COLLABORATION SPÉCIALE

L’année 2021 ne passera pas comme la plus productrice pour la boxe au Québec, pandémie de COVID-19 oblige.

Les deux principaux promoteurs,Groupe Yvon Michel (GYM) et Eye of the Tiger Management (EOTTM) ont présenté un total de 12 galas dont seulement cinq au Québec et uniquement deux à Montréal par le Groupe Yvon Michel.

EOTTM été le plus actif avec huit soirées en 2021 tandis que GYM y allait de quatre galas.

EOTTM a concentré ses efforts au Mexique avec quatre galas. Québec a hérité de deux soirées et les deux autres ont eu lieu à Shawinigan et aux États-Unis. Chez GYM, on a tenu un gala à Québec et trois autres à Montréal.

Naturellement, l’événement de l’année a été le retour dans son patelin d’Artur Beterbiev après une absence de plus de cinq ans.

N’en déplaise à Andre Ward, qui prétend que Beterbiev semblait de plus en plus vulnérable surtout lors de sa dernière sortie contre Marcus Browne, on n’a pas besoin de se casser les méninges pour trouver notre boxeur de l’année, du moins chez nous, au Québec.

Qui d’autre que le roi Artur?

Beterbiev a défendu avec succès ses couronnes WBC et IBF des mi-lourds dans son pays natal en mars dernier. Il a éclipsé Adam Deines par arrêt de l'arbitre au 10e round et le mois dernier, il a fait subir à Marcus Browne sa première défaite par knock-out dans les rangs professionnels.

En dépit d’une large entaille au front qui a nécessité 17 points de suture, résultat d’un coup de tête en quatrième reprise, Beterbiev est parvenu à faire abdiquer son rival au neuvième engagement.

Il demeure ainsi le seul champion mondial présentant une fiche parfaite : 17 combats, 17 victoires, 17 K.-O.

Beterbiev est actuellement en attente d’un nouveau rival. Normalement, il devrait se mesurer à Joe Smith (27-3, 21 K.-O.) qui a vaincu le remplaçant de dernière minute, Steve Geffrard (20-1, 14 K.-O.) à Verona, samedi dernier.  

Rivas est deuxième

2021 a marqué l’arrivée d’une 18e classe de poids et c’est nul autre que le Colombien Oscar Rivas qui en a profité le plus en s’assurant la première couronne aux dépens de la vedette Ryan Rozicki, de Sydney, en Nouvelle-Écosse.

Rivas devait affronter Bryant Jennings pour le nouveau titre mondial, mais l’Américain a refusé de se faire vacciner pour venir au Québec. Finalement, Il a été remplacé par le Canadien.

La tâche n’a pas été facile pour Rivas même si son rival, peu expérimenté, présentait une fiche de 13-0, 13 K.-O. Le Colombien a gagné la décision par des comptes de 115-112 x 2 et 116-111 pour coiffer la couronne mondiale des super-lourds-légers et ainsi inscrire à tout jamais son nom dans les livres de records de la boxe.

Que lui réserve 2022?

Une défense de son titre contre son premier aspirant Evgeny Romanov (16-0, 11 K.-O.), un vétéran de 36 ans qui a livré tous ses combats en Russie.

Chez les amateurs, Romanov a passé le K.-O. à Deontay Wilder, lors d’une confrontation entre les États-Unis et la Russie en 2008.

À 6’0’’, il n’est pas tellement grand pour un boxeur de son poids mais cela ne semble pas être un handicap puisqu’il est aussi installé au dixième rang des meilleurs aspirants à la WBO chez les lourds.

Dans ses dix derniers combats, il a conservé une fiche 9-1-0 - % K.-O.

Il devrait conserver son titre en 2022. 

Troisième choix Christian Mbilli

Mon troisième choix va au Français, natif du Cameroun, Christian Mbilli. Le WBC le reconnait à sa juste valeur en lui allouant la 8e place chez les meilleurs aspirants à la couronne de Saul « Canelo » Alvarez.

