Jean Pascal subit la défaite au 4e round face à Michal Cieslak chez les lourds-légers
Le Lavallois Jean Pascal a subi une cinglante défaite par mise hors de combat technique au quatrième round face au Polonais Michal Cieslak dans un combat pour le titre intérimaire du WBC des lourds légers samedi soir à la Place Bell.
Quelques minutes après sa défaite, Pascal (37-8-1, 21 K.-O.) s'est adressé brièvement aux spectateurs, dans le centre du ring, en leur disant que « toute bonne chose a une fin, je crois ».
Sans qu'ait évoqué la retraite en utilisant précisément ce mot, la prise de parole de Pascal laisse présager qu'il venait probablement de fouler le ring pour la dernière fois.
« Je veux vous remercier d'avoir été ici en grand nombre. Ç'a été un long parcours. J'ai travaillé fort et j'ai eu une belle carrière. Mais toute bonne chose a une fin, je crois. Merci beaucoup pour toutes ces belles années. Je pars la tête haute! », a-t-il affirmé au micro dans le ring.
Une fois les émotions légèrement retombées, Pascal s'est fait demander la question dans son point de presse s'il accrochait ses gants et l'heure de la retraite avait sonné. Il a nuancé sa réponse, soulignant que le résultat du combat s'expliquait par l'importante différence de poids entre les boxeurs.
« C'est difficile à dire à chaud. Je pense je vais prendre le temps de me reposer et de réfléchir. Comme j'ai dit sur le ring, toute bonne chose a une fin. J'ai eu une belle et longue carrière, mais le défi d'avoir monté à 200 livres était peut-être trop pour moi. Il faudrait peut-être que je reste à 175 livres. Pour l'instant, je ne vais pas prendre de décision, mais comme je vous dis, ça fait 20 ans que je suis professionnel, 28 ans que je boxe, alors peut-être le chant du cygne a sonné pour moi. »
Bien que Pascal évoluait dans sa cour et que Cieslak (28-2-0, 22 K.-O.) était en terrain hostile, c'est ce dernier qui est apparu le plus à l'aise et le plus dominant.
À compter du milieu du premier round, le Polonais de 36 ans s'est emparé du centre du ring et il a été en mesure de toucher son rival de 42 ans avec efficacité.
À mi-chemin du troisième round, il a fait tituber Pascal avant de forcer l'arbitre Steve St-Germain à donner un compte de huit au Lavallois, après une solide droite à Pascal, qui a dû s'appuyer dans le coin pour ne pas tomber, avec une vingtaine de secondes à faire.
La suprématie de Cieslak s'est poursuivie dès le début du quatrième round et le coin de Pascal a fait stopper le combat après 70 secondes d'action.
« C'était plus la priorité de mon entraîneur de me garder en santé. Je suis un guerrier, un combattant, mais c'est sûr qu'à 42 ans, on ne peut plus encaisser de la même manière qu'à 25 ans. C'est sûr que mon plan de match, je pensais foncer sur lui pour le bousculer, mais en faisant ça, j'allais prendre beaucoup de coups à la tête, donc mon entraîneur a décidé d'arrêter le combat pour ma santé », a partagé Pascal après son combat.
Un journaliste lui a demandé si la défaite qu'il avait encaissé devant Bernard Hopkins alors que celui-ci était âgé de 46 ans en 2011, demeurait en tête de Pascal, car Hopkins était devenu alors le plus vieux champion de l'histoire. Le Québécois a confirmé qu'il aurait aimé avoir cette marque.
« C'est certain que j'aurais voulu battre le record d'Hopkins, mais il a fait quelque chose de phénoménale ce que je ne suis pas parvenu à faire. Malgré tout, je pense avoir eu une belle carrière. Je suis dans les meilleurs, sinon le meilleur au Canada, ou certainement dans le top-3. Si je décide de prendre ma retraite aujourd'hui, je vais garder la tête haute », a répondu Pascal.
Le promoteur revient et s'incline
Parmi les neuf combats préliminaires à l'affrontement entre Pascal et Cieslak, l'un d'eux a vu Yan Pellerin, grand patron de New Era Promotion et promoteur du gala, effectuer un retour dans le ring à l'âge de 45 ans et après une inactivité de 31 mois.
Dans un duel prévu pour huit rounds chez les poids lourds et qui est allé à la limite, Pellerin (13-3-0) a perdu par décision partagée des juges face à Francy Ntetu (19-6-0), un pugiliste seulement deux ans plus jeune, qui n'avait pas boxé depuis avril 2024 et qui avait perdu cinq de ses six combats précédents.
Dans une performance beaucoup plus impressionnante, mais aussi beaucoup plus courte, Brandon Poulard, le neveu de Jean Pascal, a récolté une deuxième victoire en autant de sorties chez les professionnels, par arrêt de l'arbitre à la fin du premier round contre David Canuel chez les super-mi-moyens.
En janvier dernier au Massachusetts, Poulard, un pugiliste de 18 ans, avait également eu besoin d'un seul round pour inscrire une victoire à sa fiche, contre Alfred Raymond, un Américain.
En prélude au principal duel de la soirée, le Montréalais Patrice Volny (20-2-0, 13 K.O) a pris la mesure de Mponda Kalunga (11-3-0, 3 KO), un Égyptien d'origine maintenant établi à Montréal, par décision unanime.
Volny, qui avait subi une défaite à son combat précédent, en mars dernier, s'est montré particulièrement précis et énergique dans les deux derniers rounds et sa victoire n'a fait aucun doute.
Le gala de New Era Promotion a aussi permis à trois pugilistes de lancer leur carrière professionnelle. Un seul a réussi sa mission, soit John Mahoro, de Saint-Hyacinthe, grâce à une victoire par mise hors de combat technique au deuxième round contre Simon Risler (1-2-1).
Guillaume Gosselin, Hubert Poulin et Mitch Louis-Charles ont également ajouté des victoires à leur dossier samedi soir.
Le combat qui devait opposer Marcus Browne à Olanrewaju Durodola pour le titre du WBC International des lourds légers a été annulé à cause de soucis liés à un électrocardiogramme de Durodola mené quelques heures avant la pesée de vendredi.