La guerre du recrutement (1re partie)
Universitaires lundi, 23 juin 2008. 18:20 dimanche, 15 déc. 2024. 12:45
La saison de football universitaire canadien a pris fin le 23 novembre dernier, avec la présentation de la coupe Vanier. Et le prochain match n'aura lieu qu'en début septembre. Mais il suffit de s'entretenir brièvement avec les Marc Santerre, Leroy Blugh et Glen Constantin de ce monde pour se rendre compte que les six équipes de la Ligue de Football Universitaire du Québec (LFUQ) n'ont pas chômé, durant l'hiver.
C'est un cliché, certes, mais on dit que c'est pendant l'hiver que se gagnent les championnats. Car c'est là que les joueurs sont dans la salle de musculation et sur les pistes de course. C'est là que les coordonnateurs préparent leur cahier de jeux en fonction des athlètes qu'ils ont sous la main. Et c'est là que les plus beaux espoirs du football collégial et civil québécois doivent décider de quelle équipe universitaire ils porteront les couleurs.
Il faut savoir que la saison du recrutement est une véritable guerre entre les différentes équipes universitaires du pays. Tous les entraîneurs ont les yeux rivés vers les meilleurs joueurs, et tentent par tous les moyens de les convaincre que c'est leur université qui leur convient le mieux.
La saison dernière, des joueurs recrues comme les receveurs Julian Feoli (Rouge et Or) et Frank Bruno (Carabins), le plaqueur défensif Grégory Alexandre (Carabins), et le quart-arrière Liam Mahoney (Stingers) ont eu un impact immédiat sur leur formation respective. En 2008, ce sera le tour d'autres athlètes fraîchement débarqués dans les rangs universitaires, de faire parler d'eux.
Alors, quelle équipe a réussi à combler le mieux ses besoins? Quels joueurs ont le plus de chances de se démarquer, dès leur première saison universitaire?
Nous analyserons le tout, au cours des prochaines semaines, à travers une revue du recrutement effectué par les six équipes universitaires de la province, suivi d'un article portant sur les joueurs québécois qui iront poursuivre leur carrière dans une équipe de la NCAA.
Commençons aujourd'hui avec les Carabins de l'Université de Montréal.
Une belle cuvée chez les Bleus
Depuis l'arrivée de Marc Santerre comme entraîneur-chef, les Carabins nous ont habitués à de solides cuvées de recrutement. Dans les deux dernières années, des joueurs comme Joash Gesse, Hamid Mahmoudi, Frank Bruno et Marc-Olivier Brouillette ont réussi à avoir un impact important sur leur équipe, dès leur première saison universitaire.
Aujourd'hui, alors que la plupart des joueurs collégiaux ont choisi leur future équipe, Marc Santerre se dit extrêmement satisfait de sa cuvée 2008 de recrutement. Lorsque l'on regarde les joueurs qui se joindront à ses Carabins l'an prochain, on doit avouer qu'on le comprend. Plus d'une trentaine d'athlètes ont déjà confirmé qu'ils choisissaient les Carabins, et du nombre, plusieurs pourraient faire parler d'eux assez rapidement.
«Selon nos méthodes d'analyse, on considère que c'est nous qui avons eu le meilleur recrutement, cette année, affirme Santerre. À la fin de la dernière saison, nous avions identifié sur une liste les joueurs qui pourraient avoir un impact immédiat au niveau universitaire, et nous avons réussi à recruter 10 de ces joueurs. Parmi les autres universités, c'est Laval qui suit, avec 8 joueurs de notre liste des top prospects.»
«C'est certain qu'avec tous les nombreux joueurs (Ameet Pall, Fredo Plésius, Filipe Fonseca, pour ne nommer que ceux-là) qui ont accepté une offre d'une équipe de la NCAA, ça change la donne. Mais parmi ceux qui ont décidé de choisir une équipe universitaire canadienne, on est extrêmement heureux de notre recrutement, affirme l'entraîneur, qui en sera à sa troisième saison derrière le banc des Bleus.»
