C'est déjà la mi-saison. En fait c'est plus que ça, comme on a disputé cinq rencontres sur les neuf du calendrier régulier. C'est donc le temps de remettre nos choix pour les honneurs individuels, jusqu'à présent. Vous pouvez ne pas être en accord. C'est même le but. Et on ne demande pas mieux que d'avoir vos sélections. Tant que vous êtes capable d'expliquer pourquoi.

Pour le fun. Rien d'autre.

Joueur par excellence : Rotrand Sené (Carabins de l'Université de Montréal) - Porteur de ballon

Matchs joués : 5
Courses : 120
Verges au sol : 616
Moyenne : 6,8 verges par course
Touchés : 5

À sa deuxième saison avec les Carabins, Rotrand Sené s'est établi comme le joueur le plus dominant de la conférence québécoise. Aucun joueur n'a été aussi important à son équipe depuis le début de la saison. C'est aussi simple que ça. Chaque semaine, l'équipe adverse établit son plan de match en fonction de Sené. Le but est toujours le même : essayer d'abord et avant tout d'arrêter le jeu au sol pour forcer les Carabins à lancer le ballon. Malgré toute l'attention particulière qu'il reçoit, personne n'a réussi à le limiter à moins de 100 verges au sol en une rencontre. À deux reprises il a franchi les 200 verges en un match. Et il a reçu le titre de joueur offensif de la semaine trois fois, depuis le début de la saison. En cinq semaines, on le rappelle. On ne sait pas où il se situe par rapport aux Pascal Fils (Sherbrooke) et Jamall Lee (Bishop's), qui ont fait la pluie et le beau temps dans leur équipe estrienne respective, au cours des dernières années. Mais on sait que rarement a-t-on vu un porteur de deuxième année courir avec autant d'aplomb. Sa plus grande force? Difficile à dire. Sa patience, sa vision du jeu. Mais surtout son agilité. En anglais, on dirait qu'il est incroyablement elusive. Remarquez le nombre de fois où il force le premier joueur défensif à rater son plaqué. Jusqu'à preuve du contraire, c'est l'athlète le plus excitant à évoluer à Montréal, ces jours-ci!

Mentions spéciales :
Arnaud Gascon-Nadon (Rouge et Or de l'Université Laval) - Ailier défensif
Jesse Andrews (Gaiters de l'Université Bishop's) - Quart-arrière

Joueur offensif par excellence : Simon Charbonneau Campeau (Vert & Or de l'Université de Sherbrooke) - Receveur

Matchs joués : 5
Réceptions : 29
Verges : 632
Moyenne par réception : 21,8 verges par réception
Touchés : 3

On ne le connaissait pas tellement avant le début de la saison, mais force est d'admettre que Charbonneau-Campeau est réellement dominant, depuis le début de la saison. Premier au pays pour le nombre de verges, parmi les receveurs, le grand numéro 81 est devenu l'arme de prédilection du quart-arrière Jean-Philippe Shoiry. Au sein d'une offensive résolument axée sur la passe, il forme avec son coéquipier Alexandre Poirier un duo de receveurs particulièrement explosif. Imaginez ses statistiques après cinq rencontres s'il n'y avait pas eu deux rencontres contre le Rouge et Or. Avec ses six pieds quatre pouces il offre une cible de choix à Shoiry. Mais il possède surtout la vitesse pour étirer le terrain et représenter une menace dans les zones profondes. Oui pour attraper le ballon sur une passe voilée, et s'échapper sur 78 verges, comme il l'a fait contre McGill, il y a quelques jours. En plus de réaliser des catchs qui paraissent parfois impossibles.

Mentions spéciales :

Jesse Andrews (Gaiters de l'Université Bishop's) - Quart-arrière
Sébastien Lévesque (Rouge et Or de l'Université Laval) - Porteur

Joueur défensif par excellence : Arnaud Gascon-Nadon (Rouge et Or de l'Université Laval) - Ailier défensif

Matchs joués : 5
Plaqués en solo : 14
Plaqués assistés : 10
Sacs du quart : 7
Plaqués pour pertes : 11,5

À sa première saison au football universitaire canadien (après une année dans la NCAA et une année de repos forcé), Arnaud Gascon-Nadon est tout simplement meilleur que les autres. Dans une ligue à part. On aurait pu lui décerner le titre de joueur de ligne par excellence, et plutôt donner la palme à un Filipe Fonseca (Sherbrooke), un Fredo Plésius (Laval) ou un Justin Conn (Bishop's). Mais aucun joueur défensif ne change un match comme le numéro 45 ne le fait, à l'heure actuelle. Avec 39 points accordés en cinq rencontres, on comprend que la défensive du Rouge et Or domine de manière assez exceptionnelle. On pourrait ne s'attarder qu'au nombre de points, mais on retient surtout qu'en moyenne, la brigade lavalloise ne concède que 252 verges par match (1er rang québécois). Et en cinq rencontres, les ouailles du coordonnateur Marc Fortier n'ont alloué que quatre petits touchés. Et parmi ces quatre majeurs, deux sont survenus après juste un revirement, alors que l'offensive adverse avait commencé sa série à l'intérieur de la ligne de 20 du Rouge et Or.


