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RÉSULTATS

Arthur Biyarslanov ne fait qu'une bouchée de Mohamed Mimoune

Arthur Biyarslanov Arthur Biyarslanov - Vincent Éthier/Eye of the Tiger
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Mise à jour

Avant de se frotter à Arthur Biyarslanov, jamais Mohamed Mimoune ne s'était fait arrêter. Même l'ancien champion des poids super-légers Viktor Postol et l'ex-boxeur d'Eye of the Tiger Batyr Jukembayev avaient dû se contenter de victoires par décision unanime des juges.

C'est pourquoi plusieurs s'attendaient à ce que l'Ontarien d'origine russe et le Français se livrent une guerre de tranchées, d'autant plus qu'ils avaient été partenaires d'entraînement dans le passé. Mais ce n'est pas exactement ce qui s'est déroulé, jeudi soir en finale d'un gala d'Eye of the Tiger tenu au Cabaret du Casino de Montréal, c'est plutôt tout le contraire.

Comme un rouleau compresseur, Biyarslanov (18-0, 15 K.-O.) est passé sur le corps de Mimoune (24-7) avant de l'emporter par arrêt de l'arbitre à 2:16 du 2e round, défendant la ceinture des super-légers de la NABF qu'il détient depuis juin dernier pour la troisième fois.

« Je pense que j'ai lancé un message. J'espère que cela va m'ouvrir des portes pour des affrontements contre des membres du top-10 mondial, a mentionné l'athlète âgé de 29 ans qui a représenté le Canada chez les moins de 64 kilos aux Jeux olympiques de Rio en 2016.

« J'ai vu dans ses yeux qu'il ressentait ma force de frappe. J'ai su rapidement qu'il n'avait pas du tout l'intention d'échanger. Habituellement, il est très volontaire pendant ses combats, il fonce et avance. Il ne l'a pas fait ce soir parce que je lui ai fait mal dès le début du combat. »

Après un premier round en apparence tranquille pendant lequel il a brillamment pistonné son jab, Biyarslanov a ouvert la machine dès le commencement du deuxième en se ruant sur Mimoune, qui a perdu l'équilibre et mis un gant au sol après seulement 15 secondes.

Voyant que son adversaire ne cherchait qu'à se protéger et répliquait avec parcimonie, le Canadien a continué d'attaquer à un rythme d'enfer et c'est finalement l'arbitre Alain Villeneuve qui a choisi de mettre un terme au triste spectacle qui ressemblait à un carnage.

« Le plan était de me servir de mon jab et de le frapper au corps, a expliqué Biyarslanov. Nous ne nous attendions pas à ce que le combat se termine aussi rapidement. Mais l'opportunité s'est présentée et j'ai décidé de la saisir. C'est une des leçons que j'avais retenues de mon dernier affrontement (remporté par décision unanime des juges, NDLR). »

« Arthur a rapidement placé de bons coups sur les avant-bras, qui alourdissent les bras par la suite dans le combat, a ajouté son entraîneur Samuel Décarie-Drolet. Nous voyions qu'il pliait, que ça paierait plus tard. Arthur aurait pu continuer comme ça pendant 10 rounds.

« Mimoune est un adversaire très coriace. Quand ça faisait deux minutes qu'Arthur y allait sans arrêt [au deuxième round] j'avais hâte que ça arrête. Il a reçu beaucoup de coups... »

Grâce à ce triomphe, Biyarslanov améliorera vraisemblablement sa position au classement du WBC où il pointe actuellement au 16e rang. Une mise à jour devrait être effectuée incessamment et le promoteur Camille Estephan a juré que Biyarslanov percera le top-15.