Parmi les recrues à surveiller, on retient notamment le demi-défensif Olivier Fréchette-Lemire, le joueur de ligne défensive Arnaud Gascon-Nadon et le quart-arrière Alexandre Nadeau-Piuze. Les deux premiers ont fait partie de l'édition 2007 d'Équipe Canada Junior, tandis que le troisième était le quart partant d'Équipe Québec lors de la coupe Canada MU19, l'an dernier.
Le secondeur Simon Fugère Nadeau, le joueur de ligne offensive Jeff Maxi et le joueur de ligne défensive Alexandre Dumas devraient également avoir la chance de se faire valoir assez rapidement.
Dans le cas de Gascon-Nadon, il faut savoir qu'il attend toujours des nouvelles d'une université américaine, et que rien n'est encore sûr dans son cas. Par contre, s'il décide de rester au Québec, c'est en bleu et blanc qu'il va évoluer.
Combler des besoins
Surtout, ce dont Santerre se réjouit, c'est qu'il a été chercher des joueurs à des positions où son équipe avait besoin de renfort. «Avec le départ de Stéphane Larosilière et d'Érick Poirier, il nous fallait trouver un quart-arrière. Et en Alexandre Nadeau-Piuze, on considère avoir le meilleur passeur qui était disponible, explique le coach.» L'électrisant quart, produit du Phénix d'André-Grasset, donnera une belle profondeur à l'équipe à la position la plus importante au football. Et avec Marc-Olivier Brouillette comme mentor, le jeune rouquin pourra apprendre d'un quart au style similaire au sien.
Les Bleus étaient également à la recherche d'un porteur en puissance capable de jouer la position de centre-arrière. Et pour combler ce besoin, l'entraîneur-chef était fier d'annoncer la venue de Kevin Kwateng, un finissant des Cheetahs de Vanier, champions du Bol d'Or Collégial AAA lors des deux dernières années.
De même, l'équipe espérait pouvoir s'améliorer sur la ligne défensive, et Santerre a sorti un as de sa manche en annonçant la venue de Jonathan Pierre-Étienne. Le plaqueur défensif a passé les dernières années dans la NCAA, alors qu'il évoluait pour les Scarlett Knights de l'Université Rutgers. Après avoir décidé de revenir au Québec pour entreprendre des études de droit, il retrouvera son Martin Gagné, son ex-coéquipier chez les Spartiates du Vieux Montréal, au sein d'une ligne défensive qui devrait être assez impressionnante.
Carte cachée
Lorsqu'on lui a demandé quels joueurs un peu moins connus pourraient faire écarquiller des yeux au cours des prochaines années, Santerre s'est montré très impressionné.
«Ça, il y en a plein! affirme-t-il. Je pense par exemple au secondeur Archour Dermoune que presque personne ne connaît puisqu'il vient d'un petit programme (Thetford Mines). Bien sûr, il a beaucoup de choses à apprendre avant de compétitionner à notre niveau, mais avec son talent brut et son enthousiasme, ça pourrait se faire assez vite.»
L'entraîneur a également avancé les noms de l'ailier défensif Jordan Verrault, du demi-défensif Hervé Akakpo et du receveur Nicolas Saro.
Déception
S'il se dit très satisfait de sa cuvée de recrutement en général, Santerre a avoué avoir été amèrement déçu de la décision de certains joueurs. «Mes trois grosse déceptions, dit-il, ont été de perdre les frères Hervé et Raymond Tonyé, ainsi que Sammy Lavaud.»
Les deux premiers, respectivement secondeur et porteur de ballon, ont plutôt décidé d'aller jouer pour les Stingers de Concordia. Ils évoluaient pour les Spartiates du Vieux Montréal, l'ancienne équipe de Santerre. Lavaud, un autre secondeur, poursuivra quant à lui sa carrière avec le Rouge et Or de l'Université Laval.
«C'est dommage parce que j'avais un bon feeling avec les trois. Surtout, on pense qu'on avait quelque chose de très bien à leur offrir, autant sur le plan sportif qu'académique, explique Santerre.»
