Juste avant la remise du trophée à l'Omnium Sony Ericsson, les organisateurs ont bien voulu prévenir Serena Williams que le précieux vase était lourd, fragile, et, rendu inévitablement très chaud à cause de sa longue exposition au soleil de Key Biscayne. Jamais récompense ne fut plus symbolique!

D'abord, un match qui aurait pu (qui aurait dû) être plié en une heure, Serena Williams ayant gagné le premier set en trente minutes, et ayant menée 3-0 avec deux bris d'avance à la deuxième manche. C'est bien à ce moment-là que l'on approcha le trophée le long des lignes du Central.

Quelque peu insouciante, Serena ignora l'urgence d'achever la Serbe Jankovic, déjà bien mal en point, soumise à une vilaine grippe qui la congestionnait, sans parler des coups d'assommoir de Williams qui lui cassaient le dos et la tête! La soeur de Venus servit pour le match et fut brisée. Jelena Jankovic haletait, s'époumonait, toussait mais ne s'étouffait pas! Tout devint lourd pour Serena. Des mains de béton, des déplacements maladroits, des intentions empâtées. Même les gens, venus acclamer la nouvelle Graf (cinq titres à Miami contre quatre à Williams), étaient hors d'haleine pour la brave Jankovic! ... Deuxième manche à la Serbe, 7-5!

Bien que menant 5-0 au troisième set, la cadette des Williams n'avait toujours pas droit à son prix. Les championnes en manque de compétition sont fragiles! Les nombreuses balles de match de S.W s'évaporaient, se volatilisaient. Jelena, l'ingénieuse, esquissait quelques jolis sourires et, complice de sa maman Snezana(Blanche-Neige, en Serbe), se mit à rêver comme on le fait pour un conte de fées!

Finalement, après 2h25 d'émois, Serena, brisant sa raquette et les derniers espoirs de Jankovic, se laissait tomber sur sa chaise, boudant son plaisir et refusant de savourer son 30e titre! Ses seuls premiers mots furent : « Je suis en colère! »