MONTRÉAL - Toutes les équipes désirent livrer leurs meilleures performances à l’approche des éliminatoires.

La confrontation entre le Vert et Or de l’Université de Sherbrooke et les Carabins de l’Université de Montréal en demi-finale du Réseau du sport étudiant du Québec (RSEQ) opposera deux équipes qui entrent en éliminatoires sur une série de victoires.

Les Montréalais ont prolongé leur séquence victorieuse à sept matchs en défaisant le Rouge et Or 13-9, samedi dernier, tandis que les représentants de l’Estrie ont signé un troisième gain de suite en prenant la mesure des Gaiters par la marque de 35-14.

Pour ajouter plus de piquant, il s’agira du quatrième duel éliminatoire en cinq ans entre les deux rivaux. Les Sherbrookois l’ont emporté en 2010 et en 2012 au CEPSUM, alors que les Bleus ont triomphé en 2011 sur le terrain du Vert et Or.

Jérémi RochLe match de 2012 est bien ancré dans la mémoire du plaqueur défensif Mathieu Girard, qui en est à sa cinquième et dernière saison avec les Carabins. Dans son rôle de leader, il s’est assuré de transmettre les leçons qu’il a apprises à ses coéquipiers.

 

« Il y a deux ans, on avait battu des records et on avait vaincu l’Université Laval chez nous. On avait surtout hâte d’aller jouer la Coupe Dunsmore. L’attention était mise sur le match contre Sherbrooke, mais les joueurs avaient hâte d’aller rejouer contre Laval. La leçon qu'ont retenue les vétérans qui étaient là et qui l’ont vécu, ça se reflète sur les joueurs. Je suis le premier à dire cette semaine de garder la concentration sur Sherbrooke parce que c’est ma dernière chance et je ne veux pas la gâcher », racontait Girard, jeudi, qui a été nommé sur l’équipe d’étoiles du RSEQ.

Néanmoins, le Vert et Or détient un certain avantage psychologique grâce à ses deux victoires au CEPSUM en éliminatoires. Avec la progression de l'équipe tout au long de l'année et les succès de fin de saison, l’Université de Sherbrooke approche ce match avec beaucoup de confiance.

« Le succès amène la confiance qui elle amène souvent le succès. Il n’y a pas de secret. Quand tu commences à avoir du succès dans une situation X, tu deviens confiant et tu as l’impression que tu peux répéter. On a eu la chance dans les années passées d’avoir de bonnes performances au CEPSUM et ça crée un sentiment de confiance à l’interne. Ce qui fait qu’on se présente là et qu’on aime nos chances », a relaté l’entraîneur-chef du Vert et Or, David Lessard.

La rencontre du 4 octobre dernier en saison régulière s’était soldée par une victoire serrée de 22-16 des Carabins dans un match chaudement disputé. Le duel de samedi ne devrait pas faire exception à cette tradition d’intensité entre les deux équipes.

« Les deux équipes sont prêtes à jouer quatre quarts, à manger des claques et à souffrir pour espérer gagner le match. C’est ça qui fait que c’est excitant. Peu importe l’équipe qui détient l’avance, l’autre a toujours espoir qu’elle va être capable de revenir et de surmonter ce défi pour gagner à la fin. Ce sont deux équipes qui ont faim, qui sont talentueuses et très bien préparées lorsqu’on s’affronte », a décrit le quart-arrière des Renards, Jérémi Roch, qui avait orchestré une remontée pour l’emporter en 2012.

Défenses dominantes

L’unité défensive des Carabins a conclu une autre brillante saison, dominant le pays pour la défense contre la passe en accordant que 183,4 verges par match.

Celle du Vert et Or n’a rien à se reprocher non plus puisqu’elle a blanchi ses adversaires durant neuf quarts consécutifs après la dernière défaite de l’équipe qui était face aux Bleus.

Les deux défensives auront à l’œil le quart-arrière adverse alors qu’on aura droit à un duel de pivot de quatrième année avec Roch du côté des Sherbrookois et Gabriel Cousineau pour l’UdeM.

« Roch est très dangereux. On le connaît bien puisque ça fait 4 ans qu’on l’affronte. C’est un joueur d’impact qui peut faire la différence. Il faudra être capable de le contrôler et de limiter ce qu’il fait avec l’attaque aérienne. Nous devrons être efficaces sur les premiers essais. Si on le limite à des deuxièmes et long, le jeu sera entre nos mains », a décortiqué l’entraîneur-chef et coordonnateur défensif des Carabins, Danny Maciocia. 

« Ce sera le même plan de match que durant la saison. On voudra mettre de la pression, mais aussi jouer dans sa tête avec les couvertures de passe. On voudra montrer différentes couvertures », a renchéri le secondeur des Bleus Alex Cromer-Émond.

Du côté de l’équipe qui a terminé au troisième rang du classement, la recette ne sera pas compliquée.

David Lessard et ses entraîneurs feront de nouveau confiance à tout leur personnel alors que le travail défensif est un effort d’équipe.

« On fait beaucoup de rotation. Dans un match donné, 16 et même des fois 18 joueurs vont fouler le terrain. C’est vraiment une défense de groupe. S’il fallait qu’on me demande de choisir le joueur par excellence en défense, ce serait vraiment difficile d’en nommer qu’un seul », a affirmé Lessard qui a noté un tournant dans la saison de son équipe après une défaite contre les Stingers.

« Pour une attaque, ça enlève beaucoup de pression d’avoir une unité défensive derrière toi qui est prête à arrêter l’autre équipe si jamais en attaque on fait des erreurs. [...] Au-delà de ne pas accorder de point, elle nous redonne le ballon en bonne position », a convenu Roch qui a terminé au deuxième rang du Québec avec des gains de 2317 verges par la voie des airs.

Samedi, les Carabins tenteront d’obtenir leur sixième participation à la Coupe Dunsmore tandis que le Vert et Or essaiera d’y accéder pour la troisième fois de son histoire.