Une 1re semaine comme on les aime
Universitaires lundi, 7 sept. 2009. 12:20 dimanche, 15 déc. 2024. 05:54
On l'attendait, cette première semaine de la saison, dans la Ligue de Football universitaire du Québec. Pendant la saison morte, on a bien aimé vous faire découvrir le côté stratégique de ce magnifique sport ou encore vous présenter quelques joueurs qu'il faudra garder à l'œil. Reste néanmoins qu'on avait franchement hâte d'arrêter de spéculer, pour enfin vous parler des vraies affaires.
Des dizaines de saucisses sur le barbecue, de la bière bien froide en quantité industrielle, des meneuses de claques légèrement vêtues, des partisans éméchés qui se chamaillent dans les estrades On a même vu un brave - qui ne devait pas être tout à fait sobre - courir toute une longueur de terrain en tenue d'Adam, devant des milliers de spectateurs!
Il n'y a pas de doute, la saison de football est bel et bien arrivée. Il était temps non?
Voilà donc le résumé de cette première fin de semaine de la saison. Une première fin de semaine comme on les aime. Beaucoup d'erreurs, un manque d'exécution flagrant - spécialement en offensive - beaucoup de pénalités. Bien des choses à souligner tout en se rappelant qu'il est encore beaucoup trop tôt pour pouvoir tirer des conclusions.
On a eu droit à un match de football enlevant, samedi soir à Sherbrooke, entre le Vert & Or et les Gaiters. À Montréal et à Québec, les milliers de partisans ont plutôt été témoins de deux rencontres à sens plus qu'unique. Avouez que les pointages de 66-14 et 51-0 ne laissent pas vraiment de doute, quant à l'allure de ces deux matchs.
Allez, on se lance.
Une rentrée trop facile pour les Bleus
La saison prenait son envol jeudi soir au CEPSUM de l'Université de Montréal. Les Carabins ont fait plaisir à leurs nombreux fans, en marchant littéralement sur les Redmen de McGill. La rencontre s'est terminée au compte de 66-14, dans un match où les Bleus auraient pu marquer 100 points.
Qu'est-ce qu'il y a retenir de la rencontre? Pas grand-chose. Les Carabins ont montré de très belles choses, mais ils jouaient contre une équipe qui n'était définitivement pas de taille. Surtout sur la ligne de mêlée, les hommes en rouge ne faisaient vraiment pas le poids. C'est le cas de le dire. Le pilote des Carabins, Marc Santerre, voulait établir son jeu au sol pour avoir la chance d'évaluer les cinq porteurs de ballon qu'il avait habillé. Ses hommes ne l'ont pas déçu, amassant un total de 264 verges à la course. Le nouveau venu Rotrand Sené a démontré une impressionnante fluidité, et il risque de rapidement devenir l'un des favoris de la foule.
Du côté des Redmen, il n'y a pas que du négatif. On ne savait pas qui de Ryne Bondy ou Jonathan Collin allait obtenir le départ, et c'est à Bondy que Sonny Wolfe a finalement fait confiance. Une décision contestable, puisque le quart de deuxième année s'est rapidement fait sortir du match. Le pauvre n'avait pas l'air de comprendre ce qui lui arrivait, ne complétant aucune passe. À vrai dire sa seule passe complétée, est tombée dans les mains du demi de coin adverse Jean-Gardy Clermont. Lorsque Collin a pris sa place, les choses ont changé. Non seulement il était infiniment plus calme sur le terrain que Bondy, mais les joueurs autour de lui ont également paru beaucoup plus confiants. Ça n'a pas été beau, mais le numéro 7 a orchestré deux poussées offensives qui ont mené à des touchés du receveur étoile Charles-Antoine Sinotte.
