritable option pour des joueurs prometteurs.
David Beckham jouera son dernier match avec le Galaxy de Los Angeles. Il a déclaré qu‘il voulait relever un dernier défi avant de remiser définitivement ses crampons. Quel sera-t-il? Un retour à ses racines avec une saison à West Ham dans la ligue anglaise? L‘attrait des richesses et du faste des nouveaux riches du soccer, le Qatar ou la Chine? Il a déjà dit non à l‘Australie et ce serait étonnant qu‘il aille vers la Russie. Alors, Monaco qui se met aussi à lui faire des yeux doux? Quel que soit son choix, il aura bien mérité de clore une brillante carrière comme il l‘entend et ce sera une nouvelle fois le public qui sera privilégié.
Beckham pourra quitter la MLS avec le sentiment du devoir accompli. Et s‘il devait ajouter un autre titre à sa collection ce samedi, il concluerait son association avec Los Angeles de façon flamboyante. Mais peu importe le résultat de ce match, le public réservera certainement une belle ovation à David Beckham, une ovation bien méritée partagée par des milliers de fans dans le monde, au bord d‘un terrain de fortune dans un repli oublié d‘un pays du tiers-monde où les jeunes jouent avec des guenilles attachées en guise de ballon, ou dans les gradins d‘un stade aux sièges hors de prix. L‘effet Beckham se fera sentir encore longtemps.