Leçon d'humilité
Soccer vendredi, 25 juin 2004. 23:18 mercredi, 11 déc. 2024. 19:03
Grand coup de tonnerre dans le ciel bleu de l'Euro
les champions en titres se sont vus montrer la sortie par une équipe qui n'avait jamais franchi la première phase d'une finale de grand tournoi. La Grèce a conquis son Olympe aujourd'hui.
Ce fut la victoire d'une équipe sur un groupe d'individus qui n'est jamais arrivé à former un tout. Tous, un par un, cherchaient à trouver la solution, sans former le bloc compact qui les aurait peut-être sauvés. Les Bleus de 2004 n'étaient qu'un pâle reflet de cette glorieuse équipe qui a triomphé en 2000, une formation hybride qui traînait encore des relents de la déconvenue de la Coupe du Monde 2002.
Les Français ne sont jamais arrivés à convaincre. Ni dans la victoire in extremis contre l'Angleterre, encore moins dans le match nul contre la Croatie et pas plus dans le match contre la Suisse. Aujourd'hui l'absence de Vieira s'est fait sentir. Le milieu de terrain cherchait l'écho de ses pas dans le silence de ceux de Dacourt. Zidane avait beau vouloir tout prendre en main, saisir l'urgence de la situation et se démener encore plus, mais il était bien esseulé dans ses efforts. Pires cherchait tantôt à droite, tantôt à gauche, un passage pour percer l'unité de la défense grecque Makelele et Gallas s'agitaient en vain, on peut tous les reprendre ainsi, personne n'a impressionné sauf peut-être Barthez sans qui les Grecs seraient rentrés au vestiaire avec une avance à la mi-temps.
Les attaquants de pointe Trézéguet et Henry ont été plus souvent aux abonnés absents qu'aux franc-tireurs que l'on connaît d'eux. Henry avait le pas lourd et ne trouvait plus les traits de génie qui ont illuminé sa saison. Mais peut-être a-t-elle été trop lourde cette saison. Il y a un prix à payer pour avoir marqué 30 buts en 37 matches en ajoutant à cela une participation à la Ligue des Champions et aux matches en équipe de France. Brûlé Henry? Peut-être pas. Fatigué, très certainement. Trézéguet de son côté termine l'Euro avec un seul but et à peine 4 tirs en 4 matches. Dire qu'il a peu pesé dans l'attaque serait un euphémisme.
Mais ce qui est difficile à pardonner à cette équipe, c'est son manque de détermination, son manque de tonus sur le terrain. Manque d'humilité peut-être aussi. Son parcours en qualification l'avait rassurée, mais est-ce que cela lui a aussi donné la prétention de pouvoir survoler ses adversaires sans que l'effort ne soit vraiment au rendez-vous? Elle a de solides leçons à prendre de la Grèce aujourd'hui en état de grâce. Voilà une formation par qui le principe d'équipe est bien compris. Équilibrée partout sur le terrain, elle ne joue pas avec des étoiles mais avec une constellation. On peut certes parler de Dellas, de Zagorakis, de Charisteas, de Nikopolidis, mais ce serait injuste pour tous les autres qui ont tout autant participé à l'effort collectif.
La Grèce est arrivée sans pression sur le terrain. Son Euro, on peut dire qu'elle l'avait déjà gagné lors de sa victoire en match d'ouverture contre le Portugal. Tout ce qui venait par la suite était du bonus, encore que les Grecs eux-mêmes étaient convaincus qu'ils pourraient se rendre plus loin. Mais petit à petit, ils se sont construit des ambitions et tranquillement ils se sont donnés les moyens d'y arriver. Leur victoire d'aujourd'hui n'a rien d'un hasard. Elle a été façonnée par Otto Rehhagel, l'Allemand le plus populaire de l'heure en Grèce et rendue par un groupe de joueurs à qui on a déjà accordé le statut de demi-dieux. Poursuivra-t-elle maintenant son étonnant parcours? Qui sait la Grèce ne s'est pas construite en un seul jour.
Ce fut la victoire d'une équipe sur un groupe d'individus qui n'est jamais arrivé à former un tout. Tous, un par un, cherchaient à trouver la solution, sans former le bloc compact qui les aurait peut-être sauvés. Les Bleus de 2004 n'étaient qu'un pâle reflet de cette glorieuse équipe qui a triomphé en 2000, une formation hybride qui traînait encore des relents de la déconvenue de la Coupe du Monde 2002.
Les Français ne sont jamais arrivés à convaincre. Ni dans la victoire in extremis contre l'Angleterre, encore moins dans le match nul contre la Croatie et pas plus dans le match contre la Suisse. Aujourd'hui l'absence de Vieira s'est fait sentir. Le milieu de terrain cherchait l'écho de ses pas dans le silence de ceux de Dacourt. Zidane avait beau vouloir tout prendre en main, saisir l'urgence de la situation et se démener encore plus, mais il était bien esseulé dans ses efforts. Pires cherchait tantôt à droite, tantôt à gauche, un passage pour percer l'unité de la défense grecque Makelele et Gallas s'agitaient en vain, on peut tous les reprendre ainsi, personne n'a impressionné sauf peut-être Barthez sans qui les Grecs seraient rentrés au vestiaire avec une avance à la mi-temps.
Les attaquants de pointe Trézéguet et Henry ont été plus souvent aux abonnés absents qu'aux franc-tireurs que l'on connaît d'eux. Henry avait le pas lourd et ne trouvait plus les traits de génie qui ont illuminé sa saison. Mais peut-être a-t-elle été trop lourde cette saison. Il y a un prix à payer pour avoir marqué 30 buts en 37 matches en ajoutant à cela une participation à la Ligue des Champions et aux matches en équipe de France. Brûlé Henry? Peut-être pas. Fatigué, très certainement. Trézéguet de son côté termine l'Euro avec un seul but et à peine 4 tirs en 4 matches. Dire qu'il a peu pesé dans l'attaque serait un euphémisme.
Mais ce qui est difficile à pardonner à cette équipe, c'est son manque de détermination, son manque de tonus sur le terrain. Manque d'humilité peut-être aussi. Son parcours en qualification l'avait rassurée, mais est-ce que cela lui a aussi donné la prétention de pouvoir survoler ses adversaires sans que l'effort ne soit vraiment au rendez-vous? Elle a de solides leçons à prendre de la Grèce aujourd'hui en état de grâce. Voilà une formation par qui le principe d'équipe est bien compris. Équilibrée partout sur le terrain, elle ne joue pas avec des étoiles mais avec une constellation. On peut certes parler de Dellas, de Zagorakis, de Charisteas, de Nikopolidis, mais ce serait injuste pour tous les autres qui ont tout autant participé à l'effort collectif.
La Grèce est arrivée sans pression sur le terrain. Son Euro, on peut dire qu'elle l'avait déjà gagné lors de sa victoire en match d'ouverture contre le Portugal. Tout ce qui venait par la suite était du bonus, encore que les Grecs eux-mêmes étaient convaincus qu'ils pourraient se rendre plus loin. Mais petit à petit, ils se sont construit des ambitions et tranquillement ils se sont donnés les moyens d'y arriver. Leur victoire d'aujourd'hui n'a rien d'un hasard. Elle a été façonnée par Otto Rehhagel, l'Allemand le plus populaire de l'heure en Grèce et rendue par un groupe de joueurs à qui on a déjà accordé le statut de demi-dieux. Poursuivra-t-elle maintenant son étonnant parcours? Qui sait la Grèce ne s'est pas construite en un seul jour.