Les doutes des vainqueurs, les succès des vaincus
$content.firstChildCategorie mercredi, 9 juil. 2014. 23:29 mardi, 13 sept. 2011. 09:09La 7e Coupe du Monde de rugby s’est amorcée en Nouvelle-Zélande vendredi dernier. À peine une septième coupe pour un sport plus que centenaire. Le rugby a évolué au cours des ans, et la tenue des Coupes du Monde n’est pas étrangère à ses transformations. La professionnalisation du sport, survenue après la Coupe de 1995, changeait la donne pour de nombreux pays. Aujourd’hui, l’écart entre les « petites » et les « grandes » nations a été beaucoup réduit.
C’est peut-être pour ça qu’on a un début de Coupe aussi fascinant. Les favoris l’emportent, certes, mais s’il y a le résultat, il y manque bien souvent la manière. Match d’ouverture par exemple : Nouvelle-Zélande-Tonga. Le pays hôte arrive dans le tournoi sur deux défaites contre l’Afrique du Sud et l’Australie, ses grandes rivales, en tournoi des Tri-nations. Assez pour qu’un léger doute s’installe. La victoire contre le Tonga est pourtant convaincante : 41 à 10. Pourtant… Pourtant la Nouvelle-Zélande a semé des doutes. Après une première mi-temps bien menée, elle a flanché en seconde, n’arrivant plus à trouver les espaces, encore moins à les créer, et le jeu très physique des Tongiens a fait pâlir quelque peu les All-Blacks. La victoire était au bout pour les grands favoris du tournoi, mais il leur faudra trouver mieux contre des adversaires plus coriaces.
Même chose dans le match suivant. L’Écosse l’emporte, mais les Roumains épatent. Ils ont même réussi à prendre l’avance en deuxième mi-temps. Il aura fallu deux essais de Danielli à dix minutes de la fin pour sauver l’équipe au chardon. Comme dans le match précédent, ce sont les avants qui ont malmenés l’équipe adverse. À la légèreté du travail des ailiers, les avants opposent leur travail de tranchée.
À leur tour, les Bleus en blanc ont paru bien pâles, et à leur tour leur opposant, le Japon classé treizième au monde, a fait frémir la France. Un match en dents de scie pour les hommes de Marc Lièvremont, des coups d’éclats suivis de passages à vide. Il aura fallu quand même des essais en fin de match pour rassurer les Français et les mettre réellement à l’abri. Mais il y a encore bien du pain sur la planche.
Si comme prévu l’Australie a battu l’Italie, le Fidgi a vaincu la Namibie (qui a impressionné dans la défaite), l’Irlande et l’a remporté sur les États-Unis, le match qu’on attendait avec hâte, soit Argentine-Angleterre, est celui qui a le plus déçu. Les Anglais on bien calculé leur coup. Agressifs dans chacune des phases de jeu, jouant aux funambules sur la fine ligne entre jeu rude et jeu violent, ils ont fini par battre les Argentins au terme d’une guerre de tranchée qui laisse un goût amer dans la bouche. Le seul carton jaune de la compétition jusqu’à maintenant a été donné au pilier Dan Cole, pour une faute qui n’avait rien de terrible en elle-même, mais fut la goutte qui fit déborder le vase. L’Argentine a aussi péché dans la défaite. On ne peut rater cinq coups de pied de pénalité sans que ça porter à conséquence…à moins de marquer un essai comme les Anglais qui en ont raté tout autant.
Un mot enfin sur le plus beau match jusqu’à maintenant, où encore une fois la logique a été respectée. Le champion en titre, l’Afrique du Sud, a battu par un petit point un Pays de Galles mobile, éclairé, divertissant. L’arrière James Hook va s’en vouloir d’avoir raté le dernier coup de pied de pénalité qui aurait pu signer la victoire pour son équipe, plutôt que cette défaite par un point. Mais les deux équipes ont donné un beau spectacle et la victoire place les Springboks en tête du classement avec quatre points acquis devant l’équipe qu’ils craignaient le plus dans leur poule.
Mardi et mercredi, on verra l’entrée en scène de trois nouvelles équipes, dont le Canada, placé dans une poule terrible avec la Nouvelle-Zélande et la France comme adversaires. Il fera face au Tonga et à son pack impressionnant, mais pourra trouver son inspiration dans le souvenir de sa dernière victoire en Coupe du Monde de rugby, en 2003….contre le Tonga!