On ne dit pas que Gascon-Nadon est un meilleur joueur de football que les Samaël Lavaud, Fredo Plésius ou Jonathan Laliberté, qui accomplissent tous des choses incroyables pour cette défensive. Mais l'ancien des Aigles de Jean-Eudes et des Spartiates du Vieux Montréal est celui qui attire le plus l'attention, avec ses statistiques complètement hallucinantes. Et entre vous et moi, n'importe qui réussit un sack du quart sans son casque comme Gascon-Nadon l'a fait contre Concordia, mérite amplement cet honneur. Non?

Mentions spéciales :

Fredo Plésius (Rouge et Or de l'Université Laval) - Secondeur
Filipe Fonseca (Vert & Or de l'Université de Sherbrooke) - Secondeur
Justin Conn (Gaiters de l'Université Bishop's) - Secondeur

Joueur de ligne par excellence : Benjamin Thompson (Redmen de l'Université McGill) - Plaqueur défensif

Matchs joués : 5
Plaqués en solo : 20
Plaqués assistés : 12
Sac du quart : 1
Plaqués pour pertes : 7,5

Les Redmen n'ont peut-être pas encore remporté un seul match en 2010, mais ils ne se sont pas fait déclasser souvent. C'était seulement 10-2 en faveur du Rouge et Or (5-0), à la demie. Contre les Gaiters (4-1), ils ont perdu en deuxième prolongation. Et contre les Carabins (4-1), les hommes en rouge menaient par la marque de 10-0, après trente minutes de jeu. S'il y a un joueur qui a permis à McGill de tenir tête aux trois premières équipes de la conférence, c'est bien Benjamin Thompson. Au centre de la ligne défensive, tout près de l'action à chaque jeu, Thompson a souvent l'air d'un ogre parmi une horde d'enfants. Pratiquement à chaque jeu, il se fait bloquer par deux joueurs offensifs. Mais il réussit continuellement à déranger l'attaque adverse en se rendant trop vite et trop facilement dans le champ-arrière. Plusieurs observateurs considéraient que c'est lui et non le bloqueur offensif David Bouchard (Laval) qui aurait dû remporter la palme, l'an dernier. S'il continue à jouer de cette façon, la saison 2010 devrait être la sienne!

Mentions spéciales :

Élie Ngoyi (Gaiters de l'Université Bishop's) - Ailier défensif
Grégory Alexandre (Carabins de l'Univeristé de Montréal) - Ailier défensif

Recrue par excellence : Max Caron (Stingers de l'Université Concordia) - Secondeur

Matchs joués : 5
Plaqués en solo : 22
Plaqués assistés : 9
Sac du quart : 1
Plaqués pour pertes : 3,5
Interception : 1
Touché défensif : 1
Passe rabattue : 1
Échappés provoqués : 2
Botté bloqué : 1

Avant la saison, on parlait de ce Max Caron comme du digne remplaçant de Cory Greenwood - aujourd'hui membre des Chiefs de Kansas City. On vous avouera qu'on trouvait l'affirmation complètement exagérée, et qu'on avait bien hâte de voir à l'œuvre le numéro 34 des Stingers. Le moins que l'on puisse dire, c'est que Caron n'a pas pris trop de temps à faire parler de lui. Dès son premier match au niveau universitaire, le natif de Kingston (Ontario) a intercepté une passe du quart Jesse Andres dans la zone de buts adverse, contre les Gaiters de Bishop's, inscrivant le touché de la victoire pour Concordia. Ça reste d'ailleurs la seule défaite des Mauves, depuis le début de la saison. Et depuis, il a réussi à faire sentir sa présence à chaque match, en plus de démontrer une versatilité assez incroyable. Un playmaker, qu'ils appellent.

Mentions spéciales :

David Ménard (Carabins de l'Université de Montréal) - Ailier défensif
Pierre Lavertu (Rouge et Or de l'Université Laval) - Centre

*Rémi Aboussouan est rédacteur en chef du nouveau magazine Accrofoot Mag