Après les Lindsay Davenport et Jennifer Capriati, puis après les sœurs Williams, qui sera la prochaine grande championne américaine?

Plusieurs noms ont fait surface au fil des années à titre de potentiel porte-étendard du tennis au sud de la frontière, Sloane Stephens, Lauren Davis et Taylor Townsend entre autres.

La candidate en tête de liste présentement est Madison Keys, 12e joueuse mondiale qui connaît une saison de hauts et de bas.

Madison KeysElle a atteint la ronde des 16 des trois premiers tournois majeurs, mais lors du premier, son chemin s'est arrêté car elle était sérieusement amoindrie par une blessure à une cuisse, rendant ses déplacements pénibles. Se retirer n'étant pas une option, elle a donc bataillé malgré la douleur, aggravant du même coup un problème aux abdominaux. Puis elle a alterné quelques autres déceptions avec une victoire à Birmingham, en plus d'une finale à Rome.

« J’ai connu une saison-morte difficile. Mon préparateur physique a quitté et je me suis fracturé le bras. Les premiers mois ont été difficiles. Plusieurs ennuis me sont tombés dessus.

« J'essayais de savoir comment gérer tout ça tout en continuant à jouer au tennis. J'ai de meilleurs résultats depuis, j'ai même percé le top-10, mais je n'y suis pas restée longtemps. J'en veux plus. J'ai de bons et de mauvais moments, et je veux faire mieux. Ce n'est pas que j'en attends plus de ma part, c'est simplement mes objectifs personnels. »

Beaucoup d’espoirs sont fondés en elle, et ce, depuis un très jeune âge. À 14 ans, elle a remporté son premier match WTA, devenant la septième plus jeune joueuse de l’histoire à réussir cet exploit. À 21 ans, elle révèle même que certains observateurs s’impatientent puisqu’elle n’a pas « encore » gagné de tournoi du Grand Chelem. À Wimbledon, on la voyait d’ailleurs se rendre très loin.

« Évidemment, ça (les attentes) peut vous rendre plus nerveux durant les matchs. En même temps, si les gens pensent ainsi, c'est parce que vous jouez bien.

« Donc ça dépend de comment on voit ça. Ça peut être une forme de pression ou bien une forme de motivation. Plus spécifiquement dans mon cas, j'essaie de voir les choses de manière positive, parce que oui ça peut être une source de pression. Quand je pense aux attentes qu'on a envers moi, je ne suis pas à mon meilleur. Je tente donc je me concentrer sur moi-même et de ne pas trop écouter l'opinion des autres. »

Madison KeysEn fin de compte, Keys a plié bagage à Londres après avoir là aussi éprouvé des ennuis de santé.

« C'est une combinaison de stress, du fait que j'étais un peu malade et que je n'avais pas assez bu. Une mauvaise combinaison. Malheureusement j'ai commencé à avoir des crampes. Dans une telle situation, quand ça commence, il n'y a pas grand-chose à faire. Autrement, ce n'est rien d'inquiétant. »

Tel que mentionné plus tôt, cette puissante et polyvalente serveuse a percé le top-10 en juin après son sacre à Birmingham. C'était la première fois qu'une nouvelle joueuse américaine y parvenait depuis 1999.

« C'est un peu étonnant, parce que je trouve qu'il y a eu tellement de grands joueurs américains depuis. C'est vraiment spécial à mes yeux d'avoir réussir à accomplir cela, même si ça n'a duré qu'une semaine environ. Maintenant mon objectif est de revenir dans le top-10. »

Elle est près du but et pourrait réaliser son souhait lors de la tournée nord-américaine. À la Coupe Rogers, elle a franchi une première étape en battant Elena Vesnina en deux manches mardi.

« Elle jouait vraiment bien. Elle fait habituellement mieux sur le gazon. Elle jouait très bien au début du premier set. Son service était excellent et c'était dur de bien le lire. Quand j'ai commencé à mieux le cerner, j'ai été capable de la briser. À partir de ce moment, elle a commencé à ressentir davantage la pression, elle ne servait donc pas aussi bien, mais j'ai aussi haussé mon niveau de jeu d'un cran. »

Keys entreprendra le deuxième tour cet après-midi contre sa compatriote Madison Brengle.