Il a livré trois combats en 2021 et est sorti victorieux chaque fois. En somme, il a gagné 17 des 18 rounds qu’il a disputés à ses 3 rivaux.

À son dernier match contre Ronald Ellis (18-2-2, 12 K.-O.) il a connu une fiche parfaite chez deux des juges du combat et l’autre officiel a opté pour un compte de 99-91.

Quant aux deux autres victimes, Ronny Landaeta et Antonio Gutierrez, il n’ont jamais pu résister aux attaques de Mbilli.

Lors de son arrivée au Québec, Mbilli a déclaré qu’il s’amenait ici pour réaliser son rêve. Celui de devenir champion mondial et il est sur la bonne voie. Reste maintenant à défier le roi mexicain Alvarez. Ce qui n’est pas chose faite.

Un jour, je crois que Mbilli sera champion mondial.

Quatrième choix Marie-Ève Dicaire

Mon quatrième choix va à Marie-Ève Dicaire surtout parce qu’elle est redevenue championne mondiale. 

Elle a livré deux matchs en 2021 et comme dix autres boxeuses avant elle, elle a dû baisser pavillon devant l’incomparable Claressa Shields.

Neuf mois après ce revers, elle a réussi à redevenir la championne de l’IBF chez les super mi-moyennes, en réussissant son premier K.-O. en carrière aux dépens de la Mexicaine Cynthia Lozano (9-0).

Que lui réserve 2022?

Elle s’est de beaucoup améliorée dans la défaite contre Shields, or elle devrait d être impliquée dans des combats où elle pourra montrer qu’elle est une puissance mondiale en se mesurant à des boxeuses de la trempe de Hanna Rankin (11-5, 2 K.-O.) et Patricia Berghult (15-0, 3 K.-O.).

Cinquième choix Arslanbek Makhmudov

Arslanbek Makhmudov est une sorte de phénomène que l’on rencontre rarement. Est-il aussi bon que sa fiche de 13-0, 13 K.-O. où lui avons-nous servi des rivaux de peu de valeur?

Makhmudov a tout pour réussir et qui sait... Devenir champion du monde. Mais pour cela, il faut lui recruter des rivaux de choix. Malheureusement, plusieurs le fuient comme la peste.

Pour le moment, il est classé au 9e rang des meilleurs aspirants du WBC  à la couronne de Tyson Fury et 8e à la WBA.

Au cours de 2020 et 2021, il a livré deux combats par an. Il les a tous gagnés par K.-O. dès le premier round. C’est donc dire qu’en deux ans, il a travaillé sur le ring pendant 7 minutes et 17 secondes. Ce n’est pas suffisant pour envisager affronter les meilleurs poids lourds au monde.

Makhmudov a tout pour réussir. Il est relativement jeune à 32 ans. Il est grand et il cogne comme un bœuf enragé.

On verra bien ce qu’il fera quand il se présentera devant le vétéran de 42 ans Marius Wach (36-7, 19 K.-O.), un pugiliste qui a été battu par K.-O. à trois occasions au cours de sa carrière et qui a déjà résisté pendant dix et douze assauts face à Wladimir Klitschko, Dillian Whyte et Hughie Fury.

Il n’a jamais perdu par K.-O. avant le 8e, 9e ou 12e engagement sauf qu’il n’a pas boxé depuis le 12 décembre 2020.

David Lemieux

David Lemieux ne figure pas parmi mes cinq premiers candidats tout simplement parce qu’il n’a combattu qu’une seule fois en 2021, contre un certain David Zergarra, à Cuernavaca, au Mexique, un boxeur marginal qui a perdu ses quatre derniers combats.

2022 annonce des temps meilleurs pour l’ex-champion mondial. Tout d’abord, il sera papa en mars prochain. Puis, il devrait affronter David Benavidez le printemps prochain.

Il sera négligé des parieurs dans cet affrontement contre Benavidez, mais quand on a une force de frappe comme la sienne, tout peut arriver. S’il perd, il deviendra le numéro deux chez EOTTM, derrière Christian Mbilli.

