Magie blanche
Soccer samedi, 21 juin 2008. 19:03 dimanche, 15 déc. 2024. 06:32
Ce devrait être un texte sur des Pays qui sont tombés bien bas. Ce devrait être un texte sur des favoris qui la jouent un peu de haut, laissant aux négligés le soin de faire le jeu. Ce devrait être un texte sur une équipe qui avait tout, le talent, les joueurs, le stratège, le gardien, l'attaque, un peu moins la défense. Ce devrait être un texte sur la malédiction qui pèse depuis 1984 : aucune des équipes ayant remporté tous ses matches de premier tour ne remporte la finale.
Mais ce sera plutôt un texte sur un grand magicien habile à renverser l'ordre établi. Sur un motivateur hors pair qui fait des merveilles avec ceux que l'on met entre les mains. Avec Guus Hiddink, un âne arriverait à gagner le derby du Kentucky Mais attention, ici la Russie n'avait rien d'un canasson de troisième ordre. Simplement devant les Pays-Bas, elle ne semblait pas faire le poids. C'était sans compter sur Guus Hiddink.
Rappelons brièvement que Hiddink a amené les Pays-Bas en quart de finale de l'Euro 1996, en demi-finale de la Coupe du Monde 1998, qu'il a pris en mains la Corée et l'a conduite en demi-finale de la Coupe du Monde 2002, qu'il a pris l'Australie, l'a fait se qualifier pour la Coupe du Monde 2006 après une absence de 32 ans, en vainquant avec elle la malédiction des barrages récurrente dans son cas et se rendait avec elle en huitièmes de finale.
Aujourd'hui, il prend une équipe russe qu'on trouvait un peu jeune, un peu inexpérimentée. Après la sévère leçon (4-1) qu'elle reçoit face à l'Espagne, Hiddink réussit à faire au moins un changement qui lui apporte ce qu'il lui manquait, plus de stabilité en défense. Kolodin, avec Ignashevich à ses côtés, est plus solide. L'équipe tient bon devant la Grèce et va chercher ce qu'il lui faut pour espérer devant la Suède. D'autant que le retour de l'enfant prodigue Andreï Arshavin est prévu pour ce match-là.
C'est durant cette partie qu'on se rendra compte à que point l'attaquant russe, qui purgeait une suspension lors des deux premiers matches, aura manqué à son équipe. Brillant, créatif, en jambes et en réussite, il vole au-dessus du terrain et les siens vont avec lui en quart de finale. Aujourd'hui, il aura continué dans la même lancée.
Devant des Pays-Bas magnifiques en première ronde, avec un attaque dévastatrice de 9 buts en trois matches et une défense finalement pas si mauvaise qui n'accorde qu'un seul but, les Russes avaient bien des raisons de douter. Mais Hiddink a certainement trouvé les mots qu'il fallait, c'est un formidable motivateur il l'a prouvé à maintes reprises, et il a amené ses joueurs à croire en leur talent, à croire en leur étoile. Car c'est l'esprit qui est vainqueur aujourd'hui, c'est l'unité d'un groupe qui est sorti en même temps des tranchées pour se lancer sous les feux ennemis. Là où parfois les jambes flanchent, la tête peut prendre le relais. Mais des jambes, ils en avaient. À la fin de la deuxième prolongation, Arshavin gagnait encore des courses contre De Jong, même s'il partait avec quelques mètres de retard.
Il n'y avait pas qu'Arshavin. Pavlyuchenko, qui a marqué son troisième but, Zirkhov encore redoutable dans le couloir gauche, Shemshov et Semak au milieu de terrain. Tous des joueurs dont Hiddink a su tirer le meilleur, tous des joueurs qui ont répondu à son appel. Maintenant son travail consistera à ramener sa troupe sur terre. À fêter ce soir bien sûr, il l'a dit lui-même il faut célébrer les victoires, mais c'est encore trop tôt pour éclater vraiment. Parce que avec ce qu'elle nous a montré aujourd'hui, la Russie devient un client sérieux pour un adversaire relevé - Espagne ou Italie - en demi-finale. Elle a toutes les raisons au monde d'y croire. Elle partira à nouveau dans le rôle de négligée, un costume qu'elle enfile bien volontiers .pour mieux tromper son monde.
