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Nous nous apprêtons à entrer dans le dernier droit de la Coupe du monde féminine FIFA, et comme à chaque fois on se dit « déjà? » en ayant pourtant l’impression d’être dedans depuis des mois! Ce furent plutôt des semaines bien remplies de joies, de frustrations, de colères, d’émerveillement, de surprises et de chocs divers pour arriver à sortir du lot deux équipes qui joueront une finale inédite.

Pour arriver à cette finale, il a fallu jeter du lest en cours de route, et voir retourner chez elles (ou y rester) des équipes qu’on aurait parfois aimé garder plus longtemps. Le Canada bien sûr, dont la sortie en huitièmes de finales a été beaucoup trop hâtive. Un Canada qui n’aura pas impressionné outre mesure dans cette édition 2019, peut-être parce que les attentes étaient plus élevées. Christine Sinclair reste toujours à court de deux buts du record de tous les temps d’Abby Wambach et la courte défaite 1-0 devant la Suède en huitièmes de finale laisse un goût d’inachevé et quelques questions insolubles. Pourquoi Beckie a-t-elle tiré le penalty qui aurait pu être salvateur et à tout le moins provoquer la prolongation? Elle ne connaissait pas un match particulièrement solide et ne revenait-il pas à la capitaine, qui avait besoin de buts qui plus est, de prendre la responsabilité de ce tir? Surtout quand elle s’appelle Christine Sinclair.

La France, qui espérait rééditer l’exploit de son pendant masculin en remportant sa première Coupe du monde dans ses terres et qui s’est inclinée, elle aussi, devant la puissance américaine. Partie pourtant sur un bon pied avec une victoire convaincante de 4-0 en ouverture de tournoi sur la Corée, ses victoires par un but par la suite n’ont plus jamais vraiment convaincu. Le dernier match de groupe contre le Nigéria, remporté par un penalty pris deux fois plutôt qu’une, avait laissé certaines inquiétudes que la prolongation contre le Brésil en quart de finale ne venait pas effacer. Puis la France n’a jamais pu se relever du but rapide de Rapinoe en demi-finale et se retirait malgré une tentative de Renard pour sauver l’honneur.

On aura laissé en cours de route l’Italie et l’Espagne, deux équipes qui ont montré une progression étonnante qui leur laisse présager un bel avenir. Et dans les deux cas, ce fut un réveil et une découverte pour les supporters de leur pays habitués aux succès (et insuccès) de leur formation masculine. Leur présence en huitième de finale aura été la meilleure carte de visite qu’elles auront pu laisser aux instances footballistiques de leur Fédération et un grand pas aura été fait pour un meilleur développement de leurs structures de football féminin. Même chose pour l’Angleterre qui aurait pu se rendre plus loin. Tout le pays est tombé en amour avec cette équipe qui a fait exploser les cotes d’écoute au Royaume-Uni. Mais la défaite en demi-finale laisse un goût d’inachevé. Et là aussi de questions non répondues. Pourquoi Houghton a-t-elle tapé (et raté) le penalty lui aussi salvateur (voir plus haut...). Dans ce cas-ci, c’est la capitaine, mais ce n’est pas une buteuse naturelle et en plus, elle ne connaissait pas son meilleur match. Avec une franc-tireuse comme Ellen White, auteure de six buts dans le tournoi et qui venait juste de s’en faire refuser un sur un hors-jeu d’un millimètre, la décision de tirer de Houghton laisse songeur. Les Anglaises joueront maintenant pour la troisième place, un parcours non sans rappeler celui des hommes l’an dernier. Battus en demi-finale par la Croatie, ils s’étaient inclinés devant la Belgique en match de troisième place parce que les Belges avaient beaucoup plus envie de l'emporter. Le désir de vaincre sera-t-il là contre la Suède?

Une Suède qui a battu l’Allemagne, une des quatre grandes favorites du tournoi qui a subi un départ hâtif elle aussi, en trouvant plus fort qu’elle avec les Pays-Bas en demi-finale. Match serré qui aura eu besoin de la prolongation et du missile de Groenen, son premier but du tournoi pour départager les deux équipes qui se faisaient une belle lutte sans offrir le spectacle attendu. Si la redoutable ligne d’attaque des Pays-Bas (Beerensteyn remplaçant Van de Sanden) été tenue coite, la menace est venue du milieu de terrain tout aussi redoutable avec les Spitse, Van de Donk et Groenen. Ce sera fascinant de les voir à l’œuvre en finale devant Mewis et Ertz notamment, l’excellente Lavelle étant possiblement absente pour blessure à l’ischio.

Cette Coupe du monde 2019 a montré une domination des pays européens, sept sur huit en quart de finale, qui n’est pas une mauvaise nouvelle en soi. Plusieurs de ces pays qui tiraient de la patte, se sont mis aux choses sérieuses et ont investi dans leurs programmes respectifs, avec les résultats qu’on connait aujourd’hui. Aux autres continents à prendre le rythme pour nous donner des rendez-vous mondiaux de plus en plus relevés. En attendant, place à la finale. Les Oranges viendront-t-elle à bout des aigles américaines? Chose certaine, dans les tribunes,  ce sera un beau duel de spectateurs...