Cachoteries, confusion, et domination
Universitaires mercredi, 15 sept. 2010. 18:13 vendredi, 26 avr. 2024. 23:06
Après les deux premières semaines de la saison, le classement de la Ligue de Football Universitaire du Québec (LFUQ) ressemble pas mal à ce que l'on avait prévu.
Le Rouge et Or de l'Université Laval a traversé sans aucun problème ses deux premiers matchs et s'impose encore une fois comme la seule superpuissance du circuit.
Les Carabins sont toujours invaincus, et en regardant leur calendrier, on se dit qu'ils devraient le rester pendant un petit temps encore.
Concordia et Bishop's se situent au milieu du peloton avec une fiche d'une victoire et une défaite. De leur côté, le Vert & Or et les Redmen sont toujours à la recherche d'un premier gain en 2010.
On a eu droit à une fin de semaine un peu spéciale. Le quart Robert Mackay (Concordia) avait subi une commotion lors du premier match de la saison mais la nouvelle avait été très bien gardée, puisque les Carabins n'ont appris que quelques instants avant le début du match qu'ils n'affronteraient pas un quart de cinquième année membre de l'équipe d'étoiles en 2009, mais plutôt un passeur qui en était à un premier départ universitaire à vie.
À McGill, on n'a pas vraiment compris la confusion qui est survenue en fin de match. À un moment donné, la nouvelle était annoncée que les Redmen avaient battu les Gaiters par la marque de 19-16, en prolongation. Pourtant, ce sont les Gaiters qui ont remporté la rencontre au compte de 26-19, en deuxième prolongation.
Et il y a aussi eu la victoire facile du Rouge et Or de l'Université Laval. Mais ça, c'est autre chose. Allons-y donc pour notre tour d'horizon hebdomadaire.
Gaiters 26 / Redmen 19 (2e prolongation), samedi 11 septembre 13h － Stade Percival Molson
On avait bien hâte de voir comment les Redmen allaient réagir à la perte de leur quart partant pour la totalité de la saison 2010.
D'un côté, il aurait été facile de s'effondrer et les hommes de Sonny Wolfe auraient même eu une excellente raison pour expliquer une contre-performance. Au contraire, l'équipe a démontré beaucoup de caractère et est passée bien près de créer une belle surprise.
Reste qu'au final, une défaite en prolongation reste une défaite, et les hommes en rouge ont aujourd'hui deux revers en autant de rencontres. La plus grande interrogation se situait derrière le centre, alors qu'on se demandait bien comment le substitut Ryne Bondy allait performer, en remplacement de Jonathan Collin. On avait de très sérieux doutes quant à ses capacités, mais avec des gains de plus de 300 verges par la passe, on doit avouer qu'on s'est peut-être trompé. On retient surtout que Bondy a réussi à éviter les erreurs et c'est tout à son honneur.
Mais malgré tout, la logique a été respectée et les Gaiters ont remporté une première victoire cette saison. Le quart Jesse Andrews a été bon sans être excellent, mais il a su en faire juste assez pour mener son équipe à la victoire. Il a bien fait par la passe (213 verges et une passe de touché), mais a surtout réussi à réaliser des jeux importants avec ses jambes (70 verges en 10 courses).
Du côté défensif, l'ailier Élie Ngoyi a continué son excellent début de saison, amassant un total de huit plaqués et un sac du quart. Du côté de McGill, plus on le voit jouer plus on se dit que le plaqueur Ben Thompson fait partie de l'élite défensive au Québec, toutes positions confondues.
Carabins 29 / Stingers 8, samedi 11 septembre 13h, Campus Loyola
C'est difficile d'évaluer la portée de cette rencontre. La principale fore des Stingers de Concordia c'est leur jeu aérien. Ils misent non seulement sur un groupe de receveurs extrêmement talentueux, mais surtout sur un vétéran quart-arrière de cinquième année qui a été nommé sur l'équipe d'étoiles provinciale, l'an dernier.
Mais à la surprise générale, Robert Mackay n'était pas en uniforme, samedi, laissant plutôt la place à Terrance Morsink － un gaucher qui en est à sa deuxième année d'éligibilité et qui agissait comme partant au niveau universitaire pour une toute première fois. Inutile de dire que le défi était pas mal moins important, pour les demis-défensif des Carabins. Lorsque l'on garde cet élément en tête et qu'on sait qu'avec à peu près cinq minutes à faire au match la marque n'était que de 14 à 8 pour les Bleus, cette victoire de 29 à 8 semble d'un coup pas mal moins convaincante. Mais en même temps, convaincante ou pas, le résultat reste exactement le même, et les hommes de Marc Santerre présentent aujourd'hui une fiche de deux victoires et aucune défaite.
