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LOS ANGELES – Les explosives retrouvailles entre le Kazakh Gennady Golovkin et le Mexicain Saul Alvarez, suspendu six mois pour dopage, sont repoussées, mais la terreur des moyens peut se consoler samedi en rejoignant Bernard Hopkins dans l'histoire de la boxe.

Présenté comme l'un des combats les plus attendus de l'année, le choc Golovkin-Alvarez devait avoir lieu à Las Vegas ce samedi, véritable fête nationale pour la communauté mexicaine aux États-Unis.

Sans Alvarez, convaincu de dopage au clenbutérol en février, les promoteurs de Golovkin se sont rabattus hâtivement sur un nom beaucoup moins prestigieux et ont choisi une enceinte plus modeste.

« GGG », son surnom, remettra en jeu ses titres WBA, WBC et IBF contre l'Américain d'origine arménienne Vanes Martyrosian au StubHub Center, le stade de football où évolue en temps normal le Galaxy de Los Angeles, la nouvelle équipe du Suédois Zlatan Ibrahimovic.

L'issue du combat ne semble pas faire beaucoup de doute pour les parieurs qui ont fait de Golovkin (37 victoires, dont 33 par KO, un nul contre Alvarez en septembre dernier) leur grandissime favori : Martyrosian n'est plus monté sur un ring depuis mai 2016 et a fait l'essentiel de sa carrière chez les super-mi-moyens.

À 32 ans, il affiche à son palmarès 36 victoires, dont 21 avant la limite pour trois défaites.

« La plupart de ses adversaires avaient déjà perdu le combat avant de monter sur le ring, car Gennady est un monstre qui frappe très fort et qui fait peur, mais je n'ai pas peur et je vais faire ce que j'ai à faire », a prévenu Martyrosian qui, comme son adversaire, a participé aux JO 2004 à Athènes.

Soirée historique pour la boxe féminine

Golovkin prend ce duel très au sérieux, car il peut cimenter sa place dans l'histoire : en cas de succès, il aura défendu victorieusement son titre WBA pour la 20e fois, ce que seul Hopkins a réussi avant lui chez les moyens.

« Cela représenterait quelque chose de fort », a-t-il assuré, avant d'aussitôt faire remarquer que son palmarès était « plus impressionnant » que celui d'Hopkins, roi incontesté des moyens entre 1995 et 2005, devenu ensuite champion IBF des mi-lourds à... 48 ans.

« Chaque fois que (Golovkin) remet en jeu son titre, c'est contre un boxeur différent alors que le grand Bernard Hopkins a affronté deux fois (Antwun) Echols et trois fois Robert Allen », a rappelé son entraîneur Abel Sanchez.

Après ce combat, Golovkin, 36 ans, ne pourra pas échapper à la seule question qui intéresse ses supporters et les observateurs : est-il prêt à donner une nouvelle chance à Alvarez lorsqu'il aura purgé sa suspension?

« C'est un autre histoire, mais pourquoi pas? », a-t-il balayé cette semaine.

Cette soirée sera véritablement historique grâce à deux boxeuses, la Norvégienne Cecilia Braekhus, reine des welters, et l'Américaine Kali Reis, dont le combat sera diffusée par la chaîne de télévision à péage HBO qui fait la pluie et le beau temps sur le boxe mondial depuis 1972, une première en 45 ans.

Un message fort selon Braekhus : « C'était la dernière barrière à faire tomber, cela va ouvrir des nouvelles perspectives pour la boxe féminine. »