Journée un peu folle lors du Jour 4 d'une Coupe du Monde qui devient de plus en plus passionnante. Les trois matchs à l'affiche étaient porteurs de promesses qu'ils ont toutes tenues à différents niveaux.

Le match

Les Socceroos faisaient un retour en Coupe du Monde après une absence de 34 ans dans un groupe où la deuxième place est à prendre, en concédant la première à un Brésil qui devrait normalement flotter au-dessus de ce groupe.

L'adversaire du jour le Japon, qui s'était rendu jusqu'à la ronde des 16 à « sa » Coupe du Monde, était aussi porté par le désir et l'envie. Les prouesses de Nakamura, sa maîtrise du ballon et ses voltiges au milieu de terrain permettaient au Japon d'espérer engranger les précieux trois points de la rencontre. Les Australiens semblaient désorganisés, marchaient par à-coups et trouvaient difficilement le fil conducteur du match.

La mi-temps sonnait l'avantage du Japon qui abordait la seconde mi-temps dans le même sens. Mais c'était mal connaître ce fin renard qu'est Guus Hiddink. Élevé au stade de héros national dans une République de Corée qu'il a amenée jusqu'en demi-finale en 2002, il avait plus d'un tour dans sa poche... de kangourou. Ses changements judicieux auront été payants. L'entrée de Tim Cahill en remplacement d'un Bresciano qui pourtant n'avait pas mal joué, allait changer le cours du match. Le fougueux attaquant changera le cours de la rencontre en marquant deux buts en fin de match et c'est un autre remplaçant, John Aloisi qui allait compléter le score.

L'Australie gagnait sur tous les tableaux : première victoire et premiers buts marqués de son histoire en Coupe du Monde, et les trois points qui valent leur pesant d'or à leur fiche. Une belle façon de se mettre en confiance avant d'affronter le Brésil et la Croatie.

L'équipe

Il aura fallu attendre la République tchèque pour voir enfin une équipe de premier niveau jouer sans faux-pas. Les hommes de Karel Brückner ont traversé le match en artistes du ballon. Funambules courant avec élégance sur un fil de fer, dompteurs menant du bout du pied un ballon capricieux, tziganes faisant chanter la foule sur leur passage, ils ont signé une victoire avec panache, avec cohésion et avec dignité lorsque leur phare de lance s'est écroulé à la fin de la première mi-temps. Auteur du premier but du match, le géant Koller a dû quitter sur un brancard, blessé à la cuisse.

Mais Roscki était là. Et Nedved. Et Plasil. Et Poborsky. Et Jankulovski. Et tous les autres, peut-être un peu plus Rosicki auteur du 5e doublé de la Coupe du monde. Une belle victoire d'équipe devant des Américains un peu dépassés par les événements qui n'ont pu qu'assister à la parade sans y participer...

Ah l'Italie...

Attendue, espérée, aimée, détestée, l'Italie à chaque Coupe du monde est porteuse de rêves et d'émotions. Cette année ne fait pas exception. La Squadra Azurra de Marcello Lippi est bien décidée à faire oublier le scandale dans lequel trempe son Calcio et à s'approcher d'une Coupe qui la boude depuis trop longtemps à son goût. Le Ghana était un adversaire à risques et l'Italie aura frémi quelques instants devant ces adversaires qui s'accrochaient au déficit d'un but causé par une superbe réussite de Pirlo à la 40e minute de jeu.

Mais comme dans toute commedia dell'arte qui se respecte, il faudra que cette victoire, confirmée par le but de Iaquinta à la 83e, ait ses zones d'ombres et de doutes. L'arbitre Carlos Simon aurait-il dû siffler penalty quand De Rossi a fait le ménage devant le but de Buffon? Et quand Grosso a coupé fort à propos la course de l'attaquant ghanéen qui entrait dans la surface de réparation? Et à l'inverse, ce même arbitre n'aurait-il pas du sanctionner Kuffour pour le méchant tacle par-derrière à des kilomètres du ballon qui a laissé un joueur italien au sol pendant de longues minutes?

Mais le résultat est là, l'Italie est satisfaite et ses supporters aussi. Les défilés improvisés dans les rues de Montréal témoignaient bien de cet amour inconditionnel envers une équipe dont le moteur est la passion.

Demain

Les deux derniers champions du monde en titre feront leur entrée dans le tournoi demain, la France avec un adversaire connu et craint la Suisse et le Brésil contre des Croates qui l'attendra de pied ferme. La France de Zidane, le Brésil de Ronaldinho, le football d'une planète toute entière...