Le rugby est un sport fascinant, excitant, où les qualités physiques et tactiques des joueurs sont constamment mises à contribution. Comme dans la plupart des sports me direz-vous? Oui, mais avec une petite coche de plus. Sans en connaître les principales règles, regarder un match de rugby peut être un peu déroutant, mais souvenez-vous de la première fois que vous avez vu un match de football américain ou canadien…

Alors, allons-y pour les grandes lignes. Au rugby, on joue à 15 contre 15. Les équipes sont divisées en deux : les avants et les arrières. D’abord les avants. Les joueurs portent dans le dos le numéro de leur position : 1 et 3 pour les piliers, 2 pour le talonneur (qui forment la première ligne du pack), 4 et 5 pour la deuxième ligne, 6,7 et 8 pour la troisième ligne. Ce sont ces joueurs qui forment la mêlée ordonnée lors des remises en jeu. Ils supportent une pression incroyable en faisant face à la mêlée de l’équipe adverse. Bien souvent, les packs font plus de 900 kilos! Seuls les joueurs spécialement entraînés sont autorisés à jouer en position 1,2 ou 3. Lors de la remise en jeu, le demi de mêlée (9) attendra que l’arbitre donne le signal à la mêlée de s’engager (crouch, touch, pause, engage!) pour introduire le ballon que le talonneur poussera du pied vers l’arrière du pack. Le demi de mêlée l’attend à la sortie, et c’est là que bien souvent les avants entrent en scène.Le ballon sera relayé au demi d’ouverture (10) qui à son tour pourra favoriser une course des ailiers (11 et 14) ou des centres (12 et13). L’arrière (15) est bien souvent un botteur de puissance qui pourra dégager en touche si besoin est.

Le ballon ne doit jamais être envoyé vers l’avant, sauf sur botté. Toutes les passes doivent être latérales ou vers l’arrière. Un en-avant est sanctionné d’une mêlée ordonnée à introduction par l’équipe adverse. Lorsque le ballon tombe au sol, il n’est pas mort. Le jeu continue tant que le ballon est jouable. Vous verrez bien souvent des joueurs s’agglutiner autour du ballon pour le protéger. Ils ne doivent cependant pas le garder, aussitôt qu’une mêlée spontanée (ou ruck) se forme, le ballon doit toujours être relâché. Ce sera l’occasion pour l’équipe adverse de tenter de voler le ballon. C’est différent lors d’un maul. Lorsqu’un joueur sur ses pieds porte le ballon et qu’il est saisi par un ou des adversaires, et que ses coéquipiers s’accrochent à lui pour le faire progresser sur le terrain (vous me suivez?), on a un maul. En d’autres termes, les joueurs aident leur coéquipier à faire avancer le ballon en l’entourant et le faisant progresser sur le terrain. Les joueurs doivent êtres liés ensemble, et pas seulement par une main appuyée sur un joueur. Vraiment liés.

Il y a plusieurs façons d’être hors jeu, allons-y pour les plus simples. Dans le jeu courant, un joueur est hors-jeu s’il se trouve en avant d’un coéquipier qui porte le ballon ou d’un coéquipier qui a joué le ballon en dernier. Il ne peut alors participer au jeu. Lors d’un ruck ou d’un maul, la ligne de hors-jeu passe par le pied le plus en arrière du dernier coéquipier.

Quelques règles pour la mêlée ordonnée : elle ne doit pas tourner plus de 90 degrés, ne doit pas s’écraser (vous aimeriez ça être coincé sous 900 kilos de muscles?) et quand le ballon est sorti de la mêlée, les joueurs ne doivent pas l’y remettre. La sanction pour les infractions, comme pour le jeu déloyal, est un coup de pied de pénalité. L’équipe qui bénéficie de la pénalité a alors quatre choix : jouer le ballon à la main, le choix le moins populaire, botter directement en touche et bénéficier de la rentrée de touche au point se sortie du ballon (belle façon de gagner du terrain et de s’approcher de l’en-but adverse), demander une mêlée ordonnée (intéressant si on est à cinq mètres de l’en-but adverse) ou botter entre les deux poteaux pour tenter de marquer trois points. La décision revient au capitaine qui devra l’annoncer à l’arbitre.

Enfin, le but du jeu étant de marquer des points, la meilleure façon d’y arriver est de faire un essai, c’est-à-dire aplatir le ballon dans l’en-but adverse pour 5 points. Il y aura ensuite tentative de transformation, comme au football américain, en bottant le ballon entre les deux poteaux pour deux points supplémentaires. Cependant, le ballon devra être botté à partir d’un point marqué en face de l’endroit où le ballon a été aplati. C’est pour ça que vous verrez les joueurs tenter de ramener le ballon au centre de la zone d’en-but avant de l’aplatir, afin de faciliter la tâche du botteur. On peut aussi marquer sur un drop, c’est-à-dire un coup pied qui passera le ballon entre les poteaux à n’importe quel moment du match.

Il y a évidemment beaucoup d’autres règles et subtilités dans le jeu, mais ce petit mode d’emploi devrait vous aider à mieux comprendre ce qui se déroule sous vos yeux. Vous pouvez en savoir plus en consultant l’excellent site www.irb.com/laws où chaque règle est expliquée, en français, avec extraits vidéo à l’appui.

Ce que j’aime particulièrement du rugby, c’est que tous les joueurs participent en tout temps à l’action. Tous peuvent marquer des essais, tous peuvent tenter des drops, tous peuvent porter le ballon. L’équipe qui aura le plus de succès sera celle qui peut compter sur un pack solide, des arrières mobiles et un jeu créatif. La Coupe du monde est une vitrine extraordinaire pour ce jeu trop méconnu de ce côté de l’Atlantique. Plus on connaît le rugby, plus on l’aime et plus on le comprend, plus on l’apprécie. J’espère que ces quelques explications vous éclairent un peu et vous aideront à vous laisser séduire par ce sport formidable.