Pas de bosses au Québec
$content.firstChildCategorie mercredi, 9 juil. 2014. 22:07 mercredi, 17 oct. 2012. 00:01Alexandre Bilodeau aurait bien aimé inaugurer la piste qui porte son nom au nouveau centre national d’entrainement à Val St-Côme lors de la première Coupe du Monde à s’y tenir. Malheureusement, ce ne sera pas le cas.
Au départ, Calgary et Val St-Côme devaient accueillir des épreuves de bosses et de sauts. Pour des raisons financières, la fédération canadienne de ski acrobatique a décidé de présenter l’épreuve de bosses à Calgary et celle des sauts à Val St-Côme. À première vue, cette décision est un non-sens. Les grandes vedettes de l’équipe ont pour nom Alexandre Bilodeau (champion olympique), Mikael Kingsbury (champion de la Coupe du Monde 2012), les sœurs Justine, Chloé et Maxime Dufour-Lapointe. Tous des québécois.
Rejoint à Zermatt en Suisse où il participe à un camp d’entrainement avec l’équipe canadienne, Alexandre Bilodeau ne cache pas sa déception. « C’est certain que je suis déçu. La Coupe du Monde au Québec est toujours un grand succès. On l’a vu par les années passées au Mont-Gabriel. Il y a beaucoup d’ambiance. », mentionne-t-il. « La nouvelle piste à Val St-Côme est spectaculaire ce qui n’est pas nécessairement le cas à Calgary et il n’y a pas autant de personnes qui viennent nous voir. »
Les raisons de ce changement sont purement économiques. Depuis les Jeux de Vancouver, les commanditaires se font rares pour les fédérations de sport amateur. Postes Canada et RBC n’ont pas renouvelé leur entente avec la fédération de ski acrobatique ce qui crée un trou béant dans le budget. Par loyauté, la fédération voulait conserver les sites de Calgary et St-Côme au calendrier mais devait réduire le nombre d’épreuves. À Calgary, bâtir un site de sauts demande un investissement plus grand puisqu’il est construit à partir de rien. À St-Côme, le site est déjà érigé en terre et on le recouvre simplement de neige. L’économie est substantielle pour la fédération.
« Oui, je suis déçu pour moi et pour les autres membres de l’équipe mais je pense aussi aux jeunes skieurs québécois qui se sont mis à pratiquer mon sport depuis les Jeux de Vancouver. C’est bon pour eux de nous voir gagner des Coupe du Monde sur place. », ajoute Bilodeau qui effectuera un retour après une année « sabbatique ».
La situation a de quoi inquiéter. Comment une fédération comptant un ambassadeur comme Bilodeau et la future vedette du sport comme Kingsbury soit incapable de s’associer à un commanditaire majeur? Dans les faits, les autres fédérations subissent également les contrecoups de la situation économique difficile. La manne de Vancouver n’existe plus. En prévision des Jeux Olympiques de Vancouver, l’argent coulait à flots pour les fédérations. Tout le monde savait que les lendemains seraient plus difficiles. C’est un éternel refrain mais il y a encore beaucoup de travail à faire pour promouvoir le sport amateur.
Sauf que dans le cas présent, est-ce que la fédération canadienne aurait pu prendre un “risque” financier et permettre quand même la tenue des bosses à Val St-Côme. Elle n‘aurait certainement pas déclaré faillite pour un manque à gagner de quelques dizaine de milliers de dollars. En bout de ligne, ce sont les athlètes qui auraient bénéficié de tout cela. N‘est-ce pas la base? Tout faire pour les athlètes?
Malgré tout, Bilodeau n‘est pas amer de la situation. “C‘est comme ça et je ne peux rien y faire. Les gens en place travaillent pour nous. La fédération est bien menée avec Peter Judge”
Si Bilodeau ne pourra pas offrir le meilleur de lui-même devant les siens, les amateurs de ski acrobatique du Québec pourront voir la jeune sensation Olivier Rochon qui a remporté le globe de cristal des sauts l’an dernier sur le circuit de la Coupe du Monde. Il pourrait devenir le premier Québécois depuis Nicolas Fontaine à triompher devant ses partisans.
La fédération pourrait tout de même se reprendre pour les athlètes québécois en présentant les championnats canadiens à Val St-Côme. Ils sont prévus à Cypress Mountain, le site olympique près de Vancouver. Il est encore temps de changer d’idée!
_Mikael Kingsbury et Alexandre Bilodeau_