Le colosse de 6 pieds cinq pouces et 240 livres n'est probablement pas encore «prêt» à évoluer comme quart partant au niveau universitaire. Mais avec sa performance de jeudi, il a prouvé qu'il avait l'étoffe pour devenir l'un des bons passeurs de cette ligue. Si le porteur Andrew Hamilton peut venir se greffer aux joueurs en place, l'offensive des Redmen sera intéressante, cette saison.
La saison va encore être longue, à McGill. Pour les Bleus, on va attendre de voir comment ils se comportent face aux Stingers, dimanche prochain, avant de porter un jugement.
Victoire (très) importante du Vert & Or
Il y avait beaucoup de monde à Sherbrooke, vendredi soir, pour ce duel attendu entre le Vert & Or et les Gaiters. La rencontre revêtait une importance bien particulière. Non, on ne parle pas de la Coupe du Maire, qui est remise chaque année à l'équipe championne de ce duel tout estrien. Il n'y a qu'un seul match de joué, et on pourrait avoir droit à bien des surprises, mais il ne serait pas surprenant qu'en fin de saison, ces deux équipes se battent pour la quatrième place au classement la dernière donnant accès à une place en séries. Et comme c'était la seule et unique rencontre entre les Verts et les Mauves, cette saison, la victoire du Vert & Or par la marque de 25-20 pourrait s'avérer déterminante. Même si ça n'a pas été particulièrement convaincant.
Le porteur Pascal Fils a connu un fort match, du côté sherbrookois, et le coordonnateur offensif David Lessard semble être déterminé à l'utiliser abondamment, cette saison. En 24 portées, le numéro 5 a gagné un solide 189 verges, dont un superbe touché de 70 verges. Pour le reste, les hommes d'André Bolduc ont souvent joué avec le feu, faisant d'ailleurs preuve d'une indiscipline assez impressionnante.
Pour Bishop's, on a bien aimé ce qu'on a vu du côté de l'offensive. Le quart Jesse Andrews a démontré de très belles choses, notamment qu'il est très efficace lorsqu'il sort de sa poche protectrice. Mais il a lancé trois interceptions qui ont fait mal à l'équipe. D'ailleurs, n'eut été des revirements et du manque d'opportunisme des Gaiters, à l'approche de la zone des buts, le résultat aurait pu être bien différent. Mais on ne commencera pas à jouer avec des «si», on vous le promet.
SI le duel de quart-arrière était intéressant à analyser, c'est finalement le duel de botteurs qui aura fait la différence. Du côté du Vert & Or, William Dion a été parfait en trois tentatives, chaque fois sur plus de 30 verges. Son vis-à-vis Josh Maveety a connu plus d'ennuis. Il a fini sa soirée de travail avec trois placements réussis sur cinq. Vers la fin de la rencontre, Maveety a raté un botté de 19 verges qui aurait créé l'égalité, dans la rencontre. Le genre d'erreur qu'un botteur n'a pas le droit de commettre
Reste qu'on a été agréablement surpris par l'offensive des Gaiters, qui a démontré qu'elle pouvait survivre au départ de Jamall Lee. La combinaison entre le quart Andrews et le receveur Olivier Mongeau - qui a connu un excellent match, à son retour au jeu - risque d'être particulièrement intéressante.
D'un côté comme de l'autre, l'exécution et le synchronisme faisaient défaut. C'est une chose normale, lors du premier match de l'année. Beaucoup de pain sur la planche, donc, mais il y a du potentiel d'un côté comme de l'autre.
Inquiétante domination lavalloise
À peu près tout le monde avait prédit une victoire du Rouge et Or, dimanche, contre les Stingers de Concordia. Mais qui aurait pu prévoir que cette reprise de la dernière Coupe Dunsmore allait se terminer par un sympathique 51-0? Pas moi
Après un premier quart âprement disputé, les hommes de Glen Constantin se sont mis en marche, et ont complètement dominé le reste de la rencontre. Autant l'offensive s'est amusée allègrement, le quart Benoît Groulx y allant notamment de quatre passes de touché, autant la défensive n'a absolument rien donné. Les Stingers ont d'ailleurs terminé la rencontre avec une récolte de -7 verges au sol, en 16 courses. Ça vous donne une idée.
