Triste journée pour les amateurs de foot français et les inconditionnels de l’équipe de France. Après avoir défrayé les manchettes pour les mauvaises raisons toute la semaine, les Bleus ont été incapables de se refaire une image, s’enfonçant encore plus, si c’est possible, dans la honte, le déshonneur et l’humiliation.

On se serait attendu à ce qu’ils affichent un peu de fierté et d’envie sur le terrain, mais ils se traînaient les pieds devant une équipe Sud-Africaine qui a peut-être cru, l’espace d’un court instant, à ses chances de réussir l’impossible et de se qualifier pour la suite. Plus vivante, plus mobile, plus imaginative, l’Afrique du Sud a fait briller son maillot jaune sur le terrain. Sur papier, elle n’arrivait pas à la cheville de l’équipe de France, sur le terrain, elle lui a coupé le gazon sous les pieds. C’est Khumalo qui a ouvert la marque à la 21e minute, créant un premier choc dans le stade. Reprenant de la tête un corner de Tshabalala, profitant d’une mauvaise sortie de Lloris , le défenseur envoie le ballon au fond du filet et un signal clair aux Français : ils prennent au sérieux les questions d’honneur! La reprise montrera que c’est plutôt de l’épaule que le but a été marqué, mais à la décharge de M.Ruiz, c’était impossible de le voir sur le vif.

Il est difficile cependant de lui trouver des excuses pour avoir montré injustement un carton rouge à Gourcuff quatre minutes plus tard. Les bras se sont élevés dans un duel aérien (essayez, pour voir, de sauter les bras collés au corps ) et le coude du Français a touché Sibaya qui a fort bien joué la chose. Un jaune peut-être, mais un rouge, c’est trop. Réduits à 10, les Français encaissent un 2e but qui permet aux vuvuzelas une autre belle envolée. Le buteur Mphela, nommé l’homme du match, exulte tout comme ses compagnons. Il en faudrait cependant deux autres pour permettre aux Bafana Bafana d’aller plus loin et ils n’y arriveront pas. Malouda sauvera la France de l’opprobre de quitter cette Coupe du Monde sans marquer de but, comme elle l’avait fait en 2002.

Le bilan est sévère pour les Bleus et le retour dans l’Hexagone risque d’être houleux. Tout avait mal débuté pour cette équipe qu’on auréole encore des succès de 1998 et 2000. Mais justement, l’Histoire donne parfois des leçons. Elle n’aurait tout simplement pas dû être là. La qualification s’est fait sur une (double) main d’Henry devant des Irlandais qui ont certainement rongé leur frein devant le téléviseur. La France a raté les Coupes du monde 1990 et 1994, devancée par un point par l’Écosse d’abord, puis par les Bulgares ensuite alors qu’elle avait été demi-finaliste en 1986. Ces années de vache maigre où elle a été renvoyée à faire ses devoirs lui ont servi. Elle est arrivée reconstruite en 1998, remportant la Coupe du Monde puis l’Euro deux ans plus tard. Depuis, des résultats en dents de scie, des passages ratés à la Coupe du Monde 2002 et à l’Euro 2008, des quarts de finale à l’Euro 2004 et une finale à la Coupe du Monde 2006. Cette fois-ci, c’était peut-être la pause dont avaient besoin les Bleus. Il faudra maintenant repartir à zéro en tâchant d’effacer les taches qui collent au dossier et ramener le coq à un chant glorieux. Mais dans cette Coupe du Monde, pour tous les amateurs de l’équipe de France, cette année il aura plutôt chanté trois fois…



Le Mexique et l’Uruguay s’affrontaient, à moins d’une immense surprise dans le match précédent, pour la tête du groupe. Un match nul les qualifiait tous les deux, mais dès les premiers instants, on a pu voir que ce n’était pas dans le plan de match d’aucune des formations. C’est d’abord le Mexique qui a pris l’avantage du jeu, un jeu robuste où les joueurs vont au choc sans réserve. L’Uruguay tranquillement, a monté son registre et est devenu de plus en plus dangereux. Sur une contre-attaque Cavani centre et Suarez marque un très beau but, juste avant de rentrer au vestiaire.

Ce but a affecté les Mexicains qui n’ont plus le même allant au retour. L’Uruguay continue un pressing haut et les joueurs adverses ont peine à trouver leurs repères. Oscar « El Conejo » Perez (Mex) multiplie les arrêts dont un particulièrement réussi sur un coup franc de Forlan. Mais la première place s’éloigne tranquillement pour le Mexique qui devra affronter l’Argentine en huitième de finale. Ce qu’il voulait justement éviter…Ce sera un match aux vapeurs de revanche puisque l’Argentine a justement éliminé le Mexique à ce même stade du tournoi en 2006…

Enfin dans le Groupe B, pas de véritable surprise. Il y avait une lutte pour la deuxième place, mais la Corée du Sud était en meilleure position pour tenter de l’obtenir en affrontant le Nigéria plutôt que l’Argentine pour la Grèce. Les Argentins ont présenté une feuille de match avec sept nouveaux titulaires; ils étaient à l’aise en tête du groupe et seul un tremblement de terre doublé d’un tsunami aurait pu les en déloger. La Grèce a été fidèle à ses habitudes, jeu fermé basé sur la défense, et il aura fallu attendre la fin du match pour avoir un but, celui de Demichelis d’abord à la 77e minute, puis celui du vétéran Martin Palermo entré à la 80e minute et qui marque 9 minutes plus tard. Sa joie faisait plaisir à voir. Les Grecs voient donc leur tournoi s’arrêter là, tandis que la Corée du sud s’assure d’être de la suite en faisant match nul 2 à 2 contre le Nigéria.

Demain tous les scénariis sont possibles et ce serait trop long de commencer à tous les énumérer. Dans le groupe C on surveillera Slovénie-Angleterre et États-Unis- Algérie, tandis que dans le groupe D, ce sera Ghana-Allemagne et Australie-Serbie. Tout le monde y joue sa peau, certains avec moins de latitude que d’autres. Mais tous seront au rendez-vous.