Quoi qu'il en soit, l'entraîneur-chef a de quoi être content de sa cuvée 2008 de recrutement. Ne reste plus qu'à voir comment le tout va se transposer sur le terrain. Mais ça, ce n'est pas avant septembre prochain qu'on le saura.
C'est un cliché, certes, mais on dit que c'est pendant l'hiver que se gagnent les championnats. Car c'est là que les joueurs sont dans la salle de musculation et sur les pistes de course. C'est là que les coordonnateurs préparent leur cahier de jeux en fonction des athlètes qu'ils ont sous la main. Et c'est là que les plus beaux espoirs du football collégial et civil québécois doivent décider de quelle équipe universitaire ils porteront les couleurs.
Il faut savoir que la saison du recrutement est une véritable guerre entre les différentes équipes universitaires du pays. Tous les entraîneurs ont les yeux rivés vers les meilleurs joueurs, et tentent par tous les moyens de les convaincre que c'est leur université qui leur convient le mieux.
La saison dernière, des joueurs recrues comme les receveurs Julian Feoli (Rouge et Or) et Frank Bruno (Carabins), le plaqueur défensif Grégory Alexandre (Carabins), et le quart-arrière Liam Mahoney (Stingers) ont eu un impact immédiat sur leur formation respective. En 2008, ce sera le tour d'autres athlètes fraîchement débarqués dans les rangs universitaires, de faire parler d'eux.
Alors, quelle équipe a réussi à combler le mieux ses besoins? Quels joueurs ont le plus de chances de se démarquer, dès leur première saison universitaire?
Nous analyserons le tout, au cours des prochaines semaines, à travers une revue du recrutement effectué par les six équipes universitaires de la province, suivi d'un article portant sur les joueurs québécois qui iront poursuivre leur carrière dans une équipe de la NCAA.
Commençons aujourd'hui avec les Carabins de l'Université de Montréal.
Une belle cuvée chez les Bleus
Depuis l'arrivée de Marc Santerre comme entraîneur-chef, les Carabins nous ont habitués à de solides cuvées de recrutement. Dans les deux dernières années, des joueurs comme Joash Gesse, Hamid Mahmoudi, Frank Bruno et Marc-Olivier Brouillette ont réussi à avoir un impact important sur leur équipe, dès leur première saison universitaire.
Aujourd'hui, alors que la plupart des joueurs collégiaux ont choisi leur future équipe, Marc Santerre se dit extrêmement satisfait de sa cuvée 2008 de recrutement. Lorsque l'on regarde les joueurs qui se joindront à ses Carabins l'an prochain, on doit avouer qu'on le comprend. Plus d'une trentaine d'athlètes ont déjà confirmé qu'ils choisissaient les Carabins, et du nombre, plusieurs pourraient faire parler d'eux assez rapidement.
«Selon nos méthodes d'analyse, on considère que c'est nous qui avons eu le meilleur recrutement, cette année, affirme Santerre. À la fin de la dernière saison, nous avions identifié sur une liste les joueurs qui pourraient avoir un impact immédiat au niveau universitaire, et nous avons réussi à recruter 10 de ces joueurs. Parmi les autres universités, c'est Laval qui suit, avec 8 joueurs de notre liste des top prospects.»
«C'est certain qu'avec tous les nombreux joueurs (Ameet Pall, Fredo Plésius, Filipe Fonseca, pour ne nommer que ceux-là) qui ont accepté une offre d'une équipe de la NCAA, ça change la donne. Mais parmi ceux qui ont décidé de choisir une équipe universitaire canadienne, on est extrêmement heureux de notre recrutement, affirme l'entraîneur, qui en sera à sa troisième saison derrière le banc des Bleus.»
Parmi les recrues à surveiller, on retient notamment le demi-défensif Olivier Fréchette-Lemire, le joueur de ligne défensive Arnaud Gascon-Nadon et le quart-arrière Alexandre Nadeau-Piuze. Les deux premiers ont fait partie de l'édition 2007 d'Équipe Canada Junior, tandis que le troisième était le quart partant d'Équipe Québec lors de la coupe Canada MU19, l'an dernier.
