MONTRÉAL – Faire oublier « le cauchemar » de 2014.

C’est avec cet objectif en tête qu’Eugenie Bouchard aborde la Coupe Rogers après une mauvaise dernière expérience à Montréal, quand elle avait été éliminée au deuxième tour par une Américaine méconnue, Shelby Rogers, devant la foule du court central.

« Je suis excitée d’être ici. Je perçois l’énergie des partisans qui sont contents de me voir. Ça me rend heureuse d’être ici et je vais essayer de les rendre fiers. »

Genie représentera le Canada à Rio

Les fervents de tennis sont effectivement nombreux à se ranger derrière la Québécoise coûte que coûte, malgré ses insuccès qui lui ont fait terminer la saison 2015 à la 48e place mondiale. Aujourd’hui 41e, elle fera face à un imposant défi d'entrée de jeu, mardi après-midi contre Lucie Safarova, et il s’ajoute qui plus est une certaine pression de performer à la maison. Il y a toutefois un bon côté à cette situation également selon elle.

« Quand je suis au Canada, à Montréal, oui je sens plus de pression, mais j’ai aussi le support de la foule en même temps. Comme je le dis toujours, j’essaie de prendre le tout de façon positive, de me servir de leur énergie, de ne pas sentir ça comme si c’était du poids sur mes épaules. Je vais rester concentrée, dans ma bulle, essayer de ne pas trop entendre la foule. C’est important d’essayer de jouer ce match-là comme si c’était n’importe quel autre match normal. »

« J'irai à Rio »

Bien qu'elle soit encore loin du niveau de 2014 quand elle surprenait et éblouissait tout le monde, qu'elle avait intégré le top-5 et qu’elle avait atteint successivement les demi-finales aux Internationaux d’Australie et Roland-Garros en plus de la finale de Wimbledon, Bouchard estime tout de même que les choses vont mieux pour elle. Elle sait aussi qu’elle a encore beaucoup de travail devant elle.

« Je pense que j’ai mieux fait que l’année précédente, mais ce n’est pas vraiment quelque chose que j’aime faire, comparer avec ce que j’ai fait les autres années. Je suis satisfaite et insatisfaite en même temps. Ce serait plus plaisant de me rendre plus loin en Grand Chelem ou dans les autres tournois, mais j’ai atteint deux finales (Hobart et Kuala Lumpur en janvier et février respectivement). Je progresse, mais je sais que ça va prendre beaucoup de temps pour se replacer. »

Elle qui comptait s’acclimater au passage à la surface dure en participant au tournoi de Washington avant Montréal et les Internationaux des États-Unis, Bouchard n’a pas eu la préparation souhaitée en étant éliminée dès le premier tour contre Camila Giorgi. Ça ne veut pas dire pour autant qu’elle n’a pas été occupée entretemps, alors qu’elle est sollicitée de tout bord tout côté à son retour dans la métropole en plus de son emploi du temps régulier sur les terrains d’entraînement.

« Je me sens très bien. Je pratique très bien ces jours-ci. J'adore voir tous mes fans après chaque pratique. J'essaie de rester avec eux le plus longtemps possible. Chaque jour, je signe plus de 100 autographes, mais j'adore ça. J'adore sentir leur passion pour le tennis et pour moi. C'est une semaine spéciale dans l'année. »

Eugenie BouchardÀ une autre époque, les rôles étaient inversés. Bouchard était de ces partisans quand elle était enfant, quand elle regardait les athlètes performer au parc Jarry, tout en rêvant de se trouver sur la même scène qu’eux un jour.

« Je suis probablement venue à la Coupe Rogers quand j’avais 7 ou 8 ans. Je regardais les matchs et j’essayais d’obtenir des autographes des joueurs. [...] Je n’étais pas très insistante, j’étais minuscule à cet âge, mais j’essayais d’en obtenir quelques-uns. J’essayais d’analyser le tableau. J’espérais participer à ce tournoi dans le futur, et heureusement, c’est arrivé. »

Bouchard a éventuellement mis les pieds sur un terrain de la Coupe Rogers pour la première fois en 2008, expérimentant les qualifications à seulement 14 ans. En 2016, elle est une supervedette de son sport et participe aux évènements les plus prestigieux. De ceux-là, les Jeux olympiques de Rio, pour lesquels elle a confirmé sa présence hier. Mais chaque chose en son temps.

« Je veux faire le mieux possible ici cette semaine. Je prends ça une semaine à la fois, une journée à la fois. J’ai pris ma décision mais je ne penserai plus aux Olympiques tant que je ne serai pas dans l’avion. »