La principale différence entre les deux équipes? Au niveau du jeu au sol, les Stingers en arrachent énormément, en ce début de saison. Les Carabins ont gagné 255 verges au sol, contre 35 pour les Stingers Du coup, leur offensive est non seulement très unidimensionnelle, mais surtout extrêmement prévisible. Le travail d'un coordonnateur défensif est nettement plus facile, lorsqu'il n'a pas à respecter le jeu au sol et qu'il peut appeler des jeux conçus expressément pour contrer la passe.
À l'inverse, le porteur étoile Rotrand Sené (Carabins) a continué de dominer, avec 176 verges de gain et un touché. Mais il a également été très bien épaulé par son quart-arrière Alexandre Nadeau-Piuze qui a amassé 245 verges de gain par la passe en plus de réaliser une belle passe de touché à son receveur de prédilection Frank Bruno. D'ailleurs, on a beaucoup aimé le fait que Nadeau-Piuze se tourne plus souvent vers le numéro 19, qui a capté neuf passes pour des gains de 90 verges.
Rouge et Or 36 / Vert & Or 6, samedi 11 septembre 19h, Université de Sherbrooke
Dans un duel tout doré, les Rouges ont eu le dessus sur les Verts dans un pattern qui commence à se répéter. Lorsqu'elles s'apprêtent à affronter les septuples champions en titre, les autres équipes sont gonflées à bloc.
Après avoir vu les Redmen rentrer au vestiaire avec un déficit plus qu'acceptable de 10-2 lors de la première fin de semaine, le Vert & Or a également bien résisté en première demie. Après 30 minutes, la troupe d'André Bolduc tirait de l'arrière 17-6. Mais plus le match avance, plus la différence entre le Rouge et Or et les autres équipes s'accentue. Au niveau physique, mais surtout au niveau de la profondeur.
C'est sans doute là le plus gros avantage de l'équipe de Québec. Le premier et souvent le deuxième remplaçant pourraient facilement être partants ailleurs. Au fil de la rencontre, lorsque certains joueurs se blessent ou que d'autres ont besoin de repos, ça finit par faire une énorme différence.
Bruno Prud'homme (Rouge et Or) semble de plus en plus être l'homme de confiance au poste de quart, alors qu'on n'a pas du tout vu Tristan Grenon. Il a bien fait avec 244 verges de gain, une passe de touché et aucune interception. Et au sol, le duo Sébastien Lévesque / Maxime Béland va être très difficile à arrêter. Les deux porteurs ont combiné leurs efforts pour des gains de 241 verges et deux touchés.
Du côté du Vert & Or, on a visiblement décidé d'y aller d'abord et avant tout par la voie des airs, alors que 38 des 50 jeux offensifs de l'équipe étaient des jeux de passe. Mais jusqu'ici les résultats se font attendre, et le quart Jean-Philippe Shoiry devra réussir à élever son jeu d'un cran si l'équipe espère connaître du succès.En défensive, on réalise que le Rouge et Or accorde des verges, mais qu'elle se fait très avare au niveau des points. Avec 15 points accordés en deux matchs, l'unité du coordonnateur Marc Fortier continue de dominer.
En bref
- Si vous aviez le choix, vous prendriez Sébastien Lévesque ou Rotrand Sené comme porteur pour votre équipe?
- Quelle belle histoire que celle du gigantesque plaqueur Garlins Duclervil (Carabins) qui a inscrit un touché de 32 verges le jour de son anniversaire. Il suffit de voir le gabarit du sympathique joueur de ligne pour comprendre qu'il n'a pas dû en marquer beaucoup dans sa vie, des touchés.
- Quand on a appris que finalement ce sont les Gaiters qui ont gagné en prolongation malgré ce qui avait été annoncé, on s'est rappelé qu' il faut faire attention à l'information qui circule, même si c'est écrit à la télé. Est-ce que quelqu'un dans un certain réseau d'information aurait oublié que la prolongation au football canadien, ce n'est pas comme dans la NFL? Dans le circuit de Roger Goodell, la première équipe qui marque gagne directement la partie, sans même que l'autre formation n'ait la chance d'égaliser. C'est vrai que les hommes en rouge ont été les premiers à s'inscrire au pointage en surtemps, grâce à un impressionnant placement de 49 verges réalisé par le botteur Austin Anderson. Mais les Mauves ont réussi à égaliser le pointage grâce à un autre placement, sur 11 verges celui-là. Et sur la séquence suivante, Quincy Van de Cruize captait une passe de 10 verges pour le touché, donnant la victoire aux siens.
