Le Mexique a réussi un véritable tour de force. Dans les deux dernières semaines, il a battu les deux finalistes de la dernière Coupe du Monde, soit l’Italie 2 à 1 en match amical le 3 juin et aujourd’hui la France 2 à 0. Un résultat qui lui ouvre tout grand les portes de la qualification.

Dès le départ le match a pris une allure rapide. La France met alors beaucoup de pression et les Mexicains résistent, puis ils réussissent à tirer au but, mais à chaque fois leur frappe est trop enlevée et fuse haut dans les airs. Franco pêche un carton sur une faute nébuleuse qui l’empêchera de prendre part au prochain match…mais il ne sait pas encore à ce moment-là que ce match aura une importance toute relative pour son équipe. La mi-temps envoie les deux équipes au vestiaire sans qu’elles n’aient réussi à marquer. Mais un 0–0 dans ces conditions, c’est toujours à l’avantage du négligé…

Gignac prend la place d’Anelka au retour, les Bleus ont besoin d’insuffler une dose d’énergie à leur attaque anorexique. Les Mexicains prennent un peu plus de place, multiplient les occasions, bloquent les Français qui semblent sans inspiration. Puis Marquez envoie une longue balle à « Chicharito » (Petit pois) Hernandez qui déjoue le gardien Lloris d’une belle feinte et marque dans un but grand ouvert. C’est le délire chez les Mexicains qui sont plus nombreux que les Français dans les gradins, les Mexicains qui parviennent même à se faire entendre au-dessus des inévitables vuvuzelas…

Pour Hernandez, c’est un moment de grande émotion. Il répète, 46 ans plus tard, l’exploit de son grand-père Tomas Balcaza qui avait marqué contre la France au Mondial Suisse en 1954. De plus, il réussit le 50e but de la sélection mexicaine en Coupe du Monde et tant qu’on y est, le 2,100e de toutes les Coupes du monde confondues. La France est effondrée. Plus à l’aise, les Mexicains font corps sur le terrain. Une autre échappée…et Abidal se jette devant Barrera dans la surface. Penalty! Cuauthemoc Blanco transforme et devient le premier Mexicain à marquer un but dans trois Coupes du Monde (98, 02 et 10). On est en train de réécrire les livres d’histoires sur le banc mexicain. De non convaincante, la France devient effacée. Avec 10 minutes à faire, la côte semble impossible à remonter. Elle l’est.

C’est maintenant la qualification des vice-champions qui est en doute. Elle jouera son prochain match contre l’Afrique du Sud, avec qui elle partage une fiche identique. Mais son destin n’est plus entre ses mains. Il lui faut une victoire du Mexique ou de l’Uruguay dans le match qu’ils se disputeront, et une flopée de buts dans son match contre l’équipe hôte du tournoi. Elle qui n’a pas réussi à en marquer un seul jusqu’à maintenant. Les fantômes de 2002 reviennent la hanter…

Dans les autres matchs, l’Argentine affrontait la Corée du Sud. Si Lionel Messi n’a pas encore réussi à marquer à ce Mondial, Higuain lui a pris la tête des marqueurs en réussissant un tour du chapeau devant des Coréens atoniques et sans inspiration. Ce fut une belle démonstration des argentins qui réussissent à faire oublier qu’ils ont eu de la difficulté à se qualifier pour cette Coupe du Monde. Avec deux victoires, l’Argentine réussit à presque assurer sa qualification pour le deuxième tour. Une grande improbabilité mathématique empêche de la confirmer…disons qu’en plus avec une différence de buts très positive, elle est en très bonne situation.

Enfin la Grèce et le Nigéria auront présenté un match où le suspense a été relevé du début à la fin. Mais à force de courir après son malheur on finit par le rattraper… Même si le Nigéria prenait les commandes en marquant à la 16e minute sur un coup franc qui a surpris le gardien Tzorvas, il a accumulé les bévues par la suite.

Keita se fait expulser sur un geste complètement stupide et condamne son équipe à jouer à 10. Les Grecs profitent de ce cadeau tombé du ciel et reprennent de l’assurance. Alors qu’il ne reste que des poussières au chrono de la mi-temps, Salpingidis marque le premier but de la Grèce en histoire de Coupe du monde. Au retour, les Grecs se heurtent à un gardien Nigérian décidé à remettre son équipe en selle…mais pour ça il faudrait qu’elle score. Elle rate plutôt des occasions incroyables et la Grèce marquera pour signer sa première victoire en Coupe du Monde. Si le Nigeria a été l’artisan de son propre malheur, la Grèce aura amplement mérité sa victoire.

Demain l’Allemagne ouvrira la journée en affrontant la Serbie. Il faudra voir si l’Allemagne poursuivra comme elle a commencé : forte, puissante, conquérante. Dans les deux autres matchs, Slovénie-États-Unis et Angleterre-Algérie, tout le monde a quelque chose à prouver…et à protéger dans le cas de la Slovénie, surprenante détentrice du premier rang provisoire de ce groupe. Que les Américains se le tiennent pour dit.