Cette fin de semaine, c'était la première confrontation entre la conférence du Québec et celle des Maritimes. La LFUQ avait eu le dessus, la saison dernière, avec un dossier de 6-2, en huit matchs interlocks. Cette fois, on a assisté à un match nul.

Les Carabins et les Redmen ont continué leur solide début de saison, en battant respectivement les universités Acadia et Mount Allison.

Ça a été moins drôle pour les Stingers et le Vert & Or, qui ont pourtant bien pensé s'enfuir avec la victoire. Au final, ce sont quand même les X-Men et les Huskies, qui ont eu le dessus.

Dans la seule rencontre opposant deux formations québécoises, le Rouge et Or a servi une (autre) leçon de football aux Gaiters de Bishop's. Surprenant. N'est-ce pas?...

Retour sur ce quatrième week-end d'activités. Oui, ça veut dire qu'on est déjà à la mi-saison. Question comme ça : combien parmi vous avaient prédit que McGill se retrouverait en troisième place, à ce stade-ci?

C'est ce que je pensais.

Victoire importante

Quelle histoire, quand même, que celle des Redmen de McGill! Les hommes de Sonny Wolfe ont remporté une deuxième victoire en trois semaines, en allant battre les Mounties de Mount Allison, sur leur terrain.

Nos hommes en rouge ont dû se taper une trentaine d'heures d'autobus pour se rendre dans la trépidante Sackville, au Nouveau-Brunswick.

Le voyage en aura valu la peine, puisque les Redmen reviennent à Montréal forts d'une victoire de 49-27. Du coup, ils se retrouvent en troisième place, avec un dossier de 2-2.

Constat, d'abord : quel joueur de football, que ce Andrew Hamilton! Le porteur a été la grande vedette de cette rencontre, amassant un ahurissant total de 349 verges de gain et trois touchés. Des majeurs de 12, 53, et 85 verges!

Jusqu'ici, cette saison, le numéro 3 a déjà gagné 813 verges. Le tout en trois rencontres, puisqu'il n'avait pas pris part au match inaugural, contre les Carabins. On va faire un Pierre Vercheval de nous, en vous rappelant que c'est en grande partie grâce au travail de sa ligne offensive, qu'Hamilton connaît autant de succès!

Et que dire du quart Jonathan Collin, qui continue d'impressionner. Encore une fois, il a dirigé son attaque avec l'aplomb d'un vétéran. Il a décoché deux passes de touché, en plus d'en inscrire deux autres au sol.

Mais parmi toutes les statistiques, celle qu'on retient le plus, c'est qu'il n'a lancé aucune interception, en 31 passes tentées. Il n'en a d'ailleurs que deux, depuis le début de la saison. Venant d'un quart de première année, ça, c'est surprenant!

Les Carabins, eux, ont joué de belle manière, contre un adversaire qu'ils se devaient de battre. Ils recevaient la visite des pauvres Axemen de l'Université Acadia, qu'ils ont battus au compte de 34-13.

À son retour au jeu Marc-Olivier Brouillette n'a pas pris de temps avant de faire sentir sa présence. Dès le tout premier jeu offensif des Bleus, le quart a décoché une flèche au receveur Djems Kouamé. Une passe de 62 verges qui donnait le ton à la rencontre.

Brouillette a connu l'un de ses bons matchs, avec 2 passes de touché, 265 verges de gain par la passe, et 98 verges au sol. Voilà qui est encourageant, à une semaine d'un important test contre le Rouge et Or, dimanche prochain.

L'autre bonne nouvelle, pour les Bleus, c'est le travail de la ligne défensive qui a obtenu quatre sacs du quart, venant de quatre joueurs de ligne différents. Les Carabins dominent d'ailleurs la conférence québécoise avec 11 sacs, depuis le début de la saison.

Les Axemen ne forment pas une mauvaise équipe. Loin de là. Mais ils n'étaient pas de taille, face aux Carabins. Dans la défaite, on a beaucoup aimé la performance du receveur Devon Jones, qui était partout sur le terrain.

Le numéro 9 d'Acadia a amassé 128 verges de gain par la voie des airs, en plus de servir plusieurs savantes feintes aux joueurs des Bleus, qui ont parfois eu l'air de jeunes enfants.

Petit mot pour parler de la performance du botteur Pierre-Paul Gélinas, qui a été parfait en quatre tentatives de placement, en plus de réaliser de l'excellent travail sur les bottés d'envoi et de dégagement.

Défaite qui fait mal

Le Vert & Or a failli réussir tout un tour de force, samedi à Halifax. Les joueurs d'André Bolduc sont reconnus pour leurs piètres performances sur les terrains adverses, et ils croyaient bien avoir exorcisé leurs démons, en allant battre les Huskies de Saint-Mary's - l'une des bonnes formations au pays - chez eux.

Ils sont passés bien proche, les Verts. Mais un touché dans les tout derniers instants du match a plutôt permis aux Huskies de se sauver avec une victoire in extremis de 26-23.

