Jour 2

 On se réveille tôt (six heures trente du matin) car le déjeuner est à sept heures.

Dès huit heures nous prenons la route, la durée totale de la route sera moins longue qu’hier et on nous annonce que nous devrions avoir terminé vers une heure de l’après-midi. 

Par contre l’ascension est beaucoup plus prononcée. Nous devons parcourir 800 mètres de dénivelé en cinq kilomètres. Dès les premières minutes on peut ressentir la différence.

Un de mes compagnons de route qui ne se sentait pas bien la veille prend maintenant du Dyamox son copain a fait de même car lui aussi souffrait de malaise la veille et préfère ne pas prendre de chance.

En ce qui me concerne la nuit est plus ou moins reposante à cause des fréquentes envies d’uriner (car j’ai peu l’habitude de boire autant d’eau jour après jour, ici on nous demande de boire 3 litres minimum en plus des nombreux thés qui servent à nous réchauffer le soir avant de nous retirer dans nos tentes). J'ai dû me lever deux fois et sortir au froid pour exécuter ma besogne.

Je n'ai tout de même pas dormi très longtemps, réveillé vers deux heures trente du matin, je n'ai fait que tenter de me rendormir sans trop de succès.

Cette fois, la montée est vraiment plus exigeante, ma respiration est plus rapide et je m’interroge : est-ce que j’ai des problèmes ou bien si est-ce je me fais trop d'idées dans ma tête?

Je suis plus essoufflé que la veille, mais j'arrive tout de même à terminer ma journée comme tout le monde. J'ai découvert que tout le monde prend du Dyamox ou presque à part moi.

Mon groupe est composé de jeunes adultes, tous en forme, ils ont un maximum de 30 ans. Ceci me met un peu de pression car j’ai le double de leur âge. Ce sont des marathoniens, athlètes et des gens qui ont parfois déjà atteint le camp de base de l’Everest, ou grimpé l’Annapurna, pas un petit groupe de sédentaires!

Nous arrivons au deuxième campement, le Shira à 3 847 mètres vers une heure quinze. On mange en groupe, la nourriture est excellente, une bonne soupe suivi d'une espèce de ragoût de poulet. Ensuite nous avons droit à une heure ou deux pour faire la sieste. J’essaie tant bien que mal de me reposer, je m’étends ainsi pour me réveiller à quatre heures cinquante-cinq, à peine cinq minute avant la Magic Hour.

La Magic Hour, c’est ce moment de la journée où le soleil est sur le point de se coucher et ses rayons d’or couvre le paysage avec en toile de fond le sommet majestueux de la montagne.

Vue du sommet au Magic HourSource: Alain Tremblay
Légende: Vue du sommet au Magic Hour

D’ici la vue sur le Kili est magnifique on peut également admirer le mont Méru, deuxième sommet de Tanzanie. Le coucher de soleil est magnifique, nous passons vraiment un beau moment.

Le Mont MéruSource: Alain Tremblay
Légende: Le Mont Méru

Puis c'est le retour, souper en équipe et debriefing pour le lendemain. La journée s'annonce exigeante, Ali notre guide de la journée, nous annonce que nous devons nous attendre à ce que certains aient des problèmes avec l'altitude, des vomissements etc.

Chacun de nous prend la mesure de ses signes vitaux. Mon taux d’oxygène est descendu à 80, ça m'inquiète un peu mais Ali dit que c'est correct.

Demain nous ferons un premier test de haute altitude, nous irons faire un tour à 4 600 mètres.