Le secondeur Simon Fugère Nadeau, le joueur de ligne offensive Jeff Maxi et le joueur de ligne défensive Alexandre Dumas devraient également avoir la chance de se faire valoir assez rapidement.
Dans le cas de Gascon-Nadon, il faut savoir qu'il attend toujours des nouvelles d'une université américaine, et que rien n'est encore sûr dans son cas. Par contre, s'il décide de rester au Québec, c'est en bleu et blanc qu'il va évoluer.
Combler des besoins
Surtout, ce dont Santerre se réjouit, c'est qu'il a été chercher des joueurs à des positions où son équipe avait besoin de renfort. «Avec le départ de Stéphane Larosilière et d'Érick Poirier, il nous fallait trouver un quart-arrière. Et en Alexandre Nadeau-Piuze, on considère avoir le meilleur passeur qui était disponible, explique le coach.» L'électrisant quart, produit du Phénix d'André-Grasset, donnera une belle profondeur à l'équipe à la position la plus importante au football. Et avec Marc-Olivier Brouillette comme mentor, le jeune rouquin pourra apprendre d'un quart au style similaire au sien.
Les Bleus étaient également à la recherche d'un porteur en puissance capable de jouer la position de centre-arrière. Et pour combler ce besoin, l'entraîneur-chef était fier d'annoncer la venue de Kevin Kwateng, un finissant des Cheetahs de Vanier, champions du Bol d'Or Collégial AAA lors des deux dernières années.
De même, l'équipe espérait pouvoir s'améliorer sur la ligne défensive, et Santerre a sorti un as de sa manche en annonçant la venue de Jonathan Pierre-Étienne. Le plaqueur défensif a passé les dernières années dans la NCAA, alors qu'il évoluait pour les Scarlett Knights de l'Université Rutgers. Après avoir décidé de revenir au Québec pour entreprendre des études de droit, il retrouvera son Martin Gagné, son ex-coéquipier chez les Spartiates du Vieux Montréal, au sein d'une ligne défensive qui devrait être assez impressionnante.
Carte cachée
Lorsqu'on lui a demandé quels joueurs un peu moins connus pourraient faire écarquiller des yeux au cours des prochaines années, Santerre s'est montré très impressionné.
«Ça, il y en a plein! affirme-t-il. Je pense par exemple au secondeur Archour Dermoune que presque personne ne connaît puisqu'il vient d'un petit programme (Thetford Mines). Bien sûr, il a beaucoup de choses à apprendre avant de compétitionner à notre niveau, mais avec son talent brut et son enthousiasme, ça pourrait se faire assez vite.»
L'entraîneur a également avancé les noms de l'ailier défensif Jordan Verrault, du demi-défensif Hervé Akakpo et du receveur Nicolas Saro.
Déception
S'il se dit très satisfait de sa cuvée de recrutement en général, Santerre a avoué avoir été amèrement déçu de la décision de certains joueurs. «Mes trois grosse déceptions, dit-il, ont été de perdre les frères Hervé et Raymond Tonyé, ainsi que Sammy Lavaud.»
Les deux premiers, respectivement secondeur et porteur de ballon, ont plutôt décidé d'aller jouer pour les Stingers de Concordia. Ils évoluaient pour les Spartiates du Vieux Montréal, l'ancienne équipe de Santerre. Lavaud, un autre secondeur, poursuivra quant à lui sa carrière avec le Rouge et Or de l'Université Laval.
«C'est dommage parce que j'avais un bon feeling avec les trois. Surtout, on pense qu'on avait quelque chose de très bien à leur offrir, autant sur le plan sportif qu'académique, explique Santerre.»
Quoi qu'il en soit, l'entraîneur-chef a de quoi être content de sa cuvée 2008 de recrutement. Ne reste plus qu'à voir comment le tout va se transposer sur le terrain. Mais ça, ce n'est pas avant septembre prochain qu'on le saura.