Les arbitres ont eu leur mot à dire, en fin de rencontre. Il y a eu quelques mouchoirs orange vraiment douteux qui ont permis à Saint-Mary's de poursuivre sa poussée victorieuse.

Mais les seuls responsables, dans la défaite, ce sont les joueurs eux-mêmes. Il faudra apprendre à jouer 60 minutes de football.

Dans la défaite, le porteur Pascal Fils a poursuivi son incroyable début de saison. Avec ses 205 verges et deux touchés au sol, il a connu une autre journée de routine. À la mi-saison, il mène la conférence avec 866 verges au sol. S'il maintient ce rythme, il pulvérisera le record québécois pour le plus grand nombre de verges en une saison. Un record qui appartient à un certain Jamall Lee.

Les Stingers aussi sont passés bien près de remporter leur duel dace aux X-Men de St. Francis-Xavier. Mais une fois de plus, ils ont manqué de temps.

On devrait plutôt dire qu'ils ont commencé le match 30 minutes trop tard. Du coup, Concordia a encaissé une quatrième défaite consécutive. C'est dommage, parce que c'est un match que les Stingers auraient pu gagner.

Le héros de la rencontre a été le quart Steve Snyder des X-Men, qui a complété 30 de ses 38 passes, pour des gains de presque 400 verges. Son receveur de prédilection, Peter Giannikipoulos a connu un fort match, avec 12 catchs pour 173 verges et un touché.

Du côté des Stingers, de deux choses l'une. Il faut absolument établir une attaque au sol digne de ce nom. L'équipe se retrouve loin au dernier rang québécois, à ce chapitre.

On note surtout la minable moyenne de 2,9 verges gagnées par course, depuis le début de la saison. Il faut également que le quart Robert Mackay arrête de lancer des interceptions. Avec 9, il est «bon» premier, dans la conférence. Pour vous donner une idée, les cinq autres quarts partants au Québec en comptent sept…à eux cinq!

Il est certain que tant que les équipes adverses ne prendront pas le jeu au sol des Stingers au sérieux, tout le monde va préparer un plan de match fait spécifiquement pour enrayer le jeu aérien de Concordia.

Tout simplement trop forts

Au PEPS, dimanche, le Rouge et Or a continué son travail de démolition. Avec cette difficile victoire de 55-7, les hommes de Glen Constantin ont désormais marqué 181 points, et n'en ont accordé que 21, en quatre rencontres.

Quoi dire, hormis le fait que c'en est devenu complètement ridicule?

On pourrait vous parler des statistiques de Benoît Groulx ou de Sébastien Lévesque. Mais on aurait vraiment l'impression de se répéter.

On note que la défensive lavalloise a finalement accordé son premier touché de la saison. Un jeu de 73 verges au milieu du 4e quart.

Statistique comme ça, pour rire. Le nombre de verges totales de gain en offensive : 649 contre 134. Pouvez-vous deviner quel nombre appartient à quelle équipe?

Quelques notes

- La défensive des Stingers ne va pas très bien, en ce moment. Avec leurs 135 points accordés en quatre parties, ils sont avant-derniers dans la conférence. Il n'y a quel les Gaiters qui ont accordé plus de points, mais ceux-ci sont les seuls à avoir affronté deux fois le Rouge et Or, jusqu'ici. Pour Concordia, les blessures font très mal. Le maraudeur étoile Nicholas Arsenault-Hum était en uniforme, samedi, mais n'était pas encore assez en forme pour jouer. Deux autres joueurs manquent cruellement à l'unité : le plaqueur Maurice Forbes et le demi défensif Bryan Charleau. Dans les deux cas, on ne devrait pas les revoir cette saison.

- Il y a une catégorie où les six formations de la conférence sont à égalité. En effet, sur le site officiel de la ligue, lorsqu'on regarde les statistiques, on se rend compte que toutes les équipes québécoises présentent toutes un pitoyable 0% sur les situations de quatrième essai. Fort pertinent, lorsqu'on sait que le football universitaire se joue à trois essais. Merci, FQSE!

- On se doit de souligner le travail des deux lignes, chez les Carabins. Non seulement l'équipe réussit à connaître beaucoup de succès au sol avec deux porteurs recrues, mais la protection offerte à Marc-Olivier Brouillette est impressionnante.

Les Bleus sont également bons premiers pour les sacs du quart avec 11, et pour les sacs alloués avec seulement un.

En défensive, le plaqueur Grégory Alexandre est notre choix pour le joueur de ligne par excellence, en ce début de saison. En attaque, on ne parlera pas de lui pour le titre de recrue de l'année en raison de sa position, mais le plaqueur Alexis Rousseau-Saine est aussi - sinon plus - impressionnant que son coéquipier Rotrand Sené. À 6 pieds 5 pouces et 270 livres, disons qu'on vous conseille de rester gentil avec lui.