Une victoire nécessaire...
Canadiens mardi, 21 févr. 2017. 23:15 vendredi, 13 déc. 2024. 16:32Contre un adversaire plus fort et surtout qui surfait sur des séquences de sept victoires à ses huit derniers matchs et de 10 gains à ses 13 dernières parties, le Canadien se devait de jouer un fort match.
Peu importe le score final, il fallait que Carey Price soit aussi solide qu’il ne l’a été lors de la première partie de Claude Julien à la barre du Tricolore malgré le revers aux mains des Jets de Winnipeg et que ses coéquipiers soient bien meilleurs que samedi.
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Price a été très solide. Il a même été sensationnel en prolongation et tout aussi fort en tirs de barrage. Ses coéquipiers l’ont été tout autant, ou presque, et non seulement le Canadien a disputé un match solide, un match intéressant, un match divertissant, mais il s’est sauvé avec une victoire.
Une victoire de 3-2 en tirs de barrage.
Une victoire qui freine la glissade des huit dernières parties (1-6-1).
Une victoire qui pourrait représenter un point tournant si, maintenant qu’ils sont dirigés par Claude Julien, les joueurs du Tricolore trouvent une façon de coller quelques gains – ce qu’ils n’ont pas fait depuis les 3, 4 et 7 janvier dernier – au lieu de faire du sur place, et encore, comme ils semblaient se contenter de faire depuis un mois.
Une première place dangereuse
Avec cette victoire ô combien nécessaire pour donner un souffle nouveau et donner aussi un brin ou deux de confiance aux joueurs et à leurs partisans, le Canadien a aussi sauvé, pour le moment, sa première place de la division atlantique.
Les Sénateurs, qui ont battu les Devils du New Jersey 2-1 mardi soir, sont toujours à deux points du Canadien avec deux matchs en mains. Ce qui ne constitue pas une avance confortable pour le Tricolore on en conviendra tous.
Mais bon! Le Canadien est encore en avant. Et s’il se remet à jouer tous les soirs comme il l’a fait mardi face aux Rangers, à New York, il gagnera plus souvent qu’il ne perdra lors de ses 22 dernières rencontres de la saison régulière.
Et si ce n’est pas suffisant pour demeurer en tête?
Il ne faudra pas céder à la panique pour autant. Car si vous regardez le classement de près, les chances sont bonnes que les champions de la division atlantique croiseront un adversaire bien plus redoutable en première ronde – un duel contre l’équipe de 4e place de la division métropolitaine et donc premier club repêché – que le club qui terminera deuxième pour affronter l’équipe de troisième place de la division atlantique.
Mais bon. On est encore trop loin des séries pour se lancer dans ce genre de scénarios. Quoique…
Loin d’être parfait
Le Canadien a joué un fort match. Et il a gagné. Tout n’était pas parfait pour autant. Ça non!
Des erreurs d’exécution défensive d’Alexei Emelin et Jeff Petry qui ont raté des pivots pour offrir des poussées aux Rangers ont mené aux deux buts des Blue Shirts.
Le Canadien a aussi été souvent embourbé dans sa zone incapable de se sortir des griffes acérées de l’échec avant des Rangers.
On pourra reprocher bien des choses à Nathan Beaulieu, Alexei Emelin, Jeff Petry et même Shea Weber sur le premier but – remarquez qu’Emelin l’a placé dans une bien mauvaise situation –, mais il faut donner du crédit au travail des Rangers également.
Alex Galchenyuk a semblé encore se chercher un brin ou deux, mais le pôvre gars a eu une chance en or de secouer sa guigne en tirs de barrage. Il a d’ailleurs déjoué Henrik Lundqvist avec un puissant et précis tir de poignets, mais la rondelle que le gardien des Rangers n’a jamais vu passer a frappé le poteau.
