Sentez-vous l’excitation de la prochaine édition de la Coupe du monde de soccer monter? Pas encore? Eh bien vendredi prochain, ce sera véritablement le coup d’envoi de l’événement sportif le plus important sur la planète en termes de participation, de pays impliqués, d’audience télé, de revenus.

Le tirage de la Coupe du monde en modèle la prochaine édition. Il en fait l’esquisse, trace une ébauche des grands affrontements à attendre, met en lumière les forces et les faiblesses des groupes fraîchement découverts avant que ne soit rendu le tableau final en juin. C’est le feu vert pour des discussions à n’en plus finir pour les six prochains mois, c’est de quoi alimenter les conversations dans le temps des Fêtes, à Pâques et à la Trinité. C’est un moment magique, celui qui réunit les entraîneurs, les joueurs et les amateurs dans une même attente insoutenable au terme de laquelle ils seront portés par l’espoir ou rongés par l’inquiétude.

Des 208 équipes impliquées dans les 871 matchs de qualification, 32 se sont rendues au fil d’arrivée. Pour procéder au tirage, les équipes sont divisées en quatre chapeaux de huit et, pour la première fois de l’histoire de la Coupe du monde, elles sont placées dans les différents chapeaux uniquement en fonction de leur position au classement de la FIFA. Ainsi on retrouve les meilleures formations à ce classement dans le premier chapeau, exception faite de la Russie, classée 65e, qui y apparait en qualité de pays hôte. Pour les trois autres chapeaux, c’est le classement décroissant qui est utilisé.

Bon Patrick de Russie

Sur les 32 équipes de l’édition 2014, 20 seront de retour et parmi les 12 qui ont raté leur qualification, de grands noms sont tombés. Même ceux qui ne s’intéressent pas au soccer ont entendu parler de l’élimination de l’Italie par la Suède, tant l’onde de choc a été puissante. Pour la première fois depuis soixante ans, les Azzurri ne seront pas de l’aventure. « L’apocalypse », « La honte », « Dehors tous » titraient les journaux italiens. Une journée sombre pour les tifosi qui en sentiront encore l’amertume tout au long de la compétition.

Seront aussi absents les Pays-Bas, finalistes en 2010 et demi-finalistes en 2014, le Chili, vainqueur des deux dernières Copa America (dont la Centenario), les États-Unis, qui s’étaient rendus en huitième de finale en Afrique du Sud et à Rio et le Pays-de-Galles de Gareth Bale. Toute la représentation du continent Africain a été remaniée, à l’exception des Super Eagles (Nigéria) qui ont réussi à survoler la compétition. Exit les Fennecs (Algérie), les Lions indomptables (Cameroun), les Éléphants (Côte d’Ivoire), les Black Stars (Ghana). Nous assisterons plutôt au retour des Lions de l’Atlas (Maroc), des Aigles de Carthage (Tunisie), des Pharaons (Égypte) et des Lions de la Teranga (Sénégal), ces derniers n’en étant qu’à leur 2e participation.

Le tirage fonctionnera ainsi. Les équipes du 1er chapeau se verront assigner la tête d’un groupe, puis les trois autres seront vidés tour à tour. À l’exception de la zone Europe, qui compte plus de qualifiés (14) que de groupes (8), aucune équipe de la même confédération ne peut se retrouver dans le même groupe.

Un « groupe de la mort » en 2018?

Y aura-t-il, comme à chaque édition, un fameux « groupe de la mort » avec cette 21e Coupe plus ouverte? Il pourrait venir du positionnement du Costa-Rica, équipe chouchou de 2014 ou même de l’Islande, révélation de l’Euro 2016, dans le troisième chapeau. Si le hasard devait les placer avec l’Espagne ou l’Angleterre, en plus d’une tête de série européenne ou brésilienne ou argentine, on pourrait avoir ce groupe imprédictible qui vient pimenter la première phase éliminatoire. Et en rêvant un peu, on y ajoute le Nigéria ou la Serbie du quatrième chapeau... On spécule déjà avant l’heure!

Le tirage sera mené par Gary Leineker, soulier d’or à Mexico en 1986. Il sera épaulé par la journaliste de sports russe Maria Komandnaya.  Huits « assistants » se grefferont à eux, huit représentants de pays ayant déjà remporté la Coupe du monde : Laurent Blanc, France (1998), Gordon Banks, Angleterre (1966) Cafu, Brésil (1958, 1962, 1970, 1994, 2002) Fabio Cannavaro, Italie (1934, 1938, 1982, 2006), Diego Forlan, Uruguay (1930, 1950), Diego Maradona, Argentine (1978, 1986), Carles Puyol, Espagne (2010) et le représentant du pays hôte, Nikita Simonyan joueur et entraîneur du Spartak Moscou et porte-couleur de l’équipe nationale dans les années 50.

On aurait aussi pu inviter Gianluigi Buffon, Leonardo Bonucci, Serge Aurier, Gareth Bale, Arturo Vidal, Alexis Sanchez, Arjen Robben, Wesley Sneijder, Pierre-Emerick Aubameyang... pour les consoler de ne pas jouer dans cette 21e Coupe du monde! À grands pays absents, grands joueurs absents.

C’est donc un rendez-vous incontournable ce vendredi à compter de 9 h 45, heure d’ici, alors qu’il sera 17 h 45 sur les horloges du Kremlin à Moscou, là où la cérémonie aura lieu. Le tirage sera présenté sur nos ondes, tout comme la Coupe du monde d’ailleurs. Pour tous les amateurs de soccer, ce sera Noël avant l’heure. Alors... que la fête commence!