Benoît Groulx a démarré la défense de son titre de meilleur joueur au pays en complétant près de 70% de ses passes. Sébastien Lévesque a repris là où il avait laissé la saison dernière, en gagnant pratiquement de 7 verges par course. Et le groupe de receveurs a démontré sa grande profondeur, alors que neuf joueurs différents ont reçu au moins une passe.
En défensive, avec un trio de secondeurs franchement dominant formé par le vétéran Kelly Hilaire et les jeunes Sammy Lavaud et Fredo Plésius, ça risque d'être très difficile de courir contre le Rouge et Or, cette saison. La tertiaire aussi a été dominante, menée par Maxime Bérubé, qui a multiplié les gros contacts.
Pour Concordia, c'est difficile de trouver du positif dans une défaite aussi écrasante. On considère tout de même que le score final ne représente pas l'allure du match. La défensive a montré de belles choses ici et là. Le secondeur Cory Greenwood a joué à la hauteur de son talent, on a beaucoup aimé l'énergie amenée par le demi défensif Kyle Smith, et le gigantesque plaqueur défensif Maurice Forbes a réussi à faire sentir sa place.
Du côté du quart Robert Mackay, qui en était à un premier match depuis des lunes, il n'a pas connu sa meilleure sortie, lui qui a complété moins de 50% de ses passes, en plus de lancer trois interceptions. Il a tout de même démontré qu'il était un passeur plus fiable que Liam Mahoney, qui lui a impressionné, à son premier départ comme receveur de passes.
La vraie histoire du match, c'est que le Rouge et Or avait l'air d'une équipe en pleine possession de ses moyens avec une exécution presque sans faille, tandis que les Stingers ressemblaient plutôt à une formation en rodage, qui aurait bien eu besoin d'une autre semaine de camp d'entraînement.
Quelques notes
- On sait que les deux offensives ne sont pas à leur mieux, lorsque le premier touché de la rencontre survient en toute fin de première demie et qu'il est l'œuvre d'un joueur de ligne défensive. Ça s'est passé à Sherbrooke, alors que l'ailier Jonathan L'espérance a récupéré le ballon, à la suite d'une mauvaise remise, avant de filer sur 35 verges. Plus tard dans la rencontre, L'espérance a recouvré un second échappé, le ramenant cette fois-ci sur 46 verges! Parions qu'avec ces 81 verges de gain en un match, il en a gagné pas mal plus que dans tout le reste de sa carrière.
- On dit souvent que les unités spéciales représentent le tiers d'un match de football. On en a eu une autre preuve à Québec. Dans un match de 51-0, on s'entendra sur le fait qu'il y a bien plus que les unités spéciales qui n'ont pas fonctionné, dans le camp de Concordia. Mais le contraste entre les deux botteurs a été tellement grand, qu'on ne peut le passer sous silence. René Paredes des Stingers a eu de la difficulté tout au long de la rencontre, sur ses bottés de dégagement. Résultat, le Rouge et Or reprenait le ballon constamment en zone adverse ou tout près. De l'autre côté, Christopher Milo a réussi bien souvent à refouler Concordia profondément dans sa zone. Quand on vous dit que le football est un jeu de positionnement sur le terrain, ça part de là.
- On a beaucoup aimé l'énergie amenée par le receveur Frank Bruno, des Carabins. On se rappelle qu'il était arrivé dans la ligue avec une énorme pression sur les épaules, après avoir connu un passage collégial exceptionnel chez les Cheetahs de Vanier. Un de nos confrères journalistes avait même écrit à l'époque que les Carabins avaient trouvé leur Sidney Crosby Après une première saison intéressante, il n'a pratiquement pas joué l'an dernier, en raison d'une blessure. Cette saison, s'il peut devenir le receveur électrisant qui a tant fait défaut aux Bleus l'an dernier, il faudra surveiller leur offensive. Ce qu'on aime surtout, c'est son attitude arrogante, sur le terrain. Certains ont de l'arrogance mal placée, surtout si les performances sur le terrain ne suivent pas. Ce n'est pas le cas du numéro 19 des Carabins.
