Alors que la saison 2018 a été le théâtre de la plus grande production offensive dans l’histoire de la NFL, c’est finalement la défensive qui a parlé au Super Bowl LIII, à Atlanta. À l’instar des célèbres Bears de 1985, les Patriots ont frôlé la perfection en défensive. Ils sont champions pour la 6e fois de l’ère Belichick-Brady. Ils rejoignent les Steelers de Pittsburgh à ce chapitre. Il est à noter qu’en défensive, ce tour de force a été réalisé aux dépens de la 2e meilleure attaque en saison régulière. En bout de ligne, les Patriots ont réalisé les jeux que les Rams ont été incapables de faire.

Les Rams, qui ont présenté la 23e défensive contre la course en 2018, ont été en mesure par moment de stopper l’attaque terrestre de la Nouvelle-Angleterre. Et la ligne défensive a fait son boulot. Du côté des Patriots, les possessions ont permis de gruger une bonne partie des deux premiers quarts. Chose certaine, la qualité de jeu des deux défensives est l’élément à retenir de cette victoire de 13-3 des Patriots. Et les deux équipes ont eu recours à plusieurs reprises aux botteurs de dégagements.

Julian Edelman avec le trophée Vince LombardiSource: USA Today
Légende: Julian Edelman avec le trophée Vince Lombardi

Je mentionnais samedi que l’équipe gagnante allait être celle qui sera en mesure d’imposer sa volonté sur l’adversaire. C’est ce qui est arrivé au 4e quart. Alors qu’il ne restait que 9:49 au match, et avec une marque de 3-3, les Patriots ont réussi là où les Rams ont échoué. Ils ont inscrit le seul majeur du match lors d’une poussée de 69 verges. Les Rams ont été incapables d’en faire autant lors de la possession suivante, qui a pris fin avec l’interception de Stephon Gilmore. Et la pression sur Goff était tout aussi féroce au 4e quart qu’en début de match. La Nouvelle-Angleterre a repris le ballon avec 4:17 au cadran. Et c’est à ce moment-là que la troupe de Belichick a réussi à imposer cette fameuse volonté; la volonté d’écouler le temps avec 67 verges au sol. Il ne restait que 1:12 au match lorsque l’attaque des Rams est revenue sur le terrain. Les hostilités ont pris fin après le placement manqué de Greg Zuerlein.

L’une des choses à retenir de ce match est la patience de Josh McDaniels. Le coordonnateur offensif des Patriots a tenu à garder le jeu au sol actif. Et force est d’admettre que cela a été payant en bout de ligne, même si à plusieurs occasions les gains étaient minimes. Les porteurs de ballons de la Nouvelle-Angleterre ont amassé 154 verges, contre seulement 62 pour ceux des Rams. Mais l’aspect central de cette victoire est sans contredit le plan de match de Belichick en défensive qui a été exécuté à merveille par Brian Flores. Ce dernier doit d’ailleurs être nommé entraîneur-chef des Dolphins au cours des prochaines heures. Précisons aussi que la Nouvelle-Angleterre est devenue la première équipe depuis la célèbre édition des Bears de 1985 à limiter l’adversaire à moins de 7 points en première demie de trois matchs éliminatoires consécutifs.

Dans le camp des Rams, Jared Goff a éprouvé beaucoup de difficultés. Il a été frappé du début à la fin. Et même si Brandin Cooks et Robert Woods ont totalisé 190 verges de gains aériens, le gros catch n’est jamais venu. Je mentionnais samedi que Goff avait éprouvé énormément de difficulté en saison régulière lorsque les défensives adverses réussissaient à neutraliser Todd Gurley. Ce dernier a été limité à seulement 35 verges. L’offensive des Rams, qui a inscrit en moyenne 33 points par match et 420 verges d’attaque, a été limitée à 260 verges.

Les Patriots quelques secondes avant la fin du matchSource: Mike Ehrmann/Getty Images
Légende: Les Patriots quelques secondes avant la fin du match

Beaucoup de choses seront dites au sujet des Patriots dans les prochains jours, les prochaines semaines. Tout le monde trouvera des façons d’analyser les faits et gestes de l’équipe. Certains diront que se sont les Rams qui ont perdu, et non les Patriots qui ont gagné. Les partisans des deux équipes se prononceront. Pour moi, la patience a été l’élément numéro un de la victoire de l’équipe de Robert Kraft. Une pression à quatre sur la quart-arrière, des blitz bien calculés (lors de l’interception de Gilmore), beaucoup de discipline en couverture du jeu aérien et le désir de demeurer près du jeu au sol.

On demande toujours aux joueurs vedettes d’être les meilleurs dans les grands matchs. Hier, même si sa performance n’a pas été la plus étincelante de sa carrière, Tom Brady a fait les jeux dans les moments cruciaux. Même chose pour Julian Edelman, Rob Gronkowski et toute l’unité défensive des Patriots. On ne peut en dire autant des Rams.