MONTRÉAL - Les médias l'encensent. Ses pairs l'encensent. L'ascension d'Alexander Zverez, 8e mondial, est fulgurante à 20 ans seulement. Cette saison, il a raflé quatre titres, dont lors du dernier tournoi à Washington, et il est promis à un brillant avenir de l'avis de tout un chacun. Rien de tout ça n'arrive par surprise.

« Je sais à quel point j'ai travaillé avec toute mon équipe, a déclaré celui qui est surnommé Sascha. Je sais que je peux battre les meilleurs au monde et je l'ai démontré souvent cette année. Je suis heureux d'où je suis rendu. Mais la saison ne s'arrête pas ici, on est seulement en août. Il y a encore beaucoup de tennis devant nous, voyons où ça me mènera.

Plusieurs vedettes comme Rafael Nadal et Roger Federer qualifient ce jeune joueur déjà extrêmement polyvalent de futur no 1 mondial. Toutes ces louanges ne doivent toutefois pas lui monter à la tête et le faire déroger de son plan.

« J'essaie de ne pas trop écouter ce qui se dit autour, assure l'Allemand, qui n'était venu à Montréal qu'une seule autre fois auparavant, comme junior. J'ai une équipe pour me supporter et des gens importants sur qui je peux me fier. Cela dit, c'est toujours bien d'entendre ce genre de choses la part de Roger et Rafa, qu'ils pensent que j'ai l'étoffe d'un futur no 1 mondial, car ils savent ce que ça prend. Plusieurs journalistes soulignent que je pourrais être no 1 mondial, que je pourrais devenir un champion Grand Chelem, mais venant de mes confrères, ç’a encore plus de valeur car ils savent comment y parvenir. »

Un atout de plus dans sa manche

Juste avant Washington, Zverez a embauché l'ex-champion de Roland-Garros Juan Carlos Ferrero comme conseiller en support au rôle d'entraîneur que son propre père exerce déjà auprès de lui et son frère Mischa, 26e mondial.

Ce que le cadet apprécie par-dessus tout, c'est que l'Espagnol partage la même mentalité que lui.

« Quand il jouait, il était un grand travaillant et je pense être comme ça aussi, compare Zverev. On a la même façon de faire dans les pratiques. Il est l'un des hommes les plus intelligents que je connaisse, il connaît le tennis sur le bout de ses doigts. Même si on est un peu différents côté physique, il peut adapter sa méthode de travail à mon jeu. Il a été no 1 au monde et champion Grand Chelem. Il peut m'apprendre comment gagner les plus gros tournois. »

Zverev est effectivement une bête de l'entraînement et ça paye.

« Durant les trois dernières années, j'ai toujours mis fin à ma saison plus tôt afin de travailler sur l'aspect physique. Pendant un mois je ne touchais pas du tout à ma raquette, je ne faisais que du conditionnement physique deux fois par jour. J'ai gagné 10 kilos de muscles depuis, ça me permet de rivaliser avec les meilleurs joueurs et de les battre dans les gros tournois. C'était mon but principal. »

Sascha affirme par ailleurs que la collaboration entre son paternel et Ferrero va bon train.

« Ils sont exactement sur la même longueur d'onde, affirme Sascha. Mon père était totalement en accord avec l'idée de recruter Juan Carlos. C'était très important pour moi qu'il n'y ait aucune tension. Ils s'entendent à la perfection. »

Ferrero a suivi son nouvel élève à Montréal et il sera aussi présent au dernier Grand Chelem de la saison, les Internationaux des États-Unis. Selon Zverev, le jour où il pourrait avoir la chance de mettre la main sur un titre majeur n’est pas si loin, mais il reste encore des obstacles sur son chemin et son manque d’expérience en est un.

« J'ai encore du retard à rattraper. Roger et Rafa ont gagné tous les Grands Chelems cette année et tous les Masters 1000 à l'exception d'un (Zverev a remporté l'autre à Rome, NDLR). Ça démontre à quel point ils sont encore dominants. Mais vous savez, je travaille très fort pour les rejoindre et j’espère pouvoir un jour prendre leur place. C'est une question de détails. Ils ont mieux fait dans les moments importants et ils sont expérimentés. Ç’a un impact aussi. »

Jeudi soir, Zverev se mesurera à Nick Kyrgios dans un affrontement qui s’annonce excitant au possible. Il sera toutefois intéressant de voir comment l’Allemand se portera après avoir éprouvé de la douleur au pied gauche à la suite d’un faux mouvement lors de son dernier match.