Des dizaines de saucisses sur le barbecue, de la bière bien froide en quantité industrielle, des meneuses de claques légèrement vêtues, des partisans éméchés qui se chamaillent dans les estrades On a même vu un brave - qui ne devait pas être tout à fait sobre - courir toute une longueur de terrain en tenue d'Adam, devant des milliers de spectateurs!
Il n'y a pas de doute, la saison de football est bel et bien arrivée. Il était temps non?
Voilà donc le résumé de cette première fin de semaine de la saison. Une première fin de semaine comme on les aime. Beaucoup d'erreurs, un manque d'exécution flagrant - spécialement en offensive - beaucoup de pénalités. Bien des choses à souligner tout en se rappelant qu'il est encore beaucoup trop tôt pour pouvoir tirer des conclusions.
On a eu droit à un match de football enlevant, samedi soir à Sherbrooke, entre le Vert & Or et les Gaiters. À Montréal et à Québec, les milliers de partisans ont plutôt été témoins de deux rencontres à sens plus qu'unique. Avouez que les pointages de 66-14 et 51-0 ne laissent pas vraiment de doute, quant à l'allure de ces deux matchs.
Allez, on se lance.
Une rentrée trop facile pour les Bleus
La saison prenait son envol jeudi soir au CEPSUM de l'Université de Montréal. Les Carabins ont fait plaisir à leurs nombreux fans, en marchant littéralement sur les Redmen de McGill. La rencontre s'est terminée au compte de 66-14, dans un match où les Bleus auraient pu marquer 100 points.
Qu'est-ce qu'il y a retenir de la rencontre? Pas grand-chose. Les Carabins ont montré de très belles choses, mais ils jouaient contre une équipe qui n'était définitivement pas de taille. Surtout sur la ligne de mêlée, les hommes en rouge ne faisaient vraiment pas le poids. C'est le cas de le dire. Le pilote des Carabins, Marc Santerre, voulait établir son jeu au sol pour avoir la chance d'évaluer les cinq porteurs de ballon qu'il avait habillé. Ses hommes ne l'ont pas déçu, amassant un total de 264 verges à la course. Le nouveau venu Rotrand Sené a démontré une impressionnante fluidité, et il risque de rapidement devenir l'un des favoris de la foule.
Du côté des Redmen, il n'y a pas que du négatif. On ne savait pas qui de Ryne Bondy ou Jonathan Collin allait obtenir le départ, et c'est à Bondy que Sonny Wolfe a finalement fait confiance. Une décision contestable, puisque le quart de deuxième année s'est rapidement fait sortir du match. Le pauvre n'avait pas l'air de comprendre ce qui lui arrivait, ne complétant aucune passe. À vrai dire sa seule passe complétée, est tombée dans les mains du demi de coin adverse Jean-Gardy Clermont. Lorsque Collin a pris sa place, les choses ont changé. Non seulement il était infiniment plus calme sur le terrain que Bondy, mais les joueurs autour de lui ont également paru beaucoup plus confiants. Ça n'a pas été beau, mais le numéro 7 a orchestré deux poussées offensives qui ont mené à des touchés du receveur étoile Charles-Antoine Sinotte.
Le colosse de 6 pieds cinq pouces et 240 livres n'est probablement pas encore «prêt» à évoluer comme quart partant au niveau universitaire. Mais avec sa performance de jeudi, il a prouvé qu'il avait l'étoffe pour devenir l'un des bons passeurs de cette ligue. Si le porteur Andrew Hamilton peut venir se greffer aux joueurs en place, l'offensive des Redmen sera intéressante, cette saison.
