Le grand succès du Mondial masculin des moins de 20 ans, tenu au Canada en 2007, a certainement joué dans l’attribution par la FIFA, du Mondial des femmes 2015 qui sera tenu dans sept villes canadiennes. On se souviendra qu’à Montréal, les équipes avaient joué devant des foules avoisinant les 50,000 spectateurs à chacun de leur match. On avait ainsi fait la preuve que le soccer international avait sa place au Canada.

Ce sera maintenant la Coupe du monde féminine qui rassemblera les milliers d’amateurs à travers le pays, une Coupe du monde précédée en 2014 de la Coupe du monde féminine des U-20 qui servira d’événement de rodage pour le grand rendez-vous de l’année suivante. C’est une bonne nouvelle à tous les points de vue. Pour celui des amateurs de sport, qui auront un événement de grande qualité à se mettre sous la dent, pour celui des joueurs et joueuses de soccer, qui verront leur sport préféré capter enfin toute l’attention médiatique qu’il mérite et enfin pour celui du développement du soccer lui-même, qui bénéficiera d’une formidable locomotive pour mettre en place des programmes qui permettront au Canada de présenter une équipe compétitive sur le terrain.

Le 26 juin prochain, le Canada jouera le match d’ouverture de la Coupe du Monde féminine, tenue en Allemagne cette année. Au stade de Berlin, près de 80,000 personnes accueilleront nos représentantes, leur donnant un avant –goût de ce que certaines d’entre elles revivront quatre ans plus tard au pays. Ce sera aussi l’occasion pour les amateurs de regarder avec un peu plus d’intérêt, voire de découvrir, cette formidable compétition internationale, avant de la recevoir ici même.

Entre l’Allemagne et le Canada il y aura quatre ans. Suffisamment pour bien se préparer, suffisamment pour insuffler un vent d’enthousiasme et de dynamisme dans nos associations, fédérations, structures municipales et locales, clubs et équipes de tous niveau. La venue d’un tel événement ici, ça veut dire la création de programmes de formation, de dépistage, d’encadrement, ça veut dire de la création d’emploi et du développement d’expertise. Nous avons déjà de bonnes structures. Au Québec la Fédération québécoise de soccer-football fête cette année ses 100ans et est plus dynamique que jamais. La venue de la Coupe du monde amènera de l’eau au moulin et il sera fort intéressant de regarder l’effet direct qu’elle aura dans la pratique de ce sport à travers les provinces.

En 1976, les performances de Nadia Comaneci aux Jeux Olympiques de Montréal avaient eu une incidence directe sur le membership des clubs de gymnastique des années suivantes. Aujourd’hui, le soccer est déjà le sport comptant le plus de participants à travers le Canada. Ce que la Coupe du monde donnera aux jeunes filles qui chaussent leurs crampons à chaque semaine, c’est la capacité de rêver à travers leur sport, de caresser des ambitions en sachant qu’il est possible de les atteindre.

La meilleure performance du Canada en Coupe du monde féminine a été obtenue en 2003 avec une quatrième place. En 2010, les Canadiennes sont devenues championnes de la Concacaf chez les moins de 17 ans. Que réserve 2015 ? On a encore quatre ans pour y penser. Chose certaine, les meilleures au monde seront là pour nous éblouir. À nous de nous en régaler.