La relance des Redmen de McGill passe par Ronald Hilaire
Universitaire vendredi, 20 févr. 2015. 02:32 vendredi, 13 déc. 2024. 03:54MONTRÉAL – Le football au Québec a bien changé depuis la dernière victoire en éliminatoires des Redmen de l’Université McGill.
Ce gain leur avait permis de mettre la main sur la Coupe Dunsmore en 2002, mais depuis, seulement quatre présences en éliminatoires qui se sont toutes soldées par des revers.
Après Sonny Wolfe et Clint Uttley, le Service des activités sportives de l'Université McGill a arrêté son choix sur Ronald Hilaire pour prendre les rênes de l’équipe. Arrivé dans la famille mcgilloise en 2014, le 21e pilote de l'histoire de l'équipe devient le plus jeune parmi ses homologues du Réseau du sport étudiant du Québec tout en étant le premier entraîneur-chef d’origine haïtienne au football dans le Sport interuniversitaire canadien.
À lire également
Hilaire aura la tâche de relancer un programme qui a perdu ses lettres de noblesse au courant des années 2000. Les Redmen ont encore une fois présenté une fiche de 0-8 en 2014, une cinquième saison sans victoire au cours des 12 dernières.
« Je veux ramener les Redmen à ce qu’ils étaient avant. Mon but est de redevenir compétitif, et ce, plus tôt que tard. On va travailler fort pour ça. On va travailler pour avoir le meilleur groupe d’entraîneurs. Et avoir les meilleurs joueurs possible par le recrutement », a indiqué l’homme âgé de 30 ans rencontré dans son bureau à l’Université McGill.
Malgré son jeune âge, l’entraîneur de la ligne défensive des Carabins de 2011 à 2013 compte beaucoup d’expérience dans le monde du football. Il a été capitaine des Spartiates du Vieux Montréal où il a remporté trois Bols d’Or. À la même époque, il a représenté le Canada sur la scène internationale où il a aussi occupé le rôle de capitaine. Il a ensuite obtenu une bourse pour se joindre à l’Université de Buffalo dans la NCAA avant de revenir au Québec pour commencer sa carrière d’entraîneur avec les Spartiates.
Il a ensuite été engagé par l'Université de Montréal en plus d'occuper des postes chez Équipe Québec et pour le Canada au championnat du monde des moins de 18 ans.
« Ron a beaucoup de potentiel. Il est jeune et enthousiaste. Malgré son âge, il a un excellent bagage de football par ses propres expériences, mais aussi par ses postes d’entraîneur à différents niveaux. Il a travaillé avec de bons entraîneurs. [...] Nous sommes très contents de pouvoir compter sur lui et excités de commencer pour établir un programme solide », a déclaré le directeur général du Service des activités sportives de l'Université McGill, Drew Love.
Même si son passé est riche en football, les mots travail et éducation sont ceux qu’ils prononcent le plus lorsqu’il parle de sa vision et de sa philosophie qu’il veut inculquer à ses étudiants-athlètes.
« Tout ce que j’ai pu avoir à travers ma vie, c’est par le travail. Alors je serai un entraîneur qui en demandera beaucoup à ses joueurs. Mais j’ai aussi été un joueur. C’est facile d’avoir un sentiment d’appartenance et de proximité avec eux », a expliqué le choix de 4e ronde des Stampeders de Calgary en 2008.
« La première chose que je voulais que les jeunes comprennent, c’est qu’on choisit une institution pour ce qu’elle peut t'apporter. En retour, nous avons la chance de t’avoir pour te donner les outils pour jouer au football, mais plus important, pour obtenir un diplôme. On ne va pas se le cacher. Plus du trois quarts des joueurs qui jouent dans le circuit québécois ne joueront pas pro. L’éducation est la chose la plus importante », a complété celui qui a rencontré ses vétérans mercredi pour la première fois en tant que leur entraîneur-chef.
La base : le recrutement
Le recrutement est maintenant le nerf de la guerre du football au Québec, et même au Canada. La Belle Province produit son lot de bons joueurs et il s’agit de savoir comment les attirés dans sa cour.
Ronald Hilaire est l’un des meilleurs recruteurs au Québec et c’était l’une de ses tâches avec les Carabins durant son séjour au sein du personnel de Danny Maciocia.
Bien que l’annonce officielle de son embauche comme entraîneur-chef ne fut confirmée que cette semaine, il y a belle lurette que les Redmen ont entamé leur recrutement.
« Je n’ai pas trop pensé au processus (d’embauche). J’avais été engagé pour faire un travail et je l’ai fait. Je serais resté comme coordonnateur défensif, peu importe le choix de l’organisation. J’ai travaillé sur le recrutement (depuis décembre) et nous avons une excellente classe », a-t-il annoncé, lui qui a aussi déniché un joueur en Floride et rapatrié un Montréalais qui évoluait à Boston College.
Selon le site web CanadaFootballChat.com, spécialisé dans le recrutement au football à l’échelle du pays, les Redmen se classent au quatrième rang pour leurs nouvelles recrues en date du 14 février. Petit bémol, ils sont précédés par le Rouge et Or et les Carabins qui évoluent dans la même association.
La formation de McGill a été chamboulée par les blessures l’an dernier, ce qui a rappelé le bon vieil adage qu’il n’y a jamais assez de profondeur dans une équipe.
« On a rempli des besoins qu’on avait (avec le recrutement). Il reste encore des joueurs qu’on convoite », a-t-il affirmé en soulignant que recrues et vétérans seront en compétition chaque semaine pour leur poste de partant.
En plus du recrutement, Hilaire est maintenant en période d’évaluation pour former le groupe d’entraîneurs qui l’épaulera. Il évalue ceux qui sont déjà en place – et avec lesquels il a travaillés l’an dernier – et il ne serait pas étonnant de revoir plusieurs d’entre eux dans l’entourage des Redmen.
Hilaire s’évalue aussi lui-même pour savoir s’il occupera encore le poste de coordonnateur défensif maintenant qu’il a la responsabilité de diriger l’équipe entière.
Un long processus
Depuis la démission de Clint Uttley à la fin du mois de septembre 2014, Hilaire a occupé le poste d’entraîneur-chef par intérim avec Pat Boies tout en conservant ses responsabilités de coordonnateur défensif.
Drew Love explique que l’université a pu le voir à l’œuvre et que ce fut en quelque sorte une audition.
Mais pourquoi avoir attendu jusqu’en février pour le nommer officiellement à la barre de l’équipe?
« Une partie était de notre côté avec l’administration qui s’assure que tout est fait dans les règles en ce qui a trait entre autres aux contrats. C’est aussi que nous voulions nous assurer que nous ayons considéré toutes les options possibles. Cela nous permettait de confirmer que l’embauche de Ron était celle qui était la meilleure pour McGill », a justifié Love.
Les Redmen avaient également contacté informellement Anthony Calvillo pour connaître ses plans de carrière bien avant qu’il ne soit confirmé comme entraîneur des receveurs des Alouettes. Le passeur le plus prolifique de la LCF avait cependant exprimé son désir de rester loyal envers les Alouettes et la communication entre les deux parties s’est arrêtée à ce moment.