MONTRÉAL – Malgré qu’il soit une recrue, le receveur Jonathan Breton-Robert avait la destinée de la saison du Rouge et Or entre ses mains dans les derniers instants du quatrième quart de la Coupe Dunsmore.

Le coordonnateur Justin Éthier a choisi un jeu truqué qui faisait en sorte que c’était le petit étudiant-athlète de 5 pieds 10 pouces qui allait décocher la passe vers le quart-arrière Hugo Richard.

Éthier était confiant que ce jeu allait leur donner la victoire et il a eu bien raison de le sélectionner puisque l’exécution a été parfaite pour mener au majeur. L’Université Laval a ainsi vaincu les Carabins par la marque de 20-17 pour remporter la finale québécoise pour la première fois depuis 2013.

Avant le jeu décisif, Breton-Robert était-il nerveux? « Non, j’étais excité », a fait savoir celui qui a été nommé joueur du match et dont la performance se classe parmi les plus mémorables de l'histoire du riche programme de l'Université Laval.

« Jonathan Breton-Robert, c’est une recrue, mais il n’y a rien qui l’énerve », a mentionné Éthier qui n’avait jamais senti de nervosité de la part de ses joueurs lorsqu’ils avaient pratiqué le jeu truqué au cours des dernières semaines.

L’entraîneur-chef Glen Constantin, qui remporte la coupe Dunsmore pour la 12e fois, a décrit son petit receveur comme un joueur qui ne ressent aucune pression sur le terrain.

« Il fait des jeux. Il joue au football pour les bonnes raisons. Il est humble. C’est tout un travaillant. Je suis très fier de lui », a affirmé celui dont la troupe affrontera les Golden Hawks de l’Université Wilfrid Laurier lors de la Coupe Uteck à Québec.

N’étant pas le receveur qui était le plus convoité lors de la période de recrutement de l’an dernier, les réflecteurs étaient moins dirigés vers Breton-Robert. Mais, au fur et à mesure que la saison a progressé, son rôle dans l’unité offensive de Justin Éthier est devenu de plus en plus important.

« Dans les entraînements, je me donne toujours à 100 %. Les entraîneurs ont vu que j’avais le potentiel de jouer », a répondu le sympathique étudiant-athlète avec un grand sourire.

Breton-Robert n’est pas celui qui fait le plus de bruit dans le vestiaire du Rouge et Or. Il fait parler son talent lorsqu’il est sur le terrain, comme à la Coupe Dunsmore.

La recrue issue du Cégep de Lévis-Lauzon a livré sa plus grande performance en carrière au bon moment. Il a terminé la rencontre avec pas moins de 10 attrapés pour 161 verges. Il a épaté la galerie avec deux attrapés extrêmement spectaculaires sur des jeux qui ont eu une grande importance sur le résultat de la rencontre.

ContentId(3.1206411):Le catch miraculeux de Jonathan Breton-Robert
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« C’est un gars à son affaire. Dans le vestiaire, il ne parle pas à beaucoup de personnes. Mais on sait toujours que quand vient le temps de jouer au football, il est là à 100 % », a indiqué Richard qui a inscrit le premier majeur de sa carrière sur une réception sur le jeu qui a procuré la victoire aux Lavallois.

Avant le jeu truqué, Breton-Robert a réalisé une réception qui aurait facilement pu être interceptée puisqu’il était étroitement couvert par deux joueurs des Carabins. Mais comme il l’avait fait plus tôt au quatrième quart, il a trouvé le moyen de mettre les deux mains sur le ballon et d’en conserver le contrôle en touchant le sol.

« Je l’ai vu et je me suis dit : "bon Jo, il va falloir que tu me sauves les fesses", a révélé Hugo Richard après la partie de samedi. J’ai été chanceux. Avec le vent, tu ne sais jamais si le ballon va atterrir à la bonne place. Un moment donné, je pensais que ça allait être une interception, mais il est allé chercher ce ballon. Il a fait un superbe attrapé. »

Un frère très fier

Jonathan Breton-Robert possède peut-être des aptitudes uniques, mais il partage toutefois son apparence physique avec son frère jumeau identique Vincent, un autre excellent joueur de football aux dires de Glen Constantin.

N’étant jamais blessé depuis le début de la saison, les joueurs du Rouge et Or ont commencé à faire des blagues au sujet de Jonathan qui partagerait peut-être le travail avec son frère qui a pris une année sabbatique.

Jonathan Breton-Robert« On fait souvent des blagues parce qu’il est toujours frais et il n’a jamais mal. On disait qu’il faisait peut-être moitié-moitié avec lui. On a peut-être eu Vincent et on ne le sait pas », a raconté Hugo Richard qui n’avait jamais affiché un visage aussi joyeux depuis le début de sa carrière universitaire.

« On est super content. Il a fait plusieurs gros attrapés qui nous ont permis de gagner ce match », a enchaîné le pivot de troisième année sur une note plus sérieuse.

Vincent Breton-Robert, qui était un porteur de ballon avec la même équipe collégiale que son frère, était au CEPSUM pour voir de ses propres yeux les attrapés extraordinaires de Jonathan.

« Ce n’est pas lui qui parle le plus, mais il agit sur le terrain et c’est ce qui compte. Il fait les gros jeux quand ça compte », a-t-il déclaré, alors qu’on aurait cru entendre son frère Jonathan tellement les deux s’expriment de la même manière.

« C’était incroyable. On ne s’attendait pas à ça. L’attrapé du bout des doigts et après la passe de touché en fin de match », a ajouté Vincent dont un journaliste a confondu avec la vedette de la Coupe Dunsmore alors que le RDS.ca l’interviewait.

Glen Constantin aimerait bien attirer Vincent dans ses rangs si ce dernier effectue un retour au football. Si jamais c’est le cas, on souhaite bonne chance aux membres du Rouge et Or pour les différencier quand ils n’auront pas leur chandail.

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