Trois des quatre dernières places à la ronde des seize étaient à prendre à la dernière journée du tour de groupe. Seule l'Espagne pouvait l'aborder tranquillement, mise à l'abri par ses deux victoires et ses sept buts marqués. Seul le Togo n'avait aucune raison d'espérer, déjà éliminé du tournoi. L'Ukraine a remporté son duel devant la Tunisie, par un penalty, la Suisse s'assure de la première place d'un groupe qu'on disait pourtant offert sur un plateau d'argent à la France, qui elle aura souffert pendant une mi-temps avant d'aller chercher le résultat devant un Togo qui, à défaut de gagner, aura charmé.

Le doute français

Avant toute chose, la France avait besoin de la victoire, et si possible par deux buts pour se mettre pratiquement à l'abri. Elle aura eu les deux, mais après avoir passé une mi-temps sans résultats, où le doute prenait tranquillement toute la place sur le terrain. Bousculés par un Kossi Agassa au meilleur de sa forme, les attaquants français ne trouvaient pas de solutions. Pourtant, la possession de ballon était là, les tirs aussi. Trézéguet rêvera certainement de hors-jeux et du gardien togolais, Ribery regrettera de ne pas avoir eu plus de confiance en son pied. Le droit surtout, puisqu'il refuse toute tentative au gauche…

Mais le capitaine remplaçant, suite à la suspension de Zidane, Patrick Vieira aura joué le rôle de rassembleur qu'on attend d'un capitaine. Inspirant, motivant et motivé, il a été le cœur névralgique d'une équipe dont les battements se faisaient à peine entendre. En marquant le premier but, il a libéré ses coéquipiers, permis à tout le monde de prendre une grande goulée d'air dont on avait bien besoin. Du coup, les partenaires se trouvent mieux, l'estime de soi est regonflée et l'adversaire reprend la taille qu'il aurait toujours dû avoir. Pas étonnant qu'un autre but (Henry) ait suivi quelques minutes plus tard.

La France sauve la face à défaut de finir deuxième dans un groupe qu'elle aurait dû gagner. Mais en finissant deuxième elle s'offre un quart de tableau que personne ne va lui envier : Espagne d'abord et fort probablement Brésil ensuite…

L'Ukraine n'est pas encore morte

Il semble que le titre de l'Hymne national de l'Ukraine ait été prémonitoire de son allure dans le tournoi! Forcée au résultat dans le dernier match face à un adversaire qui doit aussi y jouer sa sélection, ce n'est pas de tout repos. Mais c'est aussi avoir la chance de bénéficier d'une autre vie après s'être relevée du score sévère de 4-0 devant l'Espagne pour infliger la même chose ensuite à l'Arabie saoudite.

Elle a gagné aujourd'hui, mais au forcing. Un penalty non accordé pour une main de Tomas, un autre penalty généreux à l'endroit de Shevchenko et la voilà qui passe 1-0. Le 0-0 lui aurait été suffisant, mais plus risqué à tenir, bien que l'expulsion de Jaziri ait un peu arrangé ses affaires. L'Ukraine passe donc, derrière l'Espagne qui aura survolé son groupe. Elle gagne en prime un match contre la Suisse en huitième de finale, mach à la portée des deux prétendants. Non, l'Ukraine n'est pas encore morte.

Demain

Début des matches à élimination directe demain. Une phase excitante, exaltante, mais doublée de la tristesse de voir des équipes quitter le tournoi. Demain, nous devrons dire adieu à l'Allemagne, à la Suède, au Mexique ou à l'Argentine. Et deux d'entre eux pourront encore rêver jusqu'à la phase suivante