La saison va encore être longue, à McGill. Pour les Bleus, on va attendre de voir comment ils se comportent face aux Stingers, dimanche prochain, avant de porter un jugement.
Victoire (très) importante du Vert & Or
Il y avait beaucoup de monde à Sherbrooke, vendredi soir, pour ce duel attendu entre le Vert & Or et les Gaiters. La rencontre revêtait une importance bien particulière. Non, on ne parle pas de la Coupe du Maire, qui est remise chaque année à l'équipe championne de ce duel tout estrien. Il n'y a qu'un seul match de joué, et on pourrait avoir droit à bien des surprises, mais il ne serait pas surprenant qu'en fin de saison, ces deux équipes se battent pour la quatrième place au classement la dernière donnant accès à une place en séries. Et comme c'était la seule et unique rencontre entre les Verts et les Mauves, cette saison, la victoire du Vert & Or par la marque de 25-20 pourrait s'avérer déterminante. Même si ça n'a pas été particulièrement convaincant.
Le porteur Pascal Fils a connu un fort match, du côté sherbrookois, et le coordonnateur offensif David Lessard semble être déterminé à l'utiliser abondamment, cette saison. En 24 portées, le numéro 5 a gagné un solide 189 verges, dont un superbe touché de 70 verges. Pour le reste, les hommes d'André Bolduc ont souvent joué avec le feu, faisant d'ailleurs preuve d'une indiscipline assez impressionnante.
Pour Bishop's, on a bien aimé ce qu'on a vu du côté de l'offensive. Le quart Jesse Andrews a démontré de très belles choses, notamment qu'il est très efficace lorsqu'il sort de sa poche protectrice. Mais il a lancé trois interceptions qui ont fait mal à l'équipe. D'ailleurs, n'eut été des revirements et du manque d'opportunisme des Gaiters, à l'approche de la zone des buts, le résultat aurait pu être bien différent. Mais on ne commencera pas à jouer avec des «si», on vous le promet.
SI le duel de quart-arrière était intéressant à analyser, c'est finalement le duel de botteurs qui aura fait la différence. Du côté du Vert & Or, William Dion a été parfait en trois tentatives, chaque fois sur plus de 30 verges. Son vis-à-vis Josh Maveety a connu plus d'ennuis. Il a fini sa soirée de travail avec trois placements réussis sur cinq. Vers la fin de la rencontre, Maveety a raté un botté de 19 verges qui aurait créé l'égalité, dans la rencontre. Le genre d'erreur qu'un botteur n'a pas le droit de commettre
Reste qu'on a été agréablement surpris par l'offensive des Gaiters, qui a démontré qu'elle pouvait survivre au départ de Jamall Lee. La combinaison entre le quart Andrews et le receveur Olivier Mongeau - qui a connu un excellent match, à son retour au jeu - risque d'être particulièrement intéressante.
D'un côté comme de l'autre, l'exécution et le synchronisme faisaient défaut. C'est une chose normale, lors du premier match de l'année. Beaucoup de pain sur la planche, donc, mais il y a du potentiel d'un côté comme de l'autre.
Inquiétante domination lavalloise
À peu près tout le monde avait prédit une victoire du Rouge et Or, dimanche, contre les Stingers de Concordia. Mais qui aurait pu prévoir que cette reprise de la dernière Coupe Dunsmore allait se terminer par un sympathique 51-0? Pas moi
Après un premier quart âprement disputé, les hommes de Glen Constantin se sont mis en marche, et ont complètement dominé le reste de la rencontre. Autant l'offensive s'est amusée allègrement, le quart Benoît Groulx y allant notamment de quatre passes de touché, autant la défensive n'a absolument rien donné. Les Stingers ont d'ailleurs terminé la rencontre avec une récolte de -7 verges au sol, en 16 courses. Ça vous donne une idée.
