L’Euro des moins de 21 ans (soccer) arrive à sa conclusion ce samedi. Avec une finale espérée : Suisse-Espagne et un match pour la troisième place déterminant : République Tchèque-Bélarus.

La finale nous offre un affrontement entre les deux meilleures équipes de la compétition. La Suisse, seule à avoir remporté tous ses matches jusqu’ici et à n’avoir accordé aucun but grâce à la prestation de son gardien Yann Sommer, est la formation qui a eu le plus de constance dans le tournoi. Équilibrée à tous les niveaux, elle peut compter en plus sur des individualités marquantes qui l’ont aidée à sortir du lot. Xherdan Shaqiri compense sa petite taille, 1m69, par une agressivité (dans le bon sens du terme) et une rapidité qu’il réussit à maintenir pendant tout un match. Servi par un centre de gravité plus bas, il se déplace agilement sur le terrain et ses changements de direction vifs lui permettent de se défaire aisément du marquage de ses adversaires. Le rapide Innocent Emeghara complète bien l’arme offensive qu’est Shaqiri et à eux deux, ils ont inquiété bien souvent la défense adverse. Fabian Lustenberger est un bon général au milieu du terrain alors que derrière, la paire de défenseurs centraux Jonathan Rossini et Timm Klose a certainement contribué à la fiche vierge de l’équipe en ce qui concerne les buts encaissés.

En face, on retrouve l’Espagne, le pays de tous les succès au cours des dernières années. L’équipe espoir ressemble en de nombreux points à celle des « grands ». Même possession de balle outrageante, même circulation de ballon par passes courtes et successives, même mobilité des joueurs sur le terrain. Le capitaine Javi Martinez ressemble beaucoup à Xavi, dans son rôle et dans son poids dans le jeu. Tout transite par lui. Bien épaulé par Thiago Alcantara et Ander Herrera au milieu de terrain, il peut en plus compter sur des ailiers mobiles et un attaquant percutant. Iker Muniain, 18 ans seulement, et Juan Mata sont partout sur le terrain et les suivre devient très difficile pour les défenseurs adverses. Devant, l’attaquant de pointe Adrian Lopez est en passe de devenir le meilleur buteur du tournoi avec déjà cinq buts en quatre matches, statistique qui parle en soi sur l’importance de ce joueur. À l’autre extrémité du jeu, en défense, le bloc Didac-Dominguez-Botia-Montoya est impeccable.

La finale devrait nous amener du jeu ouvert grâce à la mobilité de la Suisse, et brillant grâce au talent des Espagnols. Un finale attendue qui nous fera peut-être oublier la morose demi-finale Suisse-République Tchèque remportée 1–0 par la Suisse en deuxième prolongation.

Le match de troisième place a une saveur toute particulière cette fois-ci. Ce n’est pas qu’une simple rencontre pour l’honneur ou le classement, mais surtout un match de barrage pour la dernière place disponible pour l’Europe aux Jeux olympiques de 2012. Par leur présence en finale, la Suisse et l’Espagne sont qualifiées, de même que l’Angleterre qui jouera en tant que pays hôte sous la bannière de la Grande-Bretagne. La République Tchèque affrontera donc le surprenant invité qu’est le Bélarus. Celui-ci peut réussir l’exploit en se qualifiant, lui qui s’est rendu en demi-finale malgré une pauvre fiche de trois points, une première depuis 2006. La République Tchèque parait mieux outillée pour gagner ce match et ce passeport pour Londres, avec Dockal, Celustka, Gecov et Cerny. Mais elle n’a pas trouvé de réelle solution à l’attaque, son artilleur de pointe Tomas Pekhart n’ayant pas retrouvé le rythme de la phase qualificative et son remplaçant Kozak n’ayant pas été plus convainquant. Elle affrontera un adversaire imprévisible, il a tout de même sorti l’Italie en qualification en revenant de l’arrière 2–0 pour l’emporter 3 à 2, et qui donnera tout ce qu’il a pour se rendre aux JO. L’enjeu est de taille et le match devrait en être à la hauteur.

Cet Euro des moins de 21 ans nous aura fait découvrir des jeunes qui évoluent déjà, pour certains, dans de grandes équipes, mais qui n’y ont pas toujours un grand volume de jeu. Mais il y a des noms à retenir dans tout ça, des noms que l’on retrouvera certainement à pareille date l’an prochain, dans l’ « Euro des grands ».