Après sa victoire éclatante face à Billi Facundo Godoy en janvier, Camille Estephan, président d'Eye of the Tiger Management et promoteur de Bazinyan, avait saupoudré sa conférence de presse des gros noms de la division. Mais les Jaime Mungia, Diego Pacheco, David Morrell et autres Canelo Alvarez ne se bousculent pas pour affronter le Québécois d'origine arménienne.

« On a essayé de convaincre Pacheco, Mungia, [Edgar] Berlanga. Mais tous ces gars-là veulent se battre contre Canelo, a-t-il indiqué. Ils se disent tous qu’ils n’ont rien à gagner à affronter un gars qui n’est pas encore une vedette et qui représente un si grand risque. Vaut mieux alors lui faire faire un combat qui va lui apporter quelque chose de plus pour sa préparation que de ne pas en faire. »

« On est dans une position où les appels des gros noms n’arrivent pas, a ajouté Marc Ramsay, l'entraîneur de Bazinyan. Il doit demeurer actif, à un niveau qui est sérieux. On ne peut pas lui donner trois ou quatre combats faciles d’affilée pour qu’il soit 'trop confortable' quand un gros combat surviendra. Il faut qu’il travaille fort au gym et dans chaque combat. »

« Beaucoup de gens font le contraire: ils attendent. On ne veut pas faire ça. On vit le même phénomène avec [Christian] Mbilli. Prend un gars comme William Scull, un Cubain qui se bat en Allemagne: il est aspirant no 1 à l’IBF et on a tenté autant comme autant de l’attirer. Mais lui, il est convaincu que l’appel de Canelo va venir et il ne bouge pas. C’est un peu la même chose avec les autres aspirants. Tout est un peu gelé chez les super-moyens. »

Ian McKillop, l'entraîneur de Phinn, est convaincu que son poulain, qui vient de gagner ses cinq dernières sorties, peut surprendre Bazinyan avec sa puissance. Mais il a aussi une théorie sur la possible raison pour laquelle Phinn a reçu cette offre d'Eye of the Tiger.

« Marc Ramsay est un excellent entraîneur, de classe mondiale. Il sait que ce combat est un combat risqué pour son boxeur. Je pense aussi que Camille compte trois boxeurs de pointe à 168 livres en Bazinyan, Mbilli et le Cubain Osleys Iglesias. Il doit les lancer à l’eau et ceux qui couleront, il les laissera peut-être aller. »

À Bazinyan, donc, de ne pas couler sur l'écueil Phinn.