Le deuil d'une idée
Soccer mercredi, 23 juin 2004. 00:12 jeudi, 12 déc. 2024. 13:45
L'Italie est en deuil aujourd'hui, les cafés sportifs sont silencieux, les tifosi ont la mine basse, les klaxons des autos sont muets. L'Italie est en deuil d'une équipe qui n'a jamais existé à cet Euro. L'Italie est en deuil d'une idée
Dès le premier jour du tournoi on a senti que ça ne passait pas, que quelque part la machine n'était pas bien huilée. Le milieu de terrain était mal occupé, la transmission ne passait pas aux ailes, et Totti était coupé de tout le monde. Alors que l'Italie aurait dû profiter de ce premier match contre le Danemark pour pousser ses pions sur l'échiquier d'un groupe qu'on avait qualifié de « facile », elle trouvait le moyen de passer à côté. Puis Totti a fait cette grosse boulette qu'on mettra du temps à lui pardonner. Ce crachat au visage de Poulsen, c'est l'Italie toute entière qui l'a reçu à la figure. Par son indiscipline et son mépris, Totti ne nuisait non pas seulement à son équipe, mais faisait aussi honte à une nation.
Privée de celui qu'on identifiait comme possible meilleur buteur du tournoi, l'Italie de Trappatoni devait remanier sa composition et sa tactique. Et cela a bien failli fonctionner. Libérée d'un système à un attaquant qu'elle avait eu du mal à administrer, l'équipe paraissait mieux sur le terrain contre la Suède. Lorsque Cassano a marqué en première mi-temps, on la pensait enfin lancée dans le tournoi. Mais vite elle est tombée dans ses vieux travers. Alors qu'elle aurait dû pousser, aller chercher plus, elle s'est refermée, a reculé et a permis à la Suède d'égaliser. Ce deuxième match nul allait signer son arrêt de mort.
Contre la Bulgarie, l'Italie n'avait plus seule son sort entre ses mains. Dépendre du résultat d'un autre match n'a rien de confortable et même à cela dans tout le match, jamais l'Italie n'a été en situation de se qualifier. Menée au score jusqu'à la 48e minute où elle finira par égaliser, elle attendra jusqu'au arrêts de jeu un but qui aurait pu la mener loin, mais c'était trop peu trop tard. Le terrible 2 à 2 qu'on craignait tant entre le Danemark et la Suède était devenu réalité. Il fallait voir la joie de Cassano le buteur se transformer en désespoir lorsqu'il a compris que tout était fini. Pourtant l'Italie n'a pas perdu à ce moment, elle avait perdu bien avant. La morale du lièvre et de la tortue se vérifiait encore une fois.
On ne peut rien reprocher au Danemark et à la Suède dans la rencontre qui les opposait. Après le but de Tomasson, qui qualifiait le Danemark, la Suède devait riposter si elle ne voulait pas risquer d'être jetée hors du tournoi. C'était à son tour de craindre un résultat dans l'autre match qui se déroulait au même moment. Puis après l'égalisation par la Suède, les deux équipes devaient encore pousser pour se mettre à l'abri. Lorsque Tomasson a donné l'avantage au Danemark, la Suède à nouveau devait revenir au score pour assurer sa qualification. Et une égalisation dramatique comme celle de Jonson à la 89e minute, on ne feinte pas ça.
Blessés, les Italiens crieront peut-être à la collusion comme ils l'annonçaient avant les deux rencontres d'aujourd'hui. Mais ce serait être de bien mauvaise foi. L'Italie n'a pas été évincée par la Suède ou le Danemark, elle s'est tout simplement battue elle-même
Dès le premier jour du tournoi on a senti que ça ne passait pas, que quelque part la machine n'était pas bien huilée. Le milieu de terrain était mal occupé, la transmission ne passait pas aux ailes, et Totti était coupé de tout le monde. Alors que l'Italie aurait dû profiter de ce premier match contre le Danemark pour pousser ses pions sur l'échiquier d'un groupe qu'on avait qualifié de « facile », elle trouvait le moyen de passer à côté. Puis Totti a fait cette grosse boulette qu'on mettra du temps à lui pardonner. Ce crachat au visage de Poulsen, c'est l'Italie toute entière qui l'a reçu à la figure. Par son indiscipline et son mépris, Totti ne nuisait non pas seulement à son équipe, mais faisait aussi honte à une nation.
Privée de celui qu'on identifiait comme possible meilleur buteur du tournoi, l'Italie de Trappatoni devait remanier sa composition et sa tactique. Et cela a bien failli fonctionner. Libérée d'un système à un attaquant qu'elle avait eu du mal à administrer, l'équipe paraissait mieux sur le terrain contre la Suède. Lorsque Cassano a marqué en première mi-temps, on la pensait enfin lancée dans le tournoi. Mais vite elle est tombée dans ses vieux travers. Alors qu'elle aurait dû pousser, aller chercher plus, elle s'est refermée, a reculé et a permis à la Suède d'égaliser. Ce deuxième match nul allait signer son arrêt de mort.
Contre la Bulgarie, l'Italie n'avait plus seule son sort entre ses mains. Dépendre du résultat d'un autre match n'a rien de confortable et même à cela dans tout le match, jamais l'Italie n'a été en situation de se qualifier. Menée au score jusqu'à la 48e minute où elle finira par égaliser, elle attendra jusqu'au arrêts de jeu un but qui aurait pu la mener loin, mais c'était trop peu trop tard. Le terrible 2 à 2 qu'on craignait tant entre le Danemark et la Suède était devenu réalité. Il fallait voir la joie de Cassano le buteur se transformer en désespoir lorsqu'il a compris que tout était fini. Pourtant l'Italie n'a pas perdu à ce moment, elle avait perdu bien avant. La morale du lièvre et de la tortue se vérifiait encore une fois.
On ne peut rien reprocher au Danemark et à la Suède dans la rencontre qui les opposait. Après le but de Tomasson, qui qualifiait le Danemark, la Suède devait riposter si elle ne voulait pas risquer d'être jetée hors du tournoi. C'était à son tour de craindre un résultat dans l'autre match qui se déroulait au même moment. Puis après l'égalisation par la Suède, les deux équipes devaient encore pousser pour se mettre à l'abri. Lorsque Tomasson a donné l'avantage au Danemark, la Suède à nouveau devait revenir au score pour assurer sa qualification. Et une égalisation dramatique comme celle de Jonson à la 89e minute, on ne feinte pas ça.
Blessés, les Italiens crieront peut-être à la collusion comme ils l'annonçaient avant les deux rencontres d'aujourd'hui. Mais ce serait être de bien mauvaise foi. L'Italie n'a pas été évincée par la Suède ou le Danemark, elle s'est tout simplement battue elle-même