Tyson Fury et Deontay Wilder ont tellement fait monter la tension en s'insultant, mercredi en conférence de presse, qu'ils ont été empêchés de se présenter face à face, pour éviter tout incident, à trois jours de leur troisième combat des poids lourds.

C'est au MGM Grand de Las Vegas que le Britannique va remettre en jeu sa ceinture WBC, vingt mois après l'avoir ravie à l'Américain, au terme d'un affrontement à sens unique où il s'était imposé par arrêt de l'arbitre au 7e round. En décembre 2018, un nul les avait départagés.

Retransmise en direct à la télévision américaine, la conférence de presse, a été parfois lunaire avec Wilder assis, les yeux rivés sur son téléphone portable, Fury, dans un contraste saisissant, préférant rester debout. 

Puis l'électricité a jailli, quand le Britannique s'en est verbalement pris à l'Américain, qui avait plus tôt maintenu ses accusations de tricherie à son endroit, pour expliquer sa défaite lors de leur dernier combat. 

Et alors que les insultes s'intensifiaient, le promoteur de Fury, Bob Arum, a opposé son veto au traditionnel face-à-face devant clore l'évènement médiatique. 

Digérant très mal d'avoir été battu, Wilder avait entre autre affirmé que le Britannique avait lesté ses gants, que son propre entraîneur, depuis viré, avait été de mèche avec le camp adverse pour trafiquer son eau dans les bidons. Il avait aussi expliqué avoir été vidé de toute énergie, après son entrée sur le ring dans un costume trop lourd à porter. 

« J'irai dans ma tombe en croyant à ce que je crois. Je sais des choses avec certitude. Beaucoup de choses sont claires à mes yeux et j'en ai eu la confirmation. Les hommes mentent, les femmes mentent, mais vos yeux ne mentent pas sur ce qu'ils voient », a déclaré l'Américain (42 victoires dont 41 avant la limite, 1 défaite, 1 nul).

« Il m'a accusé de tout, a accusé son équipe, son entraîneur, le costume, les blessures. Qui d'autre a-t-il accusé? Ah oui, la Commission athlétique de l'État du Nevada, ils étaient aussi dans le coup. Et l'arbitre », a répliqué Fury (30 victoires, dont 21 avant la limite, 1 nul). 

« Peut-être que s'il n'avait mentionné qu'une de ces excuses, on aurait pu y croire, mais 15? Allons! Il peut croire ce qu'il veut. Mais ce que ça me dit, c'est que c'est une personne faible mentalement, que je vais encore assommer samedi soir », a-t-il ajouté.