Ramirez plus expéditif que Buatsi

En demi-finale, Albert Ramirez (20-0, 17 K.-O.) a confirmé son statut d'aspirant incontournable chez les mi-lourds en servant une correction à Marko Calic (15-2) avant que le coin de boxeur croate ne jette l'éponge à 2:10 du 3e round. Le Vénézuélien a envoyé son adversaire au plancher à deux reprises, les deux fois avec des coups à la limite de la légalité, étant donné que le point d'impact semblait très près de l'arrière de la tête de Calic.

Classé 2e à la WBA, 2e au WBC, 5e à l'IBF et 3e à la WBO, Ramirez a ainsi mieux fait que le champion intérimaire de la WBO Joshua Buatsi, qui avait mis un tout petit peu moins de huit rounds pour vaincre Calic, aussi à la suite de l'abandon de son coin, en octobre 2020. Même s'il concédait 3 pouces et demi à son adversaire, Ramirez n'a eu aucune difficulté à prendre le contrôle du centre de l'arène, ses coups secs faisant énormément de dommage.

Après Imam Khataev en septembre dernier, Mehmet Ünal (12-0, 10 K.-O.) est devenu le deuxième boxeur d'Eye of the Tiger de suite à se débarrasser d'Ezequiel Osvaldo Maderna (31-14), l'emportant par arrêt de l'arbitre à 1:41 du 3e round grâce à une puissante droite qui est passée par-dessus la garde de l'Argentin. Cela dit, cette victoire est loin, très loin même, d'être un triomphe pour le mi-lourd montréalais d'origine turque, qui a encaissé sa part de coups pendant les deux premiers rounds. Le jab de Maderna atteignait la cible avec une facilité déconcertante et il parvenait en plus à l'appuyer régulièrement avec sa main arrière.

Dennis Dauti (25-6-2) avait battu de peine et misère le compte de l'arbitre Albert Padulo fils après avoir encaissé un crochet de gauche au foie, mais à la suite d'une autre visite au tapis en raison d'une glissade, il était évident que le boxeur helvète d'origine grecque n'était plus du tout intéressé à poursuivre les hostilités, si bien que Christopher Guerrero (13-0, 8 K.-O.) a été déclaré vainqueur par arrêt de l'arbitre à 1:08 du 4e round. Il s'agit d'un troisième gain de suite avant la limite pour le mi-moyen montréalais, qui est classé au 15e échelon à l'IBF.

Sans surprise, la confrontation entre Moreno Fendero (9-0, 7 K.-O.) et Edison Demaj (13-4-1) a été complètement inégale. Le super-moyen français a enregistré une victoire par arrêt de l'arbitre à 1:36 du 3e round, après avoir envoyé l'Allemand d'origine albanaise au tapis pour la deuxième fois de l'assaut et la troisième fois dans le combat à l'aide d'une série de coups aussi puissants que précis. Demaj, qui ne comptait qu'une victoire contre un rival avec une fiche gagnante, en a eu vite plein les bras, Fendero faisant absolument tout ce qu'il voulait.

En ouverture, Avery Martin Duval (13-0-1) a été victime d'une chute au plancher au premier round, mais s'est ressaisi pour l'emporter par décision unanime (78-73, 78-73 et 77-74) face à Keshan Jacoby Koaly (6-2-1). Le léger montréalais a posé un genou au sol dans la dernière minute du premier assaut après avoir reçu une droite au corps et une gauche au visage. Il a ensuite mis un peu de temps avant de reprendre les hostilités, semblant chasser la douleur de sa jambe gauche. Cela ne l'a toutefois pas empêché de dominer le Français par la suite.

À noter que l'affrontement prévu en demi-finale entre Bakhodir Jalolov et David Spilmont n'a pas eu lieu, après qu'un « enjeu médical » eut obligé le médaillé d'or des tournois des poids super-lourds des Jeux olympiques en 2021 et 2024 à déclarer forfait. Le Californien d'origine ouzbek devait disputer un premier combat chez les professionnels depuis novembre 2023. L'athlète âgé de 30 ans a gagné ses 14 affrontements dans les rangs payants avant la limite.