Simon Kean

En février prochain, Simon Kean n’aura livré qu’un seul match de boxe au cours des deux dernières années et c’est au Mexique qu’il a éclipsé son rival Don Haynesworth (16-5-1), un grassouillet pugiliste de près de 300 livres, vaincu a ses cinq derniers affrontements. 

Certains contestent son talent, mais il reste qu’il est le meilleur Canadien avec une 26e place chez BoxRec.

Tout comme Makhmudov, il est grand temps d’augmenter la qualité de ses adversaires pour vraiment connaitre ses qualités et ses défauts sur le ring.

Erik Bazinyan

Il a 26 ans, il est invaincu (26-0, 20 K.-O.) et il est classé 8e à la WBO Malheureusement, un peu comme les autres boxeurs de chez nous, il n’a livré qu’un seul combat en 2021 et c’est au Mexique qu’il a vaincu Scott Sigmon par arrêt de l'arbitre au 2e round).

Il est à surveiller en 2022. Il a le talent et la force de frappe pour réussir.

Steve Claggett

À 32 ans, Steve Claggett roule sa bosse du mieux qu’il le peut. En 2021, il a livré deux combats au Québec et au Mexique. Il a perdu par décision partagée contre Mathieu Germain (18-2-1)  et a passé le K.-O. au 4e round à Emanuel Lopez (30-13-1) au Mexique. 

Je lui souhaite un troisième match contre Germain. Clagett a 32 ans et il est peu probable qu’il soit champion mondial un jour.

C’est quand même un bon boxeur. Une sorte de policier pour les plus jeunes de chez nous.

Mikael Zewski

« Il ne faut pas briser un rêve », comme le chantait si bien Raymond Berthiaume. Mais ce n’est pas en livrant un seul combat par an que l’on peut aspirer à un match de championnat.

C’est le cas de Mikael Zewski  (35-2, 23 K.-O.), qui a remporté la décision sur Dilan Loza Burgos (15-4-1), au stade IGA, à Montréal, en août dernier.

Comme tous les autres, la pandémie actuelle n’aide pas tellement la cause des boxeurs, mais Zewski aura  33 ans quand il se présentera devant les siens à Trois-Rivières, le 25 mars prochain. Il faut commencer à faire vite.

Son rival sera Serhil Bohachuck (22-0, 20 K.-O.), un puissant cogneur qui a mis hors de combat, tous ceux qu’il a affrontés excepté Brandon Adams (22-3) qui lui a fait subir son unique revers en mars dernier. Un arrêt de l'arbitre au 8e round à Porto Rico.

Ça passe ou ça casse en 2022.

Steven Butler

Steven Butler file un mauvais coton. Il n’a livré qu’un seul combat en 2021 et il a perdu par arrêt de l'arbitre au 5e round contre Jose de Jesus Macia (27-10-3). Il s’est battu une seule fois depuis sa défaite par arrêt de l'arbitre au 6e round vs Ryoata Murata.

Il n’a livré que deux combats au cours des deux dernières années, ce qui n’est pas suffisant. Surtout qu’il les a perdus tous les deux par K.-O.

À 26 ans, il lui faut se reprendre en main et oublier ses deux défaites consécutives.

Yves Ulysse fils

Il a livré un seul combat en 2021 qu’il a gagné par arrêt de l'arbitre au 5e round sur David Théroux (16-4). Son nom figure toujours au 14e rang  des super-légers du WBC mais il est blessé.

Âgé de 33 ans, il lui faut revenir à la compétition au plus vite, car dans le moment, il fait du sur-place.

Kim Clavel

L’année 2021 n’a pas été facile pour Kim Clavel. Elle a livré un seul combat et a gagné par décision unanime sur Maria Soledad Vargas, au Stade IGA en août dernier et elle ne pourra participer au prochain gala de GYM le 29 janvier prochain à cause de blessure.

À cause de son dévouement durant la pandémie de COVID-19, elle a gagné le prix Pat Tillman pour son engagement communautaire et le Time en a fait une de ses dix personnalités de l’année.

Le talent est là et on la reverra certainement en 2022.

Bonne boxe!