VIENNE (AFP) - La presse autrichienne saluait mardi la "pluie d'or" (trois médailles) qui s'est providentiellement abattue sur ses athlètes lundi à Turin après un week-end assombri par un scandale de dopage autour du directeur sportif national Walter Mayer.

"Les nuages noirs ont donné une pluie d'or", se félicite le quotidien Kurier (centre), relevant qu'"après le dimanche du scandale (est venu) le jour le plus couronné de succès de l'histoire olympique autrichienne".

Les victoires de Michaela Dorfmeister en super-G, de Benjamin Raich en slalom géant et de l'équipe autrichienne de saut permettent à la petite république alpine de "dépasser la Russie et les Etats-Unis" au classement des médailles, note le journal (en fait l'Autriche égale les Etats-Unis et passe seulement la Russie).

"Voilà qui fait taire le battage autour du dopage", veut pour sa part croire le quotidien populaire Kronen Zeitung, qui estime que ces "brillantes médailles remportées par des athlètes au-dessus de tout soupçon" sont "la seule bonne réponse que l'Autriche pouvait apporter au monde" après la descente de police contre l'équipe nationale de fond et de biathlon à San Sicario dans la nuit de samedi à dimanche.

"Record de bêtise"

"Merci, c'était le remède parfait après cette nuit noire", poursuit ce journal lu par un Autrichien sur trois, qui va jusqu'à estimer que "le monde est à nouveau aux pieds de l'Autriche".

Saluant lui aussi un "triomphe de l'Autriche", le quotidien Standard (centre-gauche) doute cependant que celui-ci suffise à effacer "le scandale du dopage, qui nuit massivement au pays".

"L'argument du rien vu rien entendu (des responsables sportifs autrichiens) ne prendra pas auprès du Comité international olympique, car les gardiens de l'ordre ne sont pas aussi bêtes que ceux qui ont piétiné de façon risible les idéaux olympiques et le droit italien", estime également Die Presse (droite).

Au cours de ces JO, "un autre record a été battu (par les Autrichiens): celui de la bêtise", conclut le Kurier, selon qui "cette première descente antidopage en 110 ans d'histoire olympique n'était ni une erreur, ni un hasard, ni le fruit d'un complot".

Une nouvelle perquisition a d'ailleurs été effectuée par la police italienne lundi soir à Pragelato, dans la résidence des fondeurs autrichiens, a-t-on appris mardi matin de source autrichienne en Italie.