Benoît Groulx a démarré la défense de son titre de meilleur joueur au pays en complétant près de 70% de ses passes. Sébastien Lévesque a repris là où il avait laissé la saison dernière, en gagnant pratiquement de 7 verges par course. Et le groupe de receveurs a démontré sa grande profondeur, alors que neuf joueurs différents ont reçu au moins une passe.
En défensive, avec un trio de secondeurs franchement dominant formé par le vétéran Kelly Hilaire et les jeunes Sammy Lavaud et Fredo Plésius, ça risque d'être très difficile de courir contre le Rouge et Or, cette saison. La tertiaire aussi a été dominante, menée par Maxime Bérubé, qui a multiplié les gros contacts.
Pour Concordia, c'est difficile de trouver du positif dans une défaite aussi écrasante. On considère tout de même que le score final ne représente pas l'allure du match. La défensive a montré de belles choses ici et là. Le secondeur Cory Greenwood a joué à la hauteur de son talent, on a beaucoup aimé l'énergie amenée par le demi défensif Kyle Smith, et le gigantesque plaqueur défensif Maurice Forbes a réussi à faire sentir sa place.
Du côté du quart Robert Mackay, qui en était à un premier match depuis des lunes, il n'a pas connu sa meilleure sortie, lui qui a complété moins de 50% de ses passes, en plus de lancer trois interceptions. Il a tout de même démontré qu'il était un passeur plus fiable que Liam Mahoney, qui lui a impressionné, à son premier départ comme receveur de passes.
La vraie histoire du match, c'est que le Rouge et Or avait l'air d'une équipe en pleine possession de ses moyens avec une exécution presque sans faille, tandis que les Stingers ressemblaient plutôt à une formation en rodage, qui aurait bien eu besoin d'une autre semaine de camp d'entraînement.
Quelques notes
- On sait que les deux offensives ne sont pas à leur mieux, lorsque le premier touché de la rencontre survient en toute fin de première demie et qu'il est l'œuvre d'un joueur de ligne défensive. Ça s'est passé à Sherbrooke, alors que l'ailier Jonathan L'espérance a récupéré le ballon, à la suite d'une mauvaise remise, avant de filer sur 35 verges. Plus tard dans la rencontre, L'espérance a recouvré un second échappé, le ramenant cette fois-ci sur 46 verges! Parions qu'avec ces 81 verges de gain en un match, il en a gagné pas mal plus que dans tout le reste de sa carrière.
- On dit souvent que les unités spéciales représentent le tiers d'un match de football. On en a eu une autre preuve à Québec. Dans un match de 51-0, on s'entendra sur le fait qu'il y a bien plus que les unités spéciales qui n'ont pas fonctionné, dans le camp de Concordia. Mais le contraste entre les deux botteurs a été tellement grand, qu'on ne peut le passer sous silence. René Paredes des Stingers a eu de la difficulté tout au long de la rencontre, sur ses bottés de dégagement. Résultat, le Rouge et Or reprenait le ballon constamment en zone adverse ou tout près. De l'autre côté, Christopher Milo a réussi bien souvent à refouler Concordia profondément dans sa zone. Quand on vous dit que le football est un jeu de positionnement sur le terrain, ça part de là.
- On a beaucoup aimé l'énergie amenée par le receveur Frank Bruno, des Carabins. On se rappelle qu'il était arrivé dans la ligue avec une énorme pression sur les épaules, après avoir connu un passage collégial exceptionnel chez les Cheetahs de Vanier. Un de nos confrères journalistes avait même écrit à l'époque que les Carabins avaient trouvé leur Sidney Crosby Après une première saison intéressante, il n'a pratiquement pas joué l'an dernier, en raison d'une blessure. Cette saison, s'il peut devenir le receveur électrisant qui a tant fait défaut aux Bleus l'an dernier, il faudra surveiller leur offensive. Ce qu'on aime surtout, c'est son attitude arrogante, sur le terrain. Certains ont de l'arrogance mal placée, surtout si les performances sur le terrain ne suivent pas. Ce n'est pas le cas du numéro 19 des Carabins.