Le Rouge et Or de l'Université Laval a traversé sans aucun problème ses deux premiers matchs et s'impose encore une fois comme la seule superpuissance du circuit.
Les Carabins sont toujours invaincus, et en regardant leur calendrier, on se dit qu'ils devraient le rester pendant un petit temps encore.
Concordia et Bishop's se situent au milieu du peloton avec une fiche d'une victoire et une défaite. De leur côté, le Vert & Or et les Redmen sont toujours à la recherche d'un premier gain en 2010.
On a eu droit à une fin de semaine un peu spéciale. Le quart Robert Mackay (Concordia) avait subi une commotion lors du premier match de la saison mais la nouvelle avait été très bien gardée, puisque les Carabins n'ont appris que quelques instants avant le début du match qu'ils n'affronteraient pas un quart de cinquième année membre de l'équipe d'étoiles en 2009, mais plutôt un passeur qui en était à un premier départ universitaire à vie.
À McGill, on n'a pas vraiment compris la confusion qui est survenue en fin de match. À un moment donné, la nouvelle était annoncée que les Redmen avaient battu les Gaiters par la marque de 19-16, en prolongation. Pourtant, ce sont les Gaiters qui ont remporté la rencontre au compte de 26-19, en deuxième prolongation.
Et il y a aussi eu la victoire facile du Rouge et Or de l'Université Laval. Mais ça, c'est autre chose. Allons-y donc pour notre tour d'horizon hebdomadaire.
Gaiters 26 / Redmen 19 (2e prolongation), samedi 11 septembre 13h － Stade Percival Molson
On avait bien hâte de voir comment les Redmen allaient réagir à la perte de leur quart partant pour la totalité de la saison 2010.
D'un côté, il aurait été facile de s'effondrer et les hommes de Sonny Wolfe auraient même eu une excellente raison pour expliquer une contre-performance. Au contraire, l'équipe a démontré beaucoup de caractère et est passée bien près de créer une belle surprise.
Reste qu'au final, une défaite en prolongation reste une défaite, et les hommes en rouge ont aujourd'hui deux revers en autant de rencontres. La plus grande interrogation se situait derrière le centre, alors qu'on se demandait bien comment le substitut Ryne Bondy allait performer, en remplacement de Jonathan Collin. On avait de très sérieux doutes quant à ses capacités, mais avec des gains de plus de 300 verges par la passe, on doit avouer qu'on s'est peut-être trompé. On retient surtout que Bondy a réussi à éviter les erreurs et c'est tout à son honneur.
Mais malgré tout, la logique a été respectée et les Gaiters ont remporté une première victoire cette saison. Le quart Jesse Andrews a été bon sans être excellent, mais il a su en faire juste assez pour mener son équipe à la victoire. Il a bien fait par la passe (213 verges et une passe de touché), mais a surtout réussi à réaliser des jeux importants avec ses jambes (70 verges en 10 courses).
Du côté défensif, l'ailier Élie Ngoyi a continué son excellent début de saison, amassant un total de huit plaqués et un sac du quart. Du côté de McGill, plus on le voit jouer plus on se dit que le plaqueur Ben Thompson fait partie de l'élite défensive au Québec, toutes positions confondues.
Carabins 29 / Stingers 8, samedi 11 septembre 13h, Campus Loyola
C'est difficile d'évaluer la portée de cette rencontre. La principale fore des Stingers de Concordia c'est leur jeu aérien. Ils misent non seulement sur un groupe de receveurs extrêmement talentueux, mais surtout sur un vétéran quart-arrière de cinquième année qui a été nommé sur l'équipe d'étoiles provinciale, l'an dernier.
Mais à la surprise générale, Robert Mackay n'était pas en uniforme, samedi, laissant plutôt la place à Terrance Morsink － un gaucher qui en est à sa deuxième année d'éligibilité et qui agissait comme partant au niveau universitaire pour une toute première fois. Inutile de dire que le défi était pas mal moins important, pour les demis-défensif des Carabins. Lorsque l'on garde cet élément en tête et qu'on sait qu'avec à peu près cinq minutes à faire au match la marque n'était que de 14 à 8 pour les Bleus, cette victoire de 29 à 8 semble d'un coup pas mal moins convaincante. Mais en même temps, convaincante ou pas, le résultat reste exactement le même, et les hommes de Marc Santerre présentent aujourd'hui une fiche de deux victoires et aucune défaite.
