MONTRÉAL - Le manufacturier québécois de vélos Argon 18 a discrètement fait son entrée dans la cour des très grands dernièrement, en concluant un partenariat avec une équipe inscrite au Tour de France. La marque rayonnera sur la Grande Boucle dès l'an prochain.

L'identité de l'équipe demeure un mystère pour l'instant, en vertu d'une clause de confidentialité incluse dans le contrat. L'entreprise québécoise sera autorisée à lever le voile, à l'issue de la plus prestigieuse course cycliste cette année, soit quelque part en août.

« On peut dire que c'est une équipe qui fait actuellement très bien au Tour, selon nous en tout cas », livre simplement comme indice le copropriétaire d'Argon 18, l'ancien cycliste Gervais Rioux.

L'entente historique de trois ans, conclue avant le début de la compétition, entrera en vigueur le 1er janvier, comme c'est le cas pour tous les équipementiers en cyclisme. Argon 18 sera donc une des marques de vélos les plus en vue sur la planète au Tour de France 2015.

Le rêve fou que caressait Gervais Rioux quand il s'est porté acquéreur de la compagnie en difficultés financières, peu de temps après avoir pris sa retraite au début des années 1990, deviendra donc réalité.

« Nous sommes la première entreprise Québécoise à percer ce créneau, souligne-t-il fièrement. Il y a 18 marques au Tour de France cette année. C'est bien peu, compte tenu de toutes les marques mondiales. Tout le monde se bat pour être là. C'est plus difficile que quand j'étais athlète. Quand je finissais deuxième, je montais quand même sur le podium. En affaires, quand tu finis deuxième, tu n'as absolument rien. Tu n'as pas de contrat, rien. »

L'entreprise québécoise Louis Garneau, spécialisée dans la confection de vêtements et la fabrication d'accessoires pour cyclistes, a déjà beaucoup de visibilité au Tour de France depuis quelques années.

Argon 18 sera l'équipementier exclusif de vélos et de service à l'équipe, à laquelle elle versera de plus une contribution financière substantielle.

Rioux, qui a pris part aux Jeux olympiques de Séoul en 1988 et qui est maintenant âgé de 53 ans, dit que la visibilité planétaire dont profitera l'entreprise lui permettra d'accélérer son développement des affaires et de la marque. Ce sera de plus pour elle une belle vitrine de diffusion de ses nouvelles technologies.

Pour lui, c'était important que l'équipe cycliste soit un partenaire important, prêt à travailler de façon étroite avec son groupe.

« Je n'ai aucun doute que notre produit est mature pour se retrouver au Tour. Nous sommes sur la coche, affirme-t-il. Il nous fallait trouver un partenaire impliqué, prêt à nous donner du 'feedback' pour nous aider à faire des avancés sur le plan technologique. Je ne veux pas entendre un des coureurs ou un des dirigeants de l'équipe qu'on commandite se plaindre que nos vélos ne sont pas à la hauteur. »

L'entreprise Argon 18 emploie une trentaine de personnes à Montréal qui oeuvre dans les ventes, le développement et l'assemblage des vélos pour le marché canadien. Le reste de la production pour l'exportation se fait en Asie.

« L'atteinte de l'objectif que nous poursuivions n'aurait pas été possible sans un gros travail d'équipe, résume Gervais Rioux. C'est aussi grâce à tous les gens qui utilisent nos produits que nous pouvons faire ce grand pas vers l'avant. »