Guus Hiddink avait déclaré avant le match qu'il souhaitait être ce soir le traître numéro un aux Pays-Bas. C'est certainement réussi. Il était le mieux placé pour vaincre l'équipe de son pays, la connaissant par cœur, tant dans ses forces que dans ses faiblesses. Il aura contré les premières pour mieux attaquer les secondes. Le grand sorcier a réussi son coup. Devant les maillots orange, il a fait de la magie blanche.
Mais ce sera plutôt un texte sur un grand magicien habile à renverser l'ordre établi. Sur un motivateur hors pair qui fait des merveilles avec ceux que l'on met entre les mains. Avec Guus Hiddink, un âne arriverait à gagner le derby du Kentucky Mais attention, ici la Russie n'avait rien d'un canasson de troisième ordre. Simplement devant les Pays-Bas, elle ne semblait pas faire le poids. C'était sans compter sur Guus Hiddink.
Rappelons brièvement que Hiddink a amené les Pays-Bas en quart de finale de l'Euro 1996, en demi-finale de la Coupe du Monde 1998, qu'il a pris en mains la Corée et l'a conduite en demi-finale de la Coupe du Monde 2002, qu'il a pris l'Australie, l'a fait se qualifier pour la Coupe du Monde 2006 après une absence de 32 ans, en vainquant avec elle la malédiction des barrages récurrente dans son cas et se rendait avec elle en huitièmes de finale.
Aujourd'hui, il prend une équipe russe qu'on trouvait un peu jeune, un peu inexpérimentée. Après la sévère leçon (4-1) qu'elle reçoit face à l'Espagne, Hiddink réussit à faire au moins un changement qui lui apporte ce qu'il lui manquait, plus de stabilité en défense. Kolodin, avec Ignashevich à ses côtés, est plus solide. L'équipe tient bon devant la Grèce et va chercher ce qu'il lui faut pour espérer devant la Suède. D'autant que le retour de l'enfant prodigue Andreï Arshavin est prévu pour ce match-là.
C'est durant cette partie qu'on se rendra compte à que point l'attaquant russe, qui purgeait une suspension lors des deux premiers matches, aura manqué à son équipe. Brillant, créatif, en jambes et en réussite, il vole au-dessus du terrain et les siens vont avec lui en quart de finale. Aujourd'hui, il aura continué dans la même lancée.
Devant des Pays-Bas magnifiques en première ronde, avec un attaque dévastatrice de 9 buts en trois matches et une défense finalement pas si mauvaise qui n'accorde qu'un seul but, les Russes avaient bien des raisons de douter. Mais Hiddink a certainement trouvé les mots qu'il fallait, c'est un formidable motivateur il l'a prouvé à maintes reprises, et il a amené ses joueurs à croire en leur talent, à croire en leur étoile. Car c'est l'esprit qui est vainqueur aujourd'hui, c'est l'unité d'un groupe qui est sorti en même temps des tranchées pour se lancer sous les feux ennemis. Là où parfois les jambes flanchent, la tête peut prendre le relais. Mais des jambes, ils en avaient. À la fin de la deuxième prolongation, Arshavin gagnait encore des courses contre De Jong, même s'il partait avec quelques mètres de retard.
Il n'y avait pas qu'Arshavin. Pavlyuchenko, qui a marqué son troisième but, Zirkhov encore redoutable dans le couloir gauche, Shemshov et Semak au milieu de terrain. Tous des joueurs dont Hiddink a su tirer le meilleur, tous des joueurs qui ont répondu à son appel. Maintenant son travail consistera à ramener sa troupe sur terre. À fêter ce soir bien sûr, il l'a dit lui-même il faut célébrer les victoires, mais c'est encore trop tôt pour éclater vraiment. Parce que avec ce qu'elle nous a montré aujourd'hui, la Russie devient un client sérieux pour un adversaire relevé - Espagne ou Italie - en demi-finale. Elle a toutes les raisons au monde d'y croire. Elle partira à nouveau dans le rôle de négligée, un costume qu'elle enfile bien volontiers .pour mieux tromper son monde.
Guus Hiddink avait déclaré avant le match qu'il souhaitait être ce soir le traître numéro un aux Pays-Bas. C'est certainement réussi. Il était le mieux placé pour vaincre l'équipe de son pays, la connaissant par cœur, tant dans ses forces que dans ses faiblesses. Il aura contré les premières pour mieux attaquer les secondes. Le grand sorcier a réussi son coup. Devant les maillots orange, il a fait de la magie blanche.