La principale différence entre les deux équipes? Au niveau du jeu au sol, les Stingers en arrachent énormément, en ce début de saison. Les Carabins ont gagné 255 verges au sol, contre 35 pour les Stingers Du coup, leur offensive est non seulement très unidimensionnelle, mais surtout extrêmement prévisible. Le travail d'un coordonnateur défensif est nettement plus facile, lorsqu'il n'a pas à respecter le jeu au sol et qu'il peut appeler des jeux conçus expressément pour contrer la passe.
À l'inverse, le porteur étoile Rotrand Sené (Carabins) a continué de dominer, avec 176 verges de gain et un touché. Mais il a également été très bien épaulé par son quart-arrière Alexandre Nadeau-Piuze qui a amassé 245 verges de gain par la passe en plus de réaliser une belle passe de touché à son receveur de prédilection Frank Bruno. D'ailleurs, on a beaucoup aimé le fait que Nadeau-Piuze se tourne plus souvent vers le numéro 19, qui a capté neuf passes pour des gains de 90 verges.
Rouge et Or 36 / Vert & Or 6, samedi 11 septembre 19h, Université de Sherbrooke
Dans un duel tout doré, les Rouges ont eu le dessus sur les Verts dans un pattern qui commence à se répéter. Lorsqu'elles s'apprêtent à affronter les septuples champions en titre, les autres équipes sont gonflées à bloc.
Après avoir vu les Redmen rentrer au vestiaire avec un déficit plus qu'acceptable de 10-2 lors de la première fin de semaine, le Vert & Or a également bien résisté en première demie. Après 30 minutes, la troupe d'André Bolduc tirait de l'arrière 17-6. Mais plus le match avance, plus la différence entre le Rouge et Or et les autres équipes s'accentue. Au niveau physique, mais surtout au niveau de la profondeur.
C'est sans doute là le plus gros avantage de l'équipe de Québec. Le premier et souvent le deuxième remplaçant pourraient facilement être partants ailleurs. Au fil de la rencontre, lorsque certains joueurs se blessent ou que d'autres ont besoin de repos, ça finit par faire une énorme différence.
Bruno Prud'homme (Rouge et Or) semble de plus en plus être l'homme de confiance au poste de quart, alors qu'on n'a pas du tout vu Tristan Grenon. Il a bien fait avec 244 verges de gain, une passe de touché et aucune interception. Et au sol, le duo Sébastien Lévesque / Maxime Béland va être très difficile à arrêter. Les deux porteurs ont combiné leurs efforts pour des gains de 241 verges et deux touchés.
Du côté du Vert & Or, on a visiblement décidé d'y aller d'abord et avant tout par la voie des airs, alors que 38 des 50 jeux offensifs de l'équipe étaient des jeux de passe. Mais jusqu'ici les résultats se font attendre, et le quart Jean-Philippe Shoiry devra réussir à élever son jeu d'un cran si l'équipe espère connaître du succès.En défensive, on réalise que le Rouge et Or accorde des verges, mais qu'elle se fait très avare au niveau des points. Avec 15 points accordés en deux matchs, l'unité du coordonnateur Marc Fortier continue de dominer.
En bref
- Si vous aviez le choix, vous prendriez Sébastien Lévesque ou Rotrand Sené comme porteur pour votre équipe?
- Quelle belle histoire que celle du gigantesque plaqueur Garlins Duclervil (Carabins) qui a inscrit un touché de 32 verges le jour de son anniversaire. Il suffit de voir le gabarit du sympathique joueur de ligne pour comprendre qu'il n'a pas dû en marquer beaucoup dans sa vie, des touchés.
- Quand on a appris que finalement ce sont les Gaiters qui ont gagné en prolongation malgré ce qui avait été annoncé, on s'est rappelé qu' il faut faire attention à l'information qui circule, même si c'est écrit à la télé. Est-ce que quelqu'un dans un certain réseau d'information aurait oublié que la prolongation au football canadien, ce n'est pas comme dans la NFL? Dans le circuit de Roger Goodell, la première équipe qui marque gagne directement la partie, sans même que l'autre formation n'ait la chance d'égaliser. C'est vrai que les hommes en rouge ont été les premiers à s'inscrire au pointage en surtemps, grâce à un impressionnant placement de 49 verges réalisé par le botteur Austin Anderson. Mais les Mauves ont réussi à égaliser le pointage grâce à un autre placement, sur 11 verges celui-là. Et sur la séquence suivante, Quincy Van de Cruize captait une passe de 10 verges pour le touché, donnant la victoire aux siens.
