Au printemps dernier, lorsqu'il est stoppé par Robin Soderling, en Ronde des 16, à Roland-Garros, Rafael Nadal se voit, d'un coup, privé des points au classement glanés au moment de sa victoire, l'année précédente, à la Porte d'Auteuil.

Deux semaines plus tard, forcé de déclarer forfait à Wimbledon, il dilapide la totalité du pactole accordé à son titre de 2008. Malheureux, il doit céder sa place de numéro un à Federer!

Champion d'Australie, il vient de bloquer en quart de finale, à Melbourne. Maintenant qu'il est évident qu'il ne peut défendre les points récoltés l'an passé, Novak Djokovic sera annoncé nouveau numéro deux mondial, lundi prochain, au moment de la parution du classement à venir.

Nadal pourra même glisser jusqu'à la quatrième (4e) place si Andy Murray, d'ici là, se faufile jusqu'en finale!

ÇA VA MAL!
ÇA VA TRÈS MAL!!

Toutes ces défaites n'ont rien à voir avec les coups de raquette de Rafa. Encore hier soir, c'est un match au couteau dans lequel il était embarqué avec Murray.

Non. C'est le corps qui flanche. Les genoux qui l'accablent. Les articulations qui décrochent. L'implosion!

Et le Majorquin ne veut plus jouer blessé; il ne veut plus se sentir forcé d'accepter la douleur, cette souffrance lancinante, jeux après jeux, points après points! Voilà la raison pour laquelle il a décidé de mettre fin aux hostilités au milieu du 3e set.

Qu'adviendra-t-il maintenant? Nous ne sommes qu'en début de saison, et Rafael retourne sur le carreau. La saison sur surface dure ne fait que commencer. Bientôt, il faudra enchaîner des Masters 1000, Indian Wells et Key Biscayne.

Le ciment est trop contraignant pour Nadal. C'est contre sa nature. Imperceptiblement, au fil des ans, il a modifié sa façon de faire, d'engager l'échange, de contrer les assauts répétitifs, de s'éclater encore plus violemment afin de pulvériser l'adversité. Brutal, voilà. Hélas!...

Il est diminué, le Rafa. Émoussé. Fragile.

Ce n'est pas encore l'annonce du déclin, mais il y a un petit moment qu'on parle d'usure. Personne n'a oublié, il y a quelques années, cette mise en garde d'Andre Agassi : « Rafael est train de signer des chèques sur sa santé qu'il ne pourra peut-être pas rembourser! »