La logique aura été respectée, c’est finalement l’équipe la plus aboutie qui a remporté l’Euro des moins de 21 ans. L’Espagne, comptant dans ses rangs deux champions du monde, a vaincu la Suisse deux à zéro dans un match vivant où les deux formations ont chacune cherché à faire le jeu.

Il aura fallu attendre la fin de la première mi-temps pour voir le premier but. Une superbe reprise de la tête de Herrera sur un service parfait de Didac Vila. Le travail inlassable de l’arrière droit aura fini par payer et son partenaire a déjoué le gardien Sommer à la 41e minute, faisant ainsi encaisser à la Suisse, son premier but du tournoi. Menée un à zéro, elle a commencé à montrer des signes d’essoufflement. Devant la solidité du milieu de terrain espagnol, tenu par l’excellent Javi Martinez, le brillant Thiago Alcantara et le travailleur Herrera, devant la mobilité et la souplesse des ailiers Muniain et Mata ainsi que de l’attaquant de pointe Adrian, elle s’est retrouvée peu à peu sans moyens.

Ce n’était pourtant pas faute d’atouts. Devant Sommer, les défenses centrales Klose et Rossini se sont montrées aussi solides que dans le tournoi, et Lustenberger a travaillé fort à la relance. Mais Luis Milla, l’entraîneur de l’Espagne, se méfiait des avants Emeghara et Shaqiri, capables de bien des choses avec leurs pointes de vitesse et leur habileté. Ses hommes auront été capables de contenir et d’étouffer leur jeu, à tel point que Pierluigi Tami remplaçait Emeghara par Gavranovic à la 54e minute, conjointement avec Abrashi pour Frei, enfermé dans un milieu de terrain au trafic très dense. Les changements apportés, complétés par l’entrée de Kasami 14 minutes plus tard, n’auront pas donné l’effet escompté. Le cinquième match du tournoi devenait lourd pour les Suisses et les jambes ne répondaient plus autant à l’appel. Aussi, lorsque Thiago a pris tout le monde par surprise à la 81e minute, en marquant un but sur coup franc direct en profitant du moment de flottement suivant l’entrée en jeu de Jeffren, la Suisse savait que ses espoirs étaient réduits à néant.

Elle aura quand même réussi l’exploit de réduire l’Espagne à une possession de ballon de seulement 54%, sa plus petite statistique du tournoi. Elle aura été un finaliste de taille, la seule équipe pouvant apporter une opposition valable à une autre génération de joueurs espagnols brillants. L’Espagne compte donc maintenant trois titres de championne d’Europe des moins de 21 ans, passant devant l’Angleterre, l’URSS et les Pays-Bas à deux, et se rapprochant de l’Italie qui en a cinq.

Aux Jeux de Londres

Le match pour la troisième place, entre la République Tchèque et le Bélarus, qualifiait aussi la dernière équipe européenne pour les Jeux olympiques de Londres, l’Espagne et la Suisse ayant déjà gagné leur ticket par leur participation à la finale, et l’Angleterre y étant, sous la bannière de la Grande-Bretagne, en tant que pays hôte.

Il aura fallu attendre un but in extremis du Bélarusse Filipenko à la 81e minute pour déterminer un gagnant dans un match où les occasions furent rares des deux côtés. Contrainte à deux changements hâtifs sur blessure, la République Tchèque n’a jamais pu développer un jeu à la hauteur des attentes de son entraîneur Jakub Dovalil qui se serait certainement arraché les cheveux s’il n’avait pas eu le crâne rasé. Le Bélarus gagne ainsi sa première qualification olympique, un moment historique que les joueurs ont célébré avec toute la joie qu’il méritait.

Cet Euro des moins de 21 ans aura un peu mis la table pour « L’Euro des grands » qui aura lieu l’an prochain. On y retrouvera certainement des jeunes que l’on a vus à l’œuvre au Danemark, si leur pays se qualifie, et qui arriveront mieux préparés en Pologne et en Ukraine. Et pour nous, ainsi que pour tous les amateurs du monde, ça nous a mis en appétit.