Ne manquez pas le gala mettant en vedette Custio Clayton et Sergey Lipinets samedi dès 22 h sur les ondes de RDS2 et RDS Direct.

Quand l’offre d’affronter Sergey Lipinets s’est officiellement présentée à lui la semaine dernière, Custio Clayton n’a pas perdu de temps à soupeser les avantages et inconvénients avant de l’accepter.

Malgré la réputation de son adversaire – un ancien champion du monde des poids super-légers –, le préavis d’une dizaine de jours et la difficulté à dénicher des partenaires d’entraînement en ces temps de coronavirus, le Néo-Écossais jugeait que c’était le moment ou jamais de plonger.

Il faut dire qu’un combat pour la ceinture intérimaire des mi-moyens de l’IBF et une finale sur les ondes de Showtime aux États-Unis étaient deux arguments de choix aux yeux du pugiliste maintenant âgé de 33 ans, qui a représenté le Canada aux Jeux olympiques de Londres en 2012.

« J’ai vraiment travaillé fort pour obtenir cette opportunité. Je suis content que les projecteurs soient enfin braqués sur moi, a mentionné Clayton (18-0, 12 K.-O.), jeudi après-midi, à deux jours du duel le plus significatif de sa carrière. Comment aurais-je pu refuser pareille occasion? »

« Cela faisait un bout que nous voulions un défi de cette ampleur-là, a ajouté son entraîneur Éric Bélanger en entrevue téléphonique à RDS.ca. Il y a eu zéro hésitation quand l’offre est arrivée. »

En attente depuis août d’un combat qui ne semblait jamais vouloir venir, Clayton et Bélanger avaient eu vent de rumeurs au sujet d’un possible affrontement contre Lipinets (16-1, 12 K.-O.) il y a plus d’un mois déjà. Elles se sont finalement concrétisées lorsque le phénomène ouzbek Kudratillo Abdukakhorov a été dans l’obligation de déclarer forfait en raison de problèmes de visa.

« Ç’a été une chance d’avoir été rapidement étiqueté comme possible remplaçant, a analysé Clayton. Ça m’a donné un quatre-cinq semaines pour me préparer avec toute mon équipe. Mais ça demeure un bon affrontement contre un très bon boxeur. C’est un défi que je peux relever. »

« Contre un boxeur de la trempe de [Vasiliy] Lomachenko, une préparation plus spécifique aurait été nécessaire, mais Lipinets n’est pas un boxeur si compliqué que ça, a précisé Bélanger. C’est un gars fort qui cogne dur et c’est davantage une question d’élever notre jeu d’un cran.

« Il a été champion, mais il ne l’est pas devenu après avoir battu un membre de l’élite mondiale. (Il avait vaincu Akihiro Kondo par décision unanime des juges, NDLR). Et sa victoire face à [l’ex-champion unifié des super-légers] Lamont Peterson a été signée face à un Peterson vieillissant. »

Négligé, mais outillé

Samedi soir (22 h, RDS2 et RDS Direct), Clayton pourra enfin démontrer pourquoi il était l’un des plus beaux espoirs de la boxe professionnelle canadienne lors de l’annonce de son passage dans les rangs payants avec Groupe Yvon Michel en décembre 2014. À la suite d’un très court séjour avec Eye of the Tiger Management, il s’est finalement joint à Lee Baxter Promotions au début de 2019 et a ensuite déménagé à Ottawa avec sa famille pour s’entraîner aux côtés de Bélanger.

« C’est un combat significatif sur la scène canadienne. Je prouverai que nous sommes capables de saisir les opportunités lorsqu’elles se présentent à nous, a prédit Clayton. Il y a eu des boxeurs comme Jean Pascal et Adonis Stevenson avant moi et j’aimerais suivre leurs traces. Je veux démontrer aux gens qu’il y a différentes façons de réaliser ses rêves et atteindre ses objectifs. »

Le combat de samedi permettra également à plusieurs amateurs de découvrir le travail de Bélanger, un Franco-Ontarien qui dirige également le Montréalais Patrice Volny. Il espère un dénouement heureux qui lui permettra de voir plusieurs années d’effort enfin récompensées.

« C’est un combat important pour moi, parce que j’ai investi beaucoup d’énergie et de temps dans la carrière de Custio, a expliqué Bélanger. Ça fait déjà 15 ans que je suis dans le métier!

« J’ai eu la chance de vivre des expériences incroyables dans le coin de Tyson Fury pour son combat contre Steve Cunningham au Madison Square Garden et comme entraîneur d’Andrew Gardiner pour son duel contre Eleider Alvarez devant près de 20 000 personnes au Centre Bell. »

Sans surprise, Clayton est le négligé des preneurs aux livres – à deux-contre-un au moment d’écrire ces lignes –, mais il serait faux de s’imaginer qu’il n’est pas outillé pour vaincre Lipinets.

« J’ai accumulé beaucoup d’expérience dans les rangs amateurs et j’ai même eu la chance de participer aux Jeux olympiques, a répondu Clayton. J’ai voyagé partout dans le monde et je sais pas mal ce qui m’attend samedi. Les gens vont découvrir ce que je suis capable d’accomplir. »

« Custio n’est plus dans sa phase de développement. Le combat de samedi, c’était vraiment la prochaine étape pour lui, a renchéri Bélanger. Certains pensent que Custio n’a jamais connu l’adversité, mais c’est parce qu’il n’a jamais donné la chance à ses adversaires de lui en offrir.

« Custio possède des outils qu’il n’a jamais encore eu à utiliser pendant ses combats. Custio ne possède peut-être pas encore l’expérience de la télévision américaine, mais Lipinets, c’est juste une petite coche au-dessus. Il faut juste être patient et ne pas commettre d’erreurs stupides. »

Lipinets a déjà annoncé ses couleurs en disant qu’il allait mettre énormément de pression sur Clayton comme il l’aurait fait contre Abdukakhorov. De son côté, le Canadien entend montrer à quel point il peut être intelligent dans un ring et que ses habiletés feront toute la différence.