Quand ça va mal…
On pourrait aussi avancer que Max Pacioretty et Alex Radulov ont été moins menaçants qu’ils nous ont habitués au fil de la saison. Mais attention. Faire porter l’odieux de cette situation à Radulov et Pacioretty – sans oublier Danault – serait un manque de respect épouvantable à l’égard de Ryan McDonagh qui a été impérial lors de ses 31 présences sur la patinoire pour éteindre les canons du Canadien.
Dans l’ensemble le Canadien a été solide. Impliqué. Énergique. Il l’a démontré en amorçant la partie avec force. En marquant le premier but ce qui est toujours une bonne idée…
Et il faisant bon de voir le dynamisme affiché par Claude Julien derrière le banc. Julien n’est pas du genre à se donner en spectacle et surtout à jouer aux meneuses de claque. Mais on l’a vu souvent encourager ses joueurs, leur répéter la ou les directives qu’il tient à les voir respecter sur la patinoire. Sur cet aspect, il est et sera très différent que Michel Therrien qui s’était beaucoup assagi derrière le banc. Pour le meilleur dans certains cas, mais avec quelques conséquences négatives dans d’autres.
Price rejoint Dryden
Si Julien a pu savourer la première victoire de son deuxième règne à la barre du Canadien, c’est bien sûr grâce en partie à Carey Price et à ses 28 arrêts en temps réglementaire – dont un très beau aux dépens de Rick Nash sur une longue échappée, avant que Nash ne savoure une revanche plus tard – et en prolongation dont un plongeon du désespoir avec quelques secondes à peine à faire. Sans oublier ses quatre sur les cinq tirs des Rangers en fusillade.
Cette victoire a permis à Price de rejoindre Ken Dryden au 3e rang de l’histoire du Canadien avec sa 258e victoire. «Un bel honneur, mais je crois qu’il a atteint ce plateau bien plus rapidement que moi», a indiqué Price après le match.
Avec raison. Price a célébré sa 258e victoire à son 492e match, alors que Dryden a eu besoin de 397 parties seulement. Dryden a encaissé seulement 57 revers dans l’uniforme du Canadien (258 gains, 57 défaites seulement et 74 verdicts nuls) alors que Price en compte 170 (258-170-55) depuis qu’il défend les couleurs du Canadien.
C’est aussi en raison du puissant tir de Shea Weber qui a traversé Henrik Lundqvist pendant un avantage numérique du Canadien.
Andrew Shaw a aussi fait sa part en travaillant pour marquer le premier but de la rencontre. Il a souffert une fois encore d’indiscipline crasse en écopant une pénalité en fin de troisième période. Une pénalité qui a non seulement annulé l’avantage numérique du Tricolore, mais a placé les Rangers en position de se racheter après trois tentatives infructueuses durant le match. Les Rangers ont encore été blanchis et Shaw s’en est bien tiré…
Julien doit aussi une fière chandelle à son entraîneur associé Kirk Muller qui a dressé la liste des candidats envoyés en tirs de barrage.
Pas sûr que Claude Julien aurait choisi Brian Flynn pour lancer la fusillade. Pas sûr non plus qu’il se serait tourné vers Paul Byron qui a scellé l’issue de la rencontre en cinquième vague.
Byron et Radulov – sur un brillant tir du revers – ont déjoué Henrik Lundqvist alors que Carey Price a concédé un but sur le tout premier tir, celui de Matt Zuccarello, avant de se dresser devant Zibanejad, Stepan, Vesey et J.T. Miller.
Impossible de dire si les aspects positifs qui ont mené à la victoire aux dépens des Rangers seront encore présents jeudi alors que le Canadien recevra les Islanders au Centre Bell, mais on a peut-être assisté mardi à un revirement de situation nécessaire si le Tricolore veut sauver sa saison et faire bonne figure d’ici les séries et en séries au lieu de simplement s’accrocher comme il le faisait depuis trop longtemps.
On verra.
Mais comme Claude Julien l’a dit après cette première victoire, «je veux m’attarder aux aspects positifs qui ont été beaucoup plus nombreux ce soir que les aspects négatifs.»
Souhaitons-lui que ça dure…