MONTRÉAL (RDS et PC) - Le boxeur Dave Hilton a été condamné mercredi, au Palais de justice de Montréal, à sept ans de prison pour des agressions sexuelles commises sur deux jeunes filles d'âge mineur.

La juge Rolande Matte s'est donc rendue à la demande de la Couronne, alors que l'avocat de l'accusé, Paul Skolnik, avait suggéré une peine de trois ans de détention.

Dans le prononcé de sa sentence, la juge Matte a souligné les facteurs aggravants du dossier comme l'âge des victimes, la nature des gestes posés, la contrainte psychologique exercée par le boxeur, la fréquence et la progression dans la gravité des agressions sexuelles. Elle a aussi noté l'absence de facteurs atténuants.

La magistrate s'est aussi adressée directement à Hilton en lui rappelant que son pire ennemi était la consommation d'alcool. Le boxeur est demeuré impassible tout au long du prononcé de la sentence.

La procureure de la Couronne, Me Hélène Di Salvo, s'est dit contente que tout soit terminé "pour les victimes et que ces dernières pourront enfin tourner la page."

Elle s'est aussi dit satisfaite de cette sentence exemplaire qui, selon elle, aura une effet dissuasif sur les agresseurs sexuels en puissance.

Me Skolnik a indiqué à la sortie du tribunal qu'en plus de la demande d'appel déjà logée en marge du verdict, il en appellerait de la sentence et demanderait la libération de son client en attendant le résultat de ces démarches.

"Je suis déçu de la sentence, compte tenu des sentences habituellement rendues dans des causes semblables. Je ne demandais pas trois ans pour avoir quatre ou cinq ans, mais bien parce que je croyais que cela appelait une sentence de trois ans", a ajouté Me Skolnik.

Le gérant du boxeur Henri Spitzer s'est dit aussi extrêmement déçu. "C'est une sentence très, très sévère. J'espérais qu'il écope de 4 ou 5 ans."

Questionné sur l'impassibilité du boxeur durant l'audience, M. Spitzer a expliqué que "Dave Hilton est un boxeur, pas un acteur. Et il ne peut avoir de remords pour quelque chose qu'il n'a pas fait. Je crois toujours à son innocence."

La question qui était sur toutes lèvres à la sortie du palais de justice: reverrons-nous un jour Davey Hilton sur un ring? Ça semble être la fin pour l'aîné de la famille Hilton, du moins à cours terme.

"Il a 37 ans, à sa sortie il sera vieux et deviendra un fardeau pour la société, a dit Spitzer. Je ne pense pas qu'il fasse une croix sur la boxe, nous verrons."

Si Hilton purge sa peine maximale et sort de prison à 44 ans, il voudra sûrement boxer à nouveau, puisqu'il s'agit-là de son gagne-pain. Souvenons-nous que Gaétan Hart est monté sur le ring à 46 ans et George Foreman, un ancien champion du monde des poids lourds, a pris sa retraite à 48 ans.

"Ce n'est pas impossible, il faudra voir", dit Yvon Michel d'Interbox. Il faudra voir à ce temps là où en sera Interbox, où en seront les circonstances. Il y a aura peut-être d'autres promoteurs qui vont être actifs à ce moment-là. Donc on ne peut présumer de rien."

Maintenant, que reste-il pour attirer les amateurs en grand nombre? Davey Hilton est derrière les barreaux. Stéphane Ouellet a subi une cuisante défaite à Las Vegas laissant croire à certain que sa carrière est sur son déclin. Et Fathi Missaoui s'est lui-même sorti du portrait avec ses demandes monétaires trop élevées.

Le dernier espoir d'Interbox est peut-être Éric Lucas. Henri Spitzer lui, estime que les prochaines années s'annoncent très difficiles pour l'industrie de la boxe.

"Il n'y a pas de relève. Les boxeurs d'Interbox n'attirent pas 15 personnes. Mais au delà de la boxe, il faut penser à l'être humain qui s'en va en prison."

Davey Hilton a déjà été dépouillé de son titre de champion du monde de la WBC, version super-moyens. La ceinture pourrait toutefois demeurer au Québec puisqu'Éric Lucas affrontera Glen Catley à la fin juillet en Angleterre. Lucas en sera à son 